Ce que le jour doit à la nuit

Posté par khalfi1 le 5 novembre 2008

 

Salué dans le monde entier comme un écrivain majeur, Yasmina Khadra est l’auteur, entre autres, de À quoi rêvent les loups, Les Hirondelles de Kaboul, L’Attentat (Prix des libraires 2006) et Les sirènes de Bagdad. Son œuvre est traduite dans trente-quatre pays.

 

« Accroupi sur un amas de pierraille, les bras autour des genoux, il regardait la brise enlacer la sveltesse des chaumes, se coucher dessus, y fourrager avec fébrilité. Les champs de blé ondoyaient comme la crinière de milliers de chevaux galopant à travers la plaine. C’était une vision identique à celle qu’offre la mer quand la houle l’engrosse. Et mon père souriait. Je ne me souviens pas de l’avoir vu sourire ; il n’était pas dans ses habitudes de laisser transparaître sa satisfaction – en avait-il eu vraiment ?… Forgé par les épreuves, le regard sans cesse aux abois, sa vie n’était qu’une interminable enfilade de déconvenues ; il se méfiait comme d’une teigne des volte-face d’un lendemain déloyal et insaisissable. » À dix ans, le narrateur vit sur un lopin de terre avec son père, sa mère et sa sœur cadette. Leur vie n’en est pas une : ils existent, et c’est tout. En ces années 1930 en Algérie, la misère et les épidémies déciment les familles et les cheptels. Les rescapés sont contraints à l’exode ou à la clochardisation. Lorsque leurs champs sont ravagés par un incendie criminel à trois jours du début d’une récolte prometteuse, le père est contraint d’hypothéquer ses terres. Ils partent à Oran. Il semble être écrit, quelque part, que le narrateur devra partir, toujours partir, et laisser derrière lui une part de lui-même. Grand roman de l’Algérie coloniale, Ce que le jour doit à la nuit est tout autant passionné que douloureux. Yasmina Khadra remonte le cours de l’Histoire et trouve les mots qui aident à la comprendre. Un magnifique récit qui s’adresse à tous les esprits curieux.

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Le Clézio, Prix Nobel de Littérature 2008

Posté par khalfi1 le 9 octobre 2008

 

Coeur Brûlé ou le choc des cultures : l’auteur évoque la difficulté de ses enfants victimes d’avoir appartenu en même temps à deux cultures différentes aussi contradictoires que la culture mexicaine, qui est une culture davantage de l’immédiat, de la rue, de l’extérieur, et la culture européenne, qui est une culture de la maison, de l’intérieur et des règles scolaires. Autres Romances ou l’ironie pour décrire des situations qui sont tragiques et le dérapage entre cette particulière fleur bleue qu’on trouve aussi dans les pages « faits divers » des journaux.

J.M.G Le Clézio raconte la vie ordinaire, sa simplicité et sa violence à travers des visages, des corps et des événements. Ce recueil compte sept récits qui tracent les portraits de nos contemporains unis par une même fragilité et une même vulnérabilité. Qu’ils soient du désert du Mexique, de Tahiti ou d’ailleurs, ils deviennent autant d’éclairages sur le monde, autant de fragments de vie de ceux qui n’ont d’autre choix que d’accepter les pesanteurs d’un monde violent.  Il parle de la mort, de la peur de la solitude, des doux rêves de l’enfance, de l’amour de la liberté, des désillusions de la vie adulte et du désir. L’essentiel est dit simplement et avec élégance. Le Clézio illustre ainsi magnifiquement cette citation de Louise M. Alcott dans Podger’s Teapot: « La moitié de tout ce qui dans le monde est vraie, beauté, vertu ou romance a été mise au coeur de gens simples, cachée dans les corps ordinaires ».

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Marcel Pagnol

Posté par khalfi1 le 6 octobre 2008

 

 

Le bonheur c’est celui que l’on n’attend pas, qui nous vient d’une visite, d’une rencontre inespérée, d’un soleil couchant, d’un parfum ou d’une rose, on ne sait pas l’apprécier qu’il est déjà en train de s’enfuir. Cet instant, on ne le goûte complètement que rarement, on ne sait pas que c’est le bonheur, on ne l’a pas reconnu et on ne l’estime pas à sa juste mesure tant il est vrai que notre vie agitée nous en enlève le goût et que l’on doit souvent faire l’effort d’en retrouver l’essence, en redécouvrir la saveur par un apprentissage.

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Pierre Humbourg

Posté par khalfi1 le 1 octobre 2008

 

Pierre Humbourg fut l’un des fondateurs de le célèbre revue Les Cahiers du Sud. De 1930 à 1937, il est grand reporter au journal Le Matin, ce qui lui vaut de parcourir les deux hémisphères, aussi à son aise en Laponie (où il passera tout un hiver) qu’en mer Rouge. Simultanément, il publie Escale (1927), tous Feux éteints et L’Homme qui n’a jamais vu le Printemps (1929), des études sur Duhamel et sur Zadkine, Silvestre le Simple (1929), Aux Mains des Innocents (1930), Tempête (1931), Impasse (1932), Le Miroir sans Train (Prix Cazes 1948), Le Bar de Minuit passé (1950), L’Histoire des Autres (1951), un livre de souvenirs, Fantômes sur Papier blanc, Les Sentiers de l’Automne en 1955, Par une nuit sans Lune (1960)… Citons encore un Jean Giraudoux, un Byron et les Femmes, et des récits comme A Fond de Cale et Le Commodore. Au total, plus de vingt ouvrages. Comme Mac Orlan, Pierre Humbourg a mené de front une oeuvre littéraire, une vie d’aventures, une activité de journaliste, de chroniqueur, de critique, et, à l’occasion, de cinéaste. Il est dans une grande et féconde tradition, celle qui conjugue l’action et le rêve, l’énergie et la poésie, la vie violente et la méditation. Ses ouvrages de fiction tiennent de près à une expérience authentique. Il est, au plein sens du terme, un écrivain vrai.

L’homme qui n’a jamais vu le Printemps exploite une situation et un sentiment inattendus. Il y a dans cette histoire, une sorte de fraîcheur, de tendresse et de pureté qui émeuvent. L’intrigue est fort bien menée, avec l’imprévu qui donne essor à l’espoir de Macé, et le revirement tout aussi inattendu, absurde. Pierre Humbourg construit l’action avec une adresse efficace, sous un air nonchalent, très libre et très souple. C’est d’ailleurs une des qualités qui font le prix de L’Homme qui n’a jamais vu le Printemps, de Tous Feux éteints et d’Escale.

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Posté par khalfi1 le 27 septembre 2008

Victor Serge

 

Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre.

 

Victor Serge
Victor Serge

 

Victor Serge, de son vrai nom Viktor Lvovitch Kibaltchiche (Bruxelles, 30 décembre 1890Mexico, 17 novembre 1947) était un révolutionnaire et écrivain francophone, né en Belgique de parents russes émigrés politiques.

Dès l’âge de quinze ans, alors qu’il était apprenti photographe, il milita dans la Jeune Garde socialiste, à Ixelles. Influencé par le socialiste français Gustave Hervé, il faisait montre d’un anti-militarisme virulent et s’opposait à la politique coloniale de la Belgique au Congo. En 1906, il commença à fréquenter les milieux anarchistes de Bruxelles. Tout en vivotant de métiers variés (dessinateur-technicien, photographe, typographe), Victor Serge écrivait dans diverses publications libertaires (Les Temps Nouveaux, Le Libertaire, La Guerre Sociale) et participait aux manifestations contestataires qui finissaient en bagarre avec la police, ce qui lui valut perquisitions et arrestations.

En 1909, il quitta la Belgique pour Paris, où il continua à écrire dans la presse anarchiste (L’Anarchie, le journal d’Albert Libertad, avec pour pseudonyme « Le Rétif ») et à tenir des conférences politiques. Influencé par la tendance anarchiste-individualiste, il s’inquiétait néanmoins de la dérive d’une partie de cette mouvance vers le banditisme.[1] C’est dans ce cadre qu’il fut impliqué dans l’affaire de la Bande à Bonnot. Pour avoir refusé de collaborer avec la police, il fut condamné en 1912 à cinq ans de réclusion, qu’il effectua de 1912 à 1916, en partie à la prison de la Santé. Il évoqua plus tard cette expérience dans son roman, Les Hommes dans la prison.

Parallèlement, il rejette ce qu’il nomme les « absurdités syndicalistes » d’une partie des anarchistes : « Pour les uns, il (le syndicalisme) allait par de sages et prudentes réformes améliorer sans fracas l’état social. Pour les autres (les anarchistes syndicalistes) il était la première cellule de la société future, qu’il instaurerait un beau matin de grève générale. Il fallut déchanter beaucoup. On s’est aperçu – du moins ceux que l’illusion n’aveuglait pas – que les syndicats devenaient robustes et sages, perdaient envie de chambarder le monde. Que souvent ils finissaient par sombrer dans le légalisme et faire partie des rouages de la vielle société combattue; que d’autres fois, ils n’arrivaient qu’à fonder des classes d’ouvriers avantagés, aussi conservateurs que les bourgeois tant honnis. » (L’Anarchie, n°259, 24 mars 1910)

Expulsé à l’issue de sa peine, il participa en juillet 1917 à une tentative de soulèvement anarchiste à Barcelone puis revint clandestinement en France où il fut à nouveau emprisonné. Pendant son internement, il s’enthousiasma pour la révolution russe. En janvier 1919, il fut échangé avec d’autres prisonniers dans le cadre d’un accord franco-soviétique et put gagner la Russie. Il évoqua cette période dans son livre Naissance de notre force.

Victor Serge adhéra au parti communiste russe en mai 1919. Son passage de l’anarchisme au marxisme, considéré comme un reniement par certains libertaires, l’amena à beaucoup écrire pour défendre le régime soviétique vis-à-vis de ses anciens camarades. Tout en expliquant ce qu’il considérait comme des erreurs de la part des anarchistes russes, il s’efforçait d’atténuer la répression à leur encontre.

Mobilisé à Pétrograd au moment de l’offensive des armées blanches de Youdenitch, épisode qu’il raconta dans La Ville en danger, il exerça diverses fonctions pour le parti : journaliste, traducteur, typo, secrétaire… En 1920 et 1921, il assista aux congrès de l’Internationale communiste et collabora dans les années suivantes avec Zinoviev à l’Exécutif de l’Internationale. Dans les années vingt, il écrivit des articles pour la presse communiste internationale, notamment dans l’Humanité et dans la Rote Fahne, et un essai sur les méthodes policières du tsarisme, intitulé Les Coulisses d’une Sûreté générale, nourri de l’ouverture des archives de l’Okhrana.

Depuis la Belgique, puis la France, Victor Serge dénonça les grands procès staliniens tout en prônant, en Espagne, un rapprochement entre anarchistes et marxistes pour assurer la victoire de la révolution. Soumis à une incessante campagne d’injures de la part de la presse communiste officielle, Victor Serge ne se rallia pas pour autant à la Quatrième Internationale. Bien que conservant une vive estime pour Trotsky (il écrivit d’ailleurs sa biographie en collaboration avec Natalia Sedova après son assassinat), il reprochait aux trotskystes d’être sectaires. Reconnu internationalement comme un écrivain et romancier de grand talent, il est également l’auteur des célèbres Mémoires d’un révolutionnaire (1901-1941). Sa brochure Ce que tout révolutionnaire doit savoir sur la répression analyse en détail le travail des services secrets et pourquoi il ne faut pas en avoir peur.

Victor Serge a aussi écrit Naissance de notre force (sur la société russe dans les années qui suivirent la révolution de 1917), Vie et mort de Léon Trotski, Le nouvel impérialisme russe.

Son roman S’il est minuit dans le siècle traite également des purges de l’ère stalinienne. Il mourut dans le dénouement en 1947

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Mark Twaïn

Posté par khalfi1 le 18 septembre 2008

 

 

Ce n’est pas un hasard si Mark Twaïn fut le premier écrivain à utiliser la machine à écrire. Il est le père du fameux style parlé, direct, concret, du style elliptique, qui tord le cou à la rhétorique, style de journaliste, style crépitant pour machine à écrire, style rapide pour coups de téléphone interurbains, style qui se tape avec trois doigts, en pardessus, le chapeau sur la tête et le cigare aux lèvres, dans une salle de rédaction. C’est que T.S.Eliot, le Paul Valéry anglo-saxon, peu soupçonnable d’indulgence pour un génie si différent du sien, a bien compris : « Mark Twaïn, écrit T.S.Eliot, a découvert une nouvelle manière d’écrire, valable non seulement pour lui, mais pour les autres. A cet égard, il faut parler avec Dryden et Swift parmi les écrivains qui ont renouvelé la langue, qui ont donné un sens nouveau aux mots de la tribu. »

Le peuple américain a souscrit spontanément à ce jugement. Répandu à des millions d’exemplaires, Mark Twaïn est de loin l’écrivain le plus populaire des Etats-Unis, le seul classique qui soit authentiquement populaire. S’il n’y a que deux livres dans un foyer du Wyoming ou du Nebraska, il y a de grandes chances que l’un soit la Bible et l’autre Mark Twaïn.

« Toute la littérature américaine moderne descend d’un livre de Mark Twaïn intitulé Huckleberry Finn. C’est le meilleur livre que nous ayons eu. Tout ce qui s’écrit en Amérique vient de là. Il n’y avait rien avant. Il n’y a rien eu d’aussi bon depuis. »Ainsi parlait Hemingway.

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Récits de Mohamed Dib

Posté par khalfi1 le 28 août 2008

 

Mohamed Dib est l’un des plus grands écrivains algériens. Depuis son entrée en littérature en 1951, il a enchaîné recueils de nouvelles, quatre recueils de poésie, une pièce de théâtre et plusieurs romans. Son livre Qui se souvient de la mer ? marque le passage résolu à une écriture moderne, loin de ses premières créations trop académiques. On y décèle la difficulté de vivre et le questionnement devant un réel impossible à appréhender dans sa totalité. Tellement il est fuyant et échappe entre nos mains comme une eau qui ruisselle. Dib nous explique ainsi son recours à ce type d’écriture  » La brusque conscience que j’avais prise à ce moment-là du caractère illimité de l’horreur et, en même temps, de son usure extrêmement rapide est, sans doute aucun, à l’origine de cette écriture de pressentiment et de vision. » Pour mieux se faire comprendre, il rappelle Guernica de Picasso :  » Pas un élément réaliste dans ce tableau -ni sang, ni cadavres- et cependant, il n’y a rien qui exprime autant d’horreur. C’est là l’aspect le plus important de cette démarche : celui d’accoucheur de rêves. »

 

Extrait de Qui se souvient de la mer ?

 » Ce nom de Nafissa qui a pour sens tant le lieu d’habitation que l’âme qui y trouve abri et son activité, désigne aussi notre lignée et l’enseignement qui nous est légué ; et nous n’appelons pas nos femmes autrement. Je la vois encore comme je la voyais en ces temps éloignés, je la vois, et je voudrais toujours m’étendre à son ombre, et, dans ses frondaisons dorées, suivre du regard, la trace de mes songes. Souviens-toi de moi ! N’oublie pas de te couvrir de fleurs au printemps ! Je ne soupçonnais pas la souffrance de l’arrachement, mais que de toi je fus privé, je vécus sur une terre de terreur permanente. »

(Qui se souvient de la mer ?, ed. du Seuil, Paris, 1962.)

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Serre-moi fort… J’ai froid.

Posté par khalfi1 le 13 août 2008

 

M’hammed B.Larbi vient de « commettre » son quatrième roman. Comme à son habitude, il excelle dans l’art de présenter ce que j’appelle des situations « renversées ». Son écriture n’est pas linéaire. Ses chapitres peuvent très bien commencer par la fin de l’histoire pour finir avec son commencement. Parfois même, c’est par le milieu qu’il tisse sa trame dans une sorte de spirale laquelle ne vous fait perdre en aucune manière, le fil conducteur et les principaux répères de l’écriture du roman. Tout est compréhensible et simple, émouvant et saisissant.

 » Il y avait la concupiscence des hommes dont les yeux s’éclairaient subitement d’une lueur lubrique à chaque fois que Sihem faisait état de son statut social.

Mais le problème le plus douloureux, l’épreuve la plus pénible, ce furent les questions de Salim qui s’étonnait de ne pas avoir de papa comme ses camarades. Salim qui demandait le sens du mot bâtard dont l’avaient traité ses copains. Elle dut consoler, mentir, inventer un père magique qui habitait le ciel et qui reviendrait bien un jour. Elle ne savait pas que Salim savait.

Malgré toutes ces vicissitudes, Sihem s’en était, dans l’ensemble, bien sortie, à force de courage, d’ardeur au travail et de tenacité. »

 

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Harry Potter. Et les reliques de la mort.

Posté par khalfi1 le 12 août 2008

« Ils consacraient leurs journées à tenter de déterminer où pouvait bien se trouver l’épée de Gryffondor, mais plus ils évoquaient les endroits où Dumbledore aurait pu la cacher, plus leurs spéculations devenaient excessives, désespérées. Il avait beau se creuser la cervelle, Harry ne parvenait pas à se souvenir que Dumbledore ait jamais mentionné un lieu quelconque dans lequel il aurait eu l’idée de dissimuler quelque chose. Parfois, il ne savait pas si c’était contre Ron ou contre Dumbledore qu’il était le plus en colère.  » On croyait que tu savais ce que tu faisais… On croyait que Dumbledore t’avait expliqué comment t’y prendre, on croyait que tu avais un véritable plan ! «  

Partie du chapitre Godric’s Hollow

J.K. Rowling est née en Angleterre. Elle est diplômée en littérature française et en philologie. C’est en 1990 que l’idée de Harry Potter et de son école de sorciers germe dans son esprit, lors d’un voyage en train.

La suite ressemble à un conte de fées. Le premier agent auquel elle envoie son manuscrit le retient et une petite maison d’édition britannique décide de publier le livre. Grâce au bouche à oreille, le succès deviendra phénoménale.

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Les livres

Posté par khalfi1 le 8 août 2008

Les livres sont un puissant dérivatif et permettent de rentrer dans les rêves des autres. Ils sont parfois une sorte de thérapie personnelle pour oublier les lourdeurs de la vie quotidienne. Quand on prend connaissance de l’écriture d’un auteur, il y a une sorte de magie qui s’opère. On oublie tout pour se plonger dans un irréel bienfaisant. On potasse des ouvrages qui vous font comprendre ceux  que vous lisez, le mouvement de leurs pensées et de leur personnages, la belle description des lieux et des paysages, les sentiments sublimes qu’éprouvent les héros de l’histoire. Un autre monde plein d’inconnu. Vous suivez avec délice, le cheminement du récit qui vous porte vers l’évasion et l’oubli de tout ce qui vous entoure. J’aime lire, aussi bien les écrivains anciens que les nouveaux que je découvre, ravi, au cours de mes pérégrinations sur Internet.
Quand j’ai un livre entre les mains, je ne peux empêcher la curiosité de me saisir et les frissons de me parcourir à l’idée que je vais découvrir la personnalité de l’auteur, son talent, son art, son habilité à raconter ce qui lui étreint le coeur ou submerge sa conscience. Les écrivains sont comme des dons de la nature, aptes à vous révéler les secrets qui vous échappent ou à vous donner une autre vision du monde. Ou parfois de vous-mêmes. Lire devient comme une drogue dont on ne peut plus s’en passer. Comme l’air qu’on respire ou les aliments qu’on mange. C’est en quelque sorte, la nourriture de l’esprit. Je ne veux pas être prétentieux mais la littérature me permet de mieux cerner le sens des amours éternelles, et de m’éloigner des vanités humaines périssables, basées sur l’argent, la fortune, les fausses gloires, les faux mirages, les notoriétés préfabriquées et les apparences trompeuses.

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Nedjma-Kateb Yacine

Posté par khalfi1 le 11 juillet 2008

 

La providence avait voulu que deux villes de ma passion aient leurs ruines près d’elles, dans le même crépuscule d’été, à si peu de distance de Carthage ; nulle part n’existent deux villes pareilles, soeurs de splendeur et de désolation qui virent saccager Carthage et ma Salammbô disparaître, entre Constantine, la nuit de juin, le collier de jasmin noirci sous ma chemise, et Bône où je perdis le sommeil, pour avoir sacrifié le gouffre du Rhummel à une autre ville et un autre fleuve, sur les traces de la gazelle fourvoyée qui pouvait seule m’arracher à l’ombre des cèdres, du père tué à la veille de ma naissance, dans la grotte que moi seul pouvait voir de mon balcon, par delà les cimes embaumées, et je quittais avec le père de l’inconnue les ruines de Cirta pour les ruines d’Hippone. Peu importe qu’Hippone soit en disgrâce, Carthage ensevelie, Cirta en pénitence et Nedjma déflorée… La cité ne fleurit pas, le sang ne s’évapore qu’au moment de la chute : Carthage évanouie, Hippone ressuscitée, Cirta entre terre et ciel, la triple épave revenue au soleil couchant, la terre du Maghreb.

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Quand Romane s’y met.

Posté par khalfi1 le 10 juillet 2008

La littérature. Quand l’écrivain passe à l’audio. Ecoutons les paroles de Romane dans « cage de verre ».

 

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Malika Mokeddem-La transe des insoumis

Posté par khalfi1 le 4 juillet 2008

 

Malika excelle dans l’art de la raison et de la déraison, dans cette volonté de presser les mots jusqu’à en extraire le jus ultime. Elle crée des univers liés à sa personne et aussi à ceux qui l’entourent. Elle dépasse la passion des mots pour construire des ambiances propres à elle, qui portent une empreinte à nulle autre pareille. Je crois que pour elle, l’écriture n’est pas seulement une façon de conjurer le sort, mais une voie pour affirmer sa propre existence. Saisie parfois par le doute et la marche inexorable du temps, elle trouve un refuge salutaire dans sa propre inspiration d’écrivain. Elle se ressource en quelque sorte, au contact des mots. En la lisant, on a l’impression de prendre un café très fort, le matin, et également, on se plaît à sa lecture, de voir naître en soi, cet amour des mots, des passions cachées et des émotions latentes.

«  J’émerge lentement de mon rêve, me demande par quel miracle, ce bout d’enfance a pu resurgir. Et pourquoi celui-ci ? J’ai regagné la maison après la journée de travail. Cette année 1994, le printemps avance à reculons. Un froid incisif se vrille dans Montpellier déjà tout en bourgeons. Les fleurs d’amandiers parsèment les jardins de leurs confettis. La lumière cristallise le ciel. »

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Assia Djebbar

Posté par khalfi1 le 23 juin 2008

C’est son premier roman, La soif (julliard 1957) qui fait connaître au public, Assia Djebbar, actuellement seule femme maghrébine faisant partie de l’Académie Française. Sa façon de le traiter fait songer au livre de Françoise Sagan, Bonjour tristesse. Par la suite, elle rédige Les impatients, puis en 1963, Les enfants du nouveau monde. En 1967, sort le roman, Les alouettes naïves.

Commentant Les impatients, l’auteur déclare :  » Ce que je voulais montrer ici, c’est la prise de conscience de Dalila, une jeune fille algérienne en révolte contre la tradition, son milieu, sa famille. J’ai voulu montrer combien dans ce monde calme, où rien objectivement n’avait encore changé, se développait un processus qui laissait deviner les bouleversements futurs ».

Dans Les enfants du nouveau monde, où les personnages évoluent avec comme toile de fond, la guerre d’Algérie, nous voyons apparaître une variété de femmes, allant des plus « traditionnelles » aux plus « émancipées ». De cette galerie se détachent Touma, Salima, Lila, Hassiba, avec le portrait changeant de Chérifa, qui, pour prévenir son mari de son arrestation imminente, n’hésite pas à se défaire des traditions pour mieux plonger dans le monde citadin.

Extrait des Alouettes naïves :

« Assis près du chauffeur, je regardais enfin les rescapés de la guerre : ils nous faisaient face, tournaient le dos à l’horizon, les « frontières », disaient-ils paisiblement, comme si, dressés devant le ciel, ce n’était pas au bord d’un cratère qu’ils attendaient mais tout contre l’avenir, ce mot riait de certitude au fond de leurs yeux hâves et bibliques, sur le visage tanné des femmes, les vieilles surtout qui devant nous s’étaient lamentées parce que leur réserve de tabac à priser s’épuisait et qu’elles ne sauraient prier, la gorge sèche tous ces jours durant, ces jours où la farine manquait, où les distributions de vivres se trouvaient retardées, pourquoi, c’était à nous de le dire, pourquoi et les jeunes filles, Danaïdes sauvages, habillées par la croix-rouge internationale, se fatiguaient à aller chercher de l’eau du seul puits, au delà des collines, qui ne s’était point asséché… »

 

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Mondélé (Carine Geerts)

Posté par khalfi1 le 14 juin 2008

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Brumerge en ligne

Posté par khalfi1 le 14 juin 2008

Salon du livre de Paris

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Brumerge en ligne

Posté par khalfi1 le 14 juin 2008

Un premier bilan des Editions Brumerge

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Brumerge en ligne

Posté par khalfi1 le 14 juin 2008

Avec infiniment de brumes à venir…

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Gaza dans mes yeux

Posté par khalfi1 le 18 mai 2008

Marianne Blume

Gaza dans mes yeux

Prix (TVA incl.): € 16,00

Prix (TVA excl.): € 15,09

Section: Publications Littérature
Catégorie: Autre
Langue: français

Couverture: Broché
Taille de page: Autre
Nombre de pages: 232
Impression: Noir & Blanc

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Présentation rapide

Au travers du regard de Mariane Blume, se dévoile une Palestine fort éloignée des images habituelles et convenues.
Ce texte dépeint la Bande de Gaza de l’intérieur. L’auteure y a travaillé dix ans (dont cinq d’Intifada) et raconte son vécu quotidien, témoigne de l’extraordinaire vitalité des Palestiniens de Gaza. Loin des clichés véhiculés par les médias : elle parle d’ordre et de désordre, de vie et de mort, d’occupation et de résistance mais aussi d’enseignement et de théâtre, de jeunesse et d’espoirs, d’humour et d’amitié.

Biographie de l’auteur

Marianne Blume (née en 1951), est à l’origine professeur de langues anciennes. De 1995 à 2005, elle s’installe comme coopérante APEFE à Gaza où elle est chargée de mettre sur pied une filière de français à l’Université El-Azhar.

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L’interview de Vanessa du Frat

Posté par khalfi1 le 16 mai 2008

Vanessa du Frat est une jeune auteure qui s’est lancée dans l’écriture. Son livre, les Enfants de l’ô semble remporter un certain succès auprès des internautes.

Son interview à une radio suisse:

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Mes mauvaises pensées-Nina Bouraoui

Posté par khalfi1 le 3 mai 2008

Nina Bouraoui a été Prix Renaudot en 2005 

 

Extrait du livre

Cette colère, c’est la trace de la terre, la colère c’est encore la force de l’Algérie en moi, la force de sa beauté : les criques, les plaines, les montagnes, les déserts, le vide de la nature, le vent, le vent sur mon corps, le vent qui fait plier les coquelicots, le vent qui soulève le sable, le vent entre le pilotis des immeubles, le vent sur l’eau qui se plisse et gonfle, le vent dans l’herbe, là où je me couche, là où je me sens si bien, l’herbe du parc de la Résidence, l’herbe haute et fraîche, l’herbe de février, l’herbe sous mon ventre, le vent sur mon visage, les mots de ma mère « tu sens le vent », le vent dans les draps qui sèchent, le vent du Sud, le vent de l’orage, le vent dans ma tête quand je n’arrive pas à dormir, quand je suis envahie ; il y a un glissement de la terre algérienne sur mon corps, je veux dire par là que j’ai le statut de l’enfant sauvage.

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L’enfer des cadres

Posté par khalfi1 le 2 mai 2008

Lien vers l’ouvrage avec des pages tournantes sur un simple clic en bas de chaque page. C’est très pratique :

http://issuu.com/aminelicia/docs/419357 

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Poème

Posté par khalfi1 le 30 avril 2008

Il est de Chlef, la ville qui vient d’être secouée par une émeute de jeunes. Son poème est intitulé «Je partirai». Fréquentant les «harraga» depuis longtemps, j’y ai retrouvé cette inlassable quête d’un bonheur impossible ! Le voici

«De ce village damné, je partirai.
Ravagé par l’ennui, je le quitterai.
Le seul chemin à arpenter,
De jour en jour se rétrécit,
Comme un esprit qui se déprécie.
Mon unique activité,
Est la réunion dans un café,
D’un même breuvage arrosé,
Autour d’un jeu désuet,
Ecoutant la même chanson démodée.
A longueur de journée,
Les sorcières de la télé,
Singent des sirènes attardées,
Pour s’éteindre dans la lumière,
De la terre aride de la misère.
Sur l’autoroute, je filerai
Comme ces voitures enflammées,
Qui s’évanouissent dans la fumée.
Un jour, je partirai
Et plus jamais je ne reviendrai.»
Medjdoub Ali (Chlef)

Le soir d’Algérie.

Conformément aux  habitudes adoptées de longue date, un ministre ventru du régime, mangeant toujours à sa faim, accuse des gens qui veulent « discréditer l’Etat ». Il veut  certainement parler des caciques incrustés dans cet « Etat ». Il ne manquerait plus qu’il nous ressort « les ennemis du peuple et de la révolution », comme à la belle époque des années de plomb. Ou de mettre en cause « une main étrangère » ou « le colonialisme et le néo-colonialisme ». C’est à la mode, que diable!

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Habib Tengour

Posté par khalfi1 le 25 avril 2008

Né à Mostaganem, Habib Tengour est un écrivain qui vit entre l’Algérie et la France. Il assume son biculturalisme : d’une part, il s’exprime en langue française avec une écriture moderne et sophistiquée. D’autre part, il n’oublie pas pour autant ses origines et met en lumière son penchant naturel vers les textes écrits en arabe. La difficulté se trouve dans la dualité du personnage qui oscille entre deux pôles.

Tantôt il est Omar Khayyam, tantôt observateur de ce même personnage. Le lecteur est obligé, pour comprendre le fond de la pensée de l’auteur, d’aller chercher plus loin des indices plus probants. Dans son livre « Le vieux de la montagne », Habib Tengour fait mieux connaître le comment et le pourquoi de sa création. Les trois personnages de la trilogie dont le thème est un voyage à travers le temps et l’espace, sont profondément immergés dans le sens de l’écriture elle-même. Il y a même une référence à l’histoire de l’époque où la civilisation musulmane est à son apogée. La description de cette époque du moyen-âge mais riche en culture coïncide avec le déclin de l’empire abbasside et l’invasion des Mongols. Mais cela ne peut masquer le retour, dans l’espace qui va de Baghdad à Nishapoor, du rigorisme et de l’intolérance. Et dans leur sillage, une fermeture à tout progrès. Les trois personnages sont Omar Khayyam, Nizam el Mulk et Hassan as Sabah, qui essaient une ouverture vers une plus grande liberté dans le comportement individuel au milieu d’une société enserrée dans ses coutumes ancestrales.

Je donne ici un petit passage extrait de son livre : « Le vieux de la montagne ».

« Le vieux de la montagne sera le poème de la solitude et de la lumière blanche qui prend au coeur comme un pincement apparemment sans gravité, un dégoût à éprouver le besoin de se tenir à un mur.

Défaillir n’est pas la plus pénible impression puisque tu y es préparé… tu as même tiré nerveusement une cigarette de ta poche et tu cherches autour de toi le passant qui te donnera du feu… ; mais comment faire pour le bien-aise du corps qui se vide… ?

Tu n’y as rien gagné si tu escomptais quelque chose et tu demeures désemparé, désarmé, travesti comme la page vierge. Les intentions sont vaines et les attitudes futiles et les résultats dérisoires.

Tu t’occupes parce que tu te crois plus malin que beaucoup, Tu réussiras certainement et tu prouveras ta valeur, Alors tu dévoileras tous les mensonges. Tu seras entendu.

Mais tu sais que ce n’est pas vrai.

Te voilà fragile et fuyant comme ton édifice sans repli possible, Condamné à mettre en oeuvre tes rêves au lieu de les rêver. »

 

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Jean Sénac

Posté par khalfi1 le 23 avril 2008

Dans ses écrits, Jean Sénac, en grand humaniste, nous convie à une plongée dans la littérature et la culture algériennes. Ses essais présentent une grande analogie, au sens étymologique des termes, avec les oeuvres de Victor Hugo, Rimbaud et Eluart.  C’est une convergence des voix qui montre l’admirable similitude entre tous ceux pour qui la fraternité et l’entente universelles sont des valeurs identiques et présentent les mêmes aspects. Comme quoi, la littérature, quels que soient les horizons d’où elle provient est une et indivisible, dans ses expressions humaines et la puissance de l’imagination qu’elle véhicule. Je cite un passage  de sa création intitulée « Le soleil sous les armes » :

Ensemble, nous irons alors sur le Môle d’Alger, à l’heure bouleversante où le soleil s’apaise sur les vagues.  Ensemble vers ces villages kabyles perchés sur les pitons, et qui ressemblent à des Cézenne. Là, confrontant le message d’Ibn Badis: « Nous aspirons par notre action au service du peuple d’algérie, à servir l’humanité entière. Notre oeuvre basée avant tout sur le respect de la pensée et de l’idéologie de tous les peuples, vise à aider au bonheur des hommes », et l’implacable bonté de Saint-Just : « Notre but est de créer un ordre des choses tel qu’une pente universelle vers le bien s’établisse », nous essayerons de dresser sur tant de misère et de larmes, une culture fraternelle qui réponde à la vertu de notre peuple et à l’espérance du temps. En poètes libres et lucides, fiers d’être des citoyens d’un aussi beau pays, nous aiderons à bâtir la cité radieuse des hommes.

 

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Littérature-Mouloud Feraoun

Posté par khalfi1 le 22 avril 2008

Mouloud Feraoun est un des écrivains algériens les plus connus, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Son oeuvre écrite en français, dans une perspective essentiellement régionale et peu engagée dans le sens nationaliste, maintient sa consécration nationale aujourd’hui, dans un nouvel environnement culturel qui tend à se définir prioritairement par son fondement arabo-islamique. Cet apparent paradoxe peut s’expliquer par le silence sur l’ancrage historico-idéologique. On ne retient qu’une de ses lignes de force : affirmer sa différence en recherchant l’intégration dans un système qui, apparemment, est hostile à l’acceptation de cette différence.

Ce qui m’a frappé dans son oeuvre, c’est son don de prémonition et sa projection dans l’avenir. Qui a dit que l’histoire ne se répète pas?  Les dernières lignes de son Journal, avant qu’il ne soit assassiné, datent du 14 mars 1962, juste avant le cessez-le-feu et les accords d’Evian. En les lisant, on se croirait plongé dans une ambiance bien connue :

 » A alger, c’est la terreur. Les gens circulent tout de même et ceux qui doivent gagner leur vie ou simplement faire leurs commissions sont obligés de sortir et sortent sans trop savoir s’ils vont revenir ou tomber dans la rue. Nous en sommes là, les courageux et les lâches, au point que l’on se demande si tous les qualificatifs existent vraiment ou si ne sont pas des illusions sans véritable réalité. Non, on ne distingue plus les courageux des lâches. A moins que nous soyons tous, à force de vivre dans la peur, devenus insensibles et inconscients. Bien sûr, je ne veux pas mourir et je ne veux absolument pas que mes enfants meurent mais je ne prends aucune précaution particulière en dehors de celles qui, depuis une quinzaine, sont devenues des habitudes : limitation des sorties, courses pour acheter en gros, suppression des visites aux amis. » 

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Malika Mokeddem

Posté par khalfi1 le 18 avril 2008

Malika Mokeddem est une écrivaine algérienne née à Kenadza (Béchar) et qui vit actuellement en France(Montpellier) où elle exerce les fonctions de médecin.

Malika sait manier la plume et ses souvenirs avec beaucoup de doigté. Elle y mêle son expérience de femme et de praticienne, tout en dévoilant un certain métier dans l’écriture. Ses phrases sont pleines de rapports intérieurs et éveillent tout de suite dans l’esprit du lecteur, un univers où se côtoient des situations abracadabrantes et des personnages qui ont partagé sa vie. Voici un extrait de son livre Mes hommes:

Là haut, je n’échappe pas seulement à l’étouffement familial. Les paysages déployés par mon imagination éclipsent le vide hypnotique des horizons. Je peins dans ma tête. Avec des couleurs, des pensées extravagantes. les mains plantées dans le sable, je me fais mon cinéma. Je m’invente des mondes fantastiques et luxuriants. Des fictions dont je suis l’héroïne. Le contexte, les affections, les décors changent à volonté. Les thèmes essentiels restent constants : la poursuite des études. La conquête de la liberté. Mon triomphe aussi est invariable ; mes parents renoncent à vouloir raboter mes rébellions. je suis encore loin de m’envisager peintre ou chanteuse, médecin ou écrivaine. Le rêve le plus inaccessible, L’amour, toutes les amours n’en demeurent pas moins les mirages favoris.

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Le piano d’Eshter de M’hammed B.Larbi

Posté par khalfi1 le 16 avril 2008


Extraits :

Prenez par exemple, ceux qui ouvrent les yeux et poussent leur premier cri dans la partie sud de notre bonne vieille terre. Le bonheur pour ces gens-là, c’est de manger une fois par jour, de trouver un abri, une hutte, une case, des branchages pour affronter les ténèbres, de se couvrir d’une peau de bête pour protéger la leur. En fait, au sud, le bonheur, c’est de ne pas perdre la vie trop tôt.

Les maladies, voyez-vous, prennent un malin plaisir à venir s’essayer au sud, on ne sait pour quelles raisons obscures. On a l’impression qu’elles font un concours au terme duquel le vainqueur est le germe le plus virulent, la bactérie la plus douloureuse, le virus le plus destructeur.

Tout cela se déroule sous l’oeil intéressé des gens du nord. Ceux-là ont une idée bien précise du bonheur. Etre heureux au nord, c’est avoir le confort, celui d’une belle maison propre et fleurie, dans une belle ville bien éclairée avec de belles autoroutes pour rallier ces métropoles mirifiques, à bord de voitures de plus en plus luxueuses et de plus en plus rapides.

Au nord, très souvent, on se retrouve seul pour mourir. Il suffit d’un caprice de climat pour se déshydrater lentement et inexorablement, parce qu’on à plus la force de tendre la main vers un verre d’eau, parce qu’il y a personne pour vous soutenir la tête et approcher le récipient de vos lèvres asséchées.

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Cat

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Mohamed Larbi Ben M’hidi

Posté par khalfi1 le 16 avril 2008

page 184


 

Un extrait du livre Mohamed Larbi Ben M’hidi

Dans ce tumulte, ce branle-bas de combat sans cesse renouvelé, des bribes de mon passé “calme” revenaient parfois à la surface. Persistantes, elles s’insinuaient avec toute la force de leur auréole, au sein de mon inconscient. Soudain, lorsqu’il m’arrivait de jouir de quelques instants de repos, les effluves de ma vie ancienne, avant le commencement de ma carrière au service du F.L.N., m’envahissaient. Quelle nostalgie! Mon coeur s’égarait à la recherche de ses premières sources. En fait, je constatais que ces images lointaines et en même temps si proches ne m’avaient jamais quitté. Elles s’étaient simplement incrustées, endormies sur fond d’habitude. Voilées en apparence dans le feu de l’action, elles réapparaissaient plus claires que jamais dès que je me laissais glisser dans le rêve. Une envie de revoir mes parents, Zohra, André, La Comtesse, Biskra, s’infiltrait irrésistible, jusqu’à m’étouffer.

Livre disponible sur le site:

www.manuscrit.com

http://www.manuscrit.com/catalogue/auteur.asp?idAuteur=4099

 

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