Chanson chaoui
Posté par khalfi1 le 29 février 2016
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Posté par khalfi1 le 29 février 2016
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Posté par khalfi1 le 23 février 2016
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Posté par khalfi1 le 17 février 2016
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Posté par khalfi1 le 15 février 2016
Les blogueurs sont-ils vraiment opposés aux auto-édités ? Comment décrocher une chronique ? #autoédition
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Posté par khalfi1 le 14 février 2016
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Posté par khalfi1 le 4 février 2016
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Posté par khalfi1 le 31 janvier 2016
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Posté par khalfi1 le 29 janvier 2016
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Posté par khalfi1 le 29 janvier 2016
Quand l’alphabet berbère servait de code « Morse »
Longtemps après la découverte en 1822 , par Walter Oudney, un voyageur anglais, une circonstance fortuite fit connaître que les caractères berbères regardés comme insaisissables, surtout au voisinage de la côte, ne paraissaient pas aussi inusités qu’on le supposait. Dans les premiers temps de l’occupation française, un habitant d’Alger, nommé Othman-Khodja, entretenait une correspondance assez active avec le Bey de Constantine, Hadj-Ahmed Bey. Pour plus de sûreté ils employaient des signes particuliers, qu’ils croyaient à l’abri des trahisons et des indiscrétions. Quelques années plus tard Ali, fils d’Othman-Khodja, se trouvant à Paris, communiqua à M de Saulcy les lettres de Hadj-Ahmed. Après avoir tourné une de ces dépêches jusqu’à ce qu’elle lui semblât placée dans le sens le plus commode pour tracer les caractères, le savant orientaliste aperçut en vedette,tout au haut du papier, deux groupes de signes isolés : il pensa que ce devait être la formule sacramentelle « El-Hamdoullah » (gloire à Dieu), par laquelle tous les musulmans commencent leurs lettres. Ali consentit à se dessaisir des deux lettres en faveur de M de Saulcy, qui, le lendemain matin, lui en remettait la transcription complète. Quel ne fut l’étonnement du diplomate africain en voyant reproduit par une espèce de sortilège le texte arabe d’une correspondance qu’il avait cru indéchiffrable. Les choses en restèrent là jusqu’à ce que M de Saulcy entreprit l’étude du texte libyque du l’inscription jumelle de Thugga. C’est ainsi seulement qu’il remarqua une analogie frappante entre les caractères de l’alphabet libyque et ceux de la lettre du bey. C’étaient tout simplement des lettres berbères que les deux correspondants avaient employées. Mais par excès de prudence sans doute, ils avaient eu la précaution d’en intervertir les valeurs, et avaient poussé la prudence jusqu’à introduire dans l’alphabet convenu entre eux, les signes de la numération arabe ……..
En 1845, un taleb de l’oasis du Touât, établi auprès du cheikh de Touggourt, fut envoyé en mission à Constantine. Le directeur des affaires africaines de la province constantinoise, M le capitaine Boissonnet, apprit que ce taleb avait fait dix-huit fois le voyage de Tombouctou et par conséquent, traversé dix-huit fois le pays des Touaregs qui paraissaient les seuls dépositaires du secret de l’écriture berbère. M Boissonnet obtint ainsi un premier spécimen de cet alphabet Targui …
C’est ainsi que le troisième spécimen de l’alphabet berbère contemporain parvint du fond du désert, à la connaissance des savants d’Europe.
Source : Mémoires des Capitaines du Génie Rozet et Carette.
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Posté par khalfi1 le 22 janvier 2016
Hymne à Constantine
À Constantine, je me suis toujours senti heureux d’exister. Quoique je dise, je ne décrirai jamais avec précision, mes émotions de tendresse devant le vertige que me procure le spectacle féerique et plein de beauté, de la ville des ponts, à l’histoire plusieurs fois millénaire. Son site ressemble à un canyon taillé dans la roche et aux dimensions impressionnantes. On dirait qu’un géant, sorte d’Hercule invisible de la mythologie, armé d’une grande hache, ne s’était pas privé du plaisir, de creuser sur le vif, les entrailles de la terre pour en sortir un dessin harmonieux et presque unique au monde. Je vous demande pardon mais il faut que je vous raconte. Avant que je prenne ma retraite, j’ai beaucoup voyagé et vu tant de pays plus merveilleux et plus pittoresques les uns que les autres. J’ai vécu un instant à San-Francisco, observé les chutes du Niagara, grimpé sur les flancs du Kilimandjaro, traversé l’Australie, admiré les sites incomparables d’Ushuaïa et de la baie de Naples, les temples d’Angkor et de Louqsor, la finesse et la beauté marbrée du Taj Mahal. J’ai navigué sur les gondoles à Venise, sur les bateaux-mouches du Nil et de la Seine. Je me suis promené dans les quartiers historiques de Saint-Pétersbourg, les faubourgs chics de Londres, les villes surpeuplées de Bombay et de Calcutta, les endroits reculés des contrées asiatiques et africaines, puis j’ai fait un saut à Johannesburg et Pretoria. J’ai joui des paysages sublimes et glacés de l’Arctique et de l’Antarctique. Tant de fois, je me suis pâmé devant le style architectural du Panthéon de Rome et de l’Acropole d’Athènes. La poésie poignante du Sahara, les îles vierges du Pacifique et les profondeurs de la forêt amazonienne m’ont réchauffé le cœur et apporté à mon imagination, de quoi la nourrir des jours et des jours. J’ai vibré devant la mer toujours recommencée à Acapulco, Bahia, et les côtes de Java et de Bornéo. J’ai revisité en rêve les jardins suspendus de Babylone, le phare d’Alexandrie, le colosse de Rhodes et les autres merveilles du monde. Je me suis envolé vers les cieux azurés et les côtes turquoises des régions méditerranéennes où la vie s’exhale et s’exalte sous le souffle de l’air marin. Mais nulle part ailleurs, je n’ai senti l’amour que j’éprouve pour Constantine, rebâtie par l’empereur romain Constantin, et dont le site se confond avec l’antique Cirta, capitale de la Numidie. Mes yeux se plaisent toujours à la contempler. Le vent qui vient de ses hauteurs pénètre dans ma poitrine avec une telle douceur que mon cœur se gonfle chaque fois que j’entends sa musique cachée dans les plis les plus profonds, les plus intimes de ses murs séculaires et de sa mémoire inaltérable. C’est la terre de mes aïeux, de Massinissa, de Jugurtha, de Saint-Augustin, de La Kahina, des beys Salah et Ahmed, d’Ibn Badis, de Kateb Yacine et de Malek Haddad. Pour moi, elle est toujours la plus belle et le joyau des villes, même si elle ne possède pas les saphirs d’Ispahan, les diamants de Cordoue ou les émeraudes de Boukhara. J’aime la contempler quand le lever du soleil colore son rocher escarpé d’un halo divin, et l’enveloppe de sa clarté matinale. J’aime son nom, ce poids de l’histoire qui lui confère sa prestigieuse renommée, ses ravins profonds, son incomparable médina, ses souks animés, la fierté de ses habitants, les chansons de Fergani, sa fine cuisine, le faste particulier de ses fêtes, la « mélaya » constantinoise, enfin, son immortelle beauté. Oui, excusez encore une fois mon enthousiasme mais c’est cette vérité ou plutôt ce sont ces vérités qui emplissent tout mon être et m’amènent à cette irrésistible envie de vous parler sans cesse, de ma ville de cœur. Son seul aspect architectural ne manque pas de réveiller des sensations et des images évanescentes enfouies au fond de moi-même
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Posté par khalfi1 le 9 décembre 2015
Par Tarik Djerroud
Romancier
«Il apparaît de temps en temps sur la surface de la Terre des hommes rares.»
(La Bruyère)
L’Histoire, cette école, cette mère nourricière de toute civilisation, est féconde en matière de ressources humaines disséminées aux quatre coins du globe. Et l’Afrique du Nord n’est pas en reste. Loin des légendes et autres faux prophètes, ce paradis nord-africain a vu naître des hommes d’exception dont la bravoure et la trace resteront durablement gravées dans notre mémoire.
Pareille à une marée épisodique, l’Histoire aime faire parler d’elle par intermittence et avec acuité. A chaque vague, elle nous dévoile des hommes et des événements. Ju-gurtha ! Des syllabes chantantes qui résonnent entre les collines et dont l’écho entonne à travers les plaines une mélodie chatoyante : celle de la révolte qui nargue toute forme de vassalité. Jugurtha était un pionnier de la résistance à l’ingérence romaine et un chantre de la lutte contre la domination. Ainsi, en stakhanoviste avant l’heure, il sut élever le glaive au diapason de sa témérité comme d’autres lèvent la voix à hauteur de leur indignation. Et la plèbe fut rapidement accrochée à sa ferveur patriotique.
La destinée de Jugurtha s’était inscrite inexorablement dans la lignée des Aguellids (Rois) tels son grand-père Massinissa et autres Gaïa et Mastanabal. Toutefois, plus que ses aïeux, Jugurtha était un poil plus distingué. Dans la vastitude du territoire numide, nourri de blé, d’eau fraîche et d’une abondante lumière, Jugurtha était doucereusement pétri pour devenir ce qui fait le caractère berbère : un rebelle dans l’âme. Un rebelle pour qui le culte et la passion de la liberté sont des déterminants inaliénables sous aucun prétexte. Vite, la révolte et le sceau de la révolution représentent un déclic salutaire et un moment majeur dans l’Histoire qu’il allait influencer, dans le sens où ils symbolisent, l’un et l’autre, autant le rejet de la subordination que l’affirmation de soi.
L’affirmation de soi était l’obsession de l’enfant Jugurtha. Né en 155 av. JC, ce fils de Masatanabal devint orphelin à l’âge de seize ans et fut recueilli par son oncle Micipsa, déjà père de Hiempsal et Adherbal. Il était aussi entendu que l’ambiance au sein de la famille n’était pas saine, la présence de l’orphelin devenait encombrante en prévision de l’heure de l’héritage. A la mort de son oncle, en 118 av. JC, les trois héritiers s’étripèrent sous le regard fort amusé de Rome. Hiempsal et Adherbal ne voyaient plus Jugurtha d’un œil fraternel, la haine exacerbait les querelles et la violence allait crescendo. Face aux vicissitudes, Jugurtha mit à mort Hiempsal et tint en échec les ruades guerrières d’Adherbal. Et, sans tarder, il se proclama l’Aguellid de toute la Numidie unifiée. Nullement content de son sort, Adherbal invoqua le secours des Romains pour faire tomber la tête de l’Aguellid autoproclamé.
Avec un paternalisme intéressé, Rome intervint et divisa la Numidie en deux : la partie orientale pour Adherbal et la partie occidentale pour Jugurtha. En politicien avisé, le petit-fils de Massinissa sentit les visées colonialistes de l’Empire romain et, illico presto, sa carapace montra son goût et son devoir d’en découdre. En orateur enflammé, il déclara dans un mémorable discours avant la bataille de Muthul, en 109 av. JC, en vue de s’affirmer comme le leader incontesté d’un peuple à part entière : «Défendez votre royaume et votre roi contre la cupidité des Romains. Vous allez affronter un ennemi que vous avez déjà vaincu et fait passer sous le joug… Il a changé de chef mais non de cœur.» Joignant l’acte à la parole, Jugurtha envahit le territoire oriental avec l’espoir d’annihiler les desseins expansionnistes des envahisseurs romains.
Qu’à cela ne tienne ! se dirent les Romains, furieux. Sans attendre, ils déclarèrent la guerre à l’intrépide Berbère. Cependant, le consul Lucius Calpurnius sut mettre un terme aux joutes sanglantes et put conclure un traité de paix. Favorable à Jugurtha ! criait-on aux alentours du Colisée. «Rome est à vendre si elle trouve acquéreur !» s’étranglait de honte le consul Bestia. Invité au Sénat, l’Aguellid, en grand timonier intraitable, refusa de divulguer les noms des personnes qu’il avait soudoyées pour garder hautement la main sur son territoire. Constatant un flottement dans l’esprit de Massiva, son proche cousin, il le fit assassiner sur-le-champ écartant, selon ses calculs, le risque de fragiliser la souveraineté et l’unité de la Numidie. Ainsi, devant les suspicions et face au doute, la guerre avait repris de plus belle. Mieux organisés et bien soutenus, les Romains pénétrèrent la Numidie et mirent Jugurtha au pied du mur. Nonobstant cette mise en difficulté, Jugurtha se montra plus que jamais obstiné et attaché, comme pour un devoir sacerdotal, à l’indépendance de son territoire et de son inviolabilité.
Jetant ses dernières forces dans une guerre sans merci, il fit appel à son beau-père Bocchus, l’Aguellid de Maurétanie. Ailleurs, d’autres sons de cloche résonnaient : instruits par l’amère déroute face à Hannibal, l’équilibre des forces fit miroiter aux Romains l’utilité de l’usage de la ruse, comme dernier recours. Ainsi, longtemps demeuré insaisissable, en 105 av. JC, Jugurtha tomba dans un guet-apens ourdi par son propre acolyte et beau-père de sinistre mémoire dont la postérité a retenu le nom, Bocchus, comme la traîtrise personnifiée. Et la guerre s’acheva. «Sans gloire pour les Romains», précisait Stéphane Gsell dans son Histoire de l’Afrique septentrionale. Attaché avec des fers, Jugurtha fut livré, pieds et poings liés, à Caïus Marius l’Impérator (général victorieux). Humilié par un coup de canif (trahison) venu de son camp, affaibli à en perdre la raison, Jugurtha (le plus fort) fut conduit nu vers le carcer, la prison d’Etat, un enclos où personne ne restait vivant pour bien longtemps. A cette époque-là, rappellent les historiens, le Droit romain ne reconnaissait pas la peine d’emprisonnement. Toute incarcération est traduite sous forme d’exécution. L’acharnement était si grossier que l’un de ses geôliers, dans un acte de pillage ostentatoire, lui arracha sa boucle d’oreille en saignant et martyrisant le lobe de l’Aguellid. Au Tullanium, un cachot souterrain, dont les vestiges sont visibles encore de nos jours, situé non loin du Forum romain, Jugurtha vit ses derniers jours dans une terrible épreuve accumulant les morsures des ténèbres aux affres de la faim. Sur sa mort atroce, Salluste n’en dit mot, tandis que d’autres historiens penchent pour une mort par strangulation. Cependant, Plutarque avança l’idée d’une mort terrible après que Jugurtha eut été abandonné sans nourriture pendant six jours. A sa mort confirmée, le cadavre de Jugurtha fut traîné devant une foule haineuse avant qu’il ne soit jeté dans les flots du Tibre pour disparaître à tout jamais. Depuis, le plus grand des Berbères resta sans sépulture. «Un héros sans visage», dit Serge Lancel, entre amertume et indignation. Avec sa disparition, la Numidie devint orpheline et végéta sous la botte romaine pendant six siècles.
Sous la coupe du profit, des armées avaient zébré notre territoire, des légions entières l’avaient sillonné pour s’accaparer ses richesses avec un emballement impétueux aggravé par le doux sentiment d’impunité qui caractérise les esprits sans scrupules. Le temps passait. L’Histoire allait tumultueuse. Le nom de Jugurtha demeura refoulé dans les dédales lointains des siècles, rangé au fond d’une épaisse omerta. Cependant, il y a toujours, comment dire, cet Anza, cet appel d’outre-tombe des âmes injustement torturées, injustement trucidées, chargé de trémolos, cher à la mythologie berbère. Son nom a résisté au temps en allant tutoyer des cimes altières par une mort qui a magnifié son échec. Salluste, son contemporain, lui reconnaissait une beauté qui accentuait sa prestance et une finesse qui rendait son intelligence dénuée de scories. En 1869, Arthur Rimbaud, en poète inspiré, avait composé un long poème en latin grâce auquel il avait obtenu le premier prix du Concours de l’Académie de Douai. Il récitait dans une longue complainte des vers écrits avec ses tripes : «… D’un certain Jugurtha, on parlait tant et plus, Auquel nul, en effet, n’aurait pu résister… Qui sait si je n’aurais remporté la victoire ? Mais ce fourbe Bocchus… Et voilà mon histoire… Dans les monts d’Algérie, sa race renaîtra, Le vent a dit le nom d’un nouveau Jugurtha…». Pour Jean El-Mouhoub Amrouche, Jugurtha montrait le visage typique du génie africain : «… Jugurtha croit profondément à l’unité de la condition humaine et que les hommes sont égaux en dignité et en indignité… Jugurtha entend demeurer maître de soi, libre, car il ne supporte pas de confondre César et Dieu, l’autorité des hommes aux contraintes naturelles et surnaturelles…» Le cercle des admirateurs s’élargit à Mohand Chérif Sahli qui, dans un brillant ouvrage intitulé Le message de Jugurtha, ne cachait pas son admiration en brossant un portrait dithyrambique d’un homme qui montrait de la sérénité dans l’épreuve, de l’audace dans l’action et de la précision au moment de l’assaut. Un tel message fut rapidement intercepté par le leader tunisien Habib Bourguiba qui répétait à tout bout de champ qu’il était l’incarnation de l’Aguellid berbère.
Puis le vent des indépendances souffla sur l’Afrique du Nord : belle contrée aux richesses multiples, porte de l’Afrique et balcon sur la Méditerranée, qui incite sinon à l’adoration du moins à la poésie. Et le nom de Jugurtha fut banni, son heure de gloire fut passée sous silence. Ainsi, il est des malheurs qui frappent les peuples comme des avalanches de malédiction. Il y a des décennies de cela, vouloir prénommer son nouveau-né du patronyme Jugurtha relevait du parcours du combattant, autant dire défier l’empire du nihilisme ! Par ricochet, des familles entières furent rabrouées, humiliées et insultées… Forcées à vivre dans une épouvantable amnésie.
Exit son combat, son leitmotiv piétiné, le pouvoir en place ne reconnaissait plus l’homme ni son orgueil à bon escient. Signe que le syndrome de la mauvaise foi était en cours et faisait orchestrer des impairs. Dans une célèbre légende qui se transmet de génération en génération, l’on raconte qu’un monsieur ayant fait fortune était de retour au bercail. Arrivé à l’hôtel familial dans un nouvel accoutrement, il régla le montant de sa chambre et, pendant la nuit, il fut passé de vie à trépas par une femme et sa fille afin de lui prendre sa fortune, cupides à l’extrême et stupides à souhait. Au petit matin, lorsqu’elles découvrirent que la victime n’était autre que le mari de l’une et le père de l’autre, les deux meurtrières se donnèrent aussitôt la mort.
De même, Jugurtha peine à retrouver ses quartiers en Numidie. Pendant des décades, le déshonneur avait enveloppé les âmes des gouverneurs, imposteurs et irrévérencieux, qui avaient injustement voilé les énergies du pays. Jugurtha resta enseveli sous les oripeaux nauséabonds d’une haine tenace. Oui, seule la haine du gène et du paradigme berbères peut expliquer un tel acharnement ! Quelle serait la place de Jugurtha dans un pays où une poignée de gouverneurs au zèle pétaradant avait coffré les ossements d’Amirouche et de Haouès ? Aussi venaient-ils de séquestrer toute une Nation : un peuple et son riche passé allant jusqu’à fragiliser son avenir. Dans cette ambiance glauque, l’écriture de l’Histoire se fait en marge du bal des camelots où les insanités les plus urticantes deviennent des têtes de gondole. Car, pour eux, évoquer le passé est un moment d’angoisse devant une Histoire grandiose. L’art d’emmailloter l’Histoire est à la mode, constate-t-on, au vu de cette encre idéologique mise à la merci des nombreux goujats qui suivent la logique des concepteurs des miroirs déformants, eux-mêmes princes des ténèbres et scribes de l’Etat policier. Mais l’index de la plèbe veille au grain. Les décideurs n’ont-ils pas poussé l’outrecuidance jusqu’à faire pression sur Valérie Giscard d’Estaing, alors Président de la France, pour faire taire la voix de l’Académie berbère ? Et, injure suprême, le labrador du locataire du château de l’Elysée ne s’appelait-il pas Jugurtha ?
Ô vertus de la Mémoire ! Jugurtha réveille-toi, l’Afrique du Nord est en lambeaux, le désordre règne partout et les pires cataclysmes couvent ! est-on tenté de gémir. Après tant d’infortunes, ressusciter Jugurtha est une manière de rendre justice à l’Histoire de ce pays et esquisser sa réécriture avec esthétisme et objectivité comme on reconstitue les pièces d’un puzzle. Des travaux honnêtes auxquels les dirigeants étaient rétifs jusque-là feront accéder toute la nation à un rang lumineux en expurgeant le trop-plein d’acrimonie désespérant qui harnache les entrailles du pays, sa terre promise qu’il aimait tant. Ressusciter cet homme serait une obole mémorielle inoxydable et, par certains aspects, elle est fort nutritive pour l’ego national en ces temps encombrés de gouvernance erratique, d’incertitudes et de désillusions. De son nom, on peut tirer une fortune collective et une fierté constructive. Ressusciter cet homme est une manière d’amorcer un contrat de générations, que son esprit qui exhorte au sacrifice soit diffusé en héritage : Jugurtha est telle une digue contre l’ennemi et un phare au milieu d’une mer déchaînée, il est l’étoile du berger quand l’obscurité couve. Ressusciter cet homme, sans folie de grandeur mais avec gratitude au cœur ; il est l’ange gardien qui instille la fierté de vivre, la passion de bâtir et le rêve d’être heureux sur une terre joyeuse, au cœur d’une société ouverte, vigilante où le soleil de la prospérité ne se couche jamais.
Jugurtha avait sacrifié sa vie pour la gloire de la Numidie. Son parcours a fait date. Et ressusciter sa mémoire est une catharsis mobilisatrice, une octave sur le chemin de la liberté. Rencontrer Jugurtha est semblable à la découverte d’une pierre philosophale : source d’une judicieuse méditation et scintillant d’un chapelet de valeurs à semer en toutes saisons et à moissonner, à coup sûr, des effets salutaires en toute béatitude. Braves gens, saluons avec bienveillance, saluons avec de vibrants hommages solennels, aux sons des trompettes, son nom, son épopée, son message. Saluons Jugurtha par une stèle à son effigie, une stèle qui impose une halte, de l’enthousiasme et une chair de poule rien qu’à entrevoir ses traits de mentor inexpugnable. Saluons Jugurtha, lui qui voudrait certainement faire sienne le vœu pieux de Larbi Ben M’hidi avant de tomber sous la trappe des ennemis : «Si nous venons à mourir, sauvegardez nos mémoires !» Sans sanglots. Sans rancœur.
T. D.
Le Soir d’Algérie du 9 novembre 2015.
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Posté par khalfi1 le 13 octobre 2015
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Posté par khalfi1 le 12 août 2015
La Mélodie des Jours mon 14 ième roman
Un livre qui va de l’avant, un livre qui va de la vie, un livre plein de musiques et de petits bonheurs du jour, qui parle du cancer du sein parce qu’il concerne une femme sur 8 en France aujourd’hui, et donc nous concerne toutes, un livre qui fait le lien entre mon passé de médecin et mon « tapis volant » de romancière, un livre positif tendre et optimiste
2010
Dans les coulisses du livre : C’est un livre avant tout positif, et qui fait du bien. Plusieurs de mes amies proches ont eu un cancer du sein, j’ai cherché, pour leur offrir et les aider, un roman optimiste et chaleureux, qui informe, rassure, allège, croque la vie. Je n’en ai pas trouvé. Alors je l’ai écrit….Ce n’est absolument pas un livre plombant et triste, même s’il y a de l’émotion. C’est un roman d’espoir, d’entraide, d’amour, d’amitié, et de musiques !
regarder, écouter, voir, ressentir, chanter des morceaux de musique et des extraits de mon roman pour cette cause a été bouleversant et fort
Retrouvez les personnages et les musiques de LA MELODIE DES JOURS
Première ligne :
Lucie, Léa, nos prénoms commencent par la même lettre, L comme Liberté, Lumière, Liesse, longtemps.
Musiques :
la première est l’Ave Maria de Caccini chanté par la soprano coréenne Sumi Jo, la dernière est What a Wonderful World chanté par Louis Armstrong… et il y en a 30 autres, ma playlist musicale idéale à la fin du livre, j’ai été vraiment heureuse de la partager avec vous.
Sortie livre de poche chez J’ai LU le 8 février 2012
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Posté par khalfi1 le 6 août 2015
Aurore 73 sur Babelio.
C’était une belle journée d’été, le soleil se levait et je sortis sur le seuil de ma porte, me mettant à observer le paysage aux alentours. Des montagnes au loin, des arbres de couleurs chatoyantes en un superbe dégradé de vert, le ciel bleu azur et soudain je fus frappée. Une multitude de sensations m’envahirent, j’avais envie comme les œnologues de pouvoir mettre un nom sur chacune d’entre elle, sur chacune des odeurs présentes. Je fermais les yeux pour mieux, les sentir, mieux les ressentir, me laissant guider par mon simple odorat.
L’herbe fraichement coupée de la voisine avec ces petites notes musquées, renforcée par les premiers rayons du soleil, réchauffant les brins d’herbes. Le parfum citronné de la verveine plantée au jardin voguait dans les airs grâce à une légère brise matinale. Il y avait tant à découvrir sur le pas de sa porte.
Et j’étais bien persuadée que j’allais encore m’émerveiller un nombre incalculable de fois au cours de cette longue journée. Mais le moment le plus intense, fut ma balade en forêt.
Les odeurs ont le pouvoir de décupler les ressentis et les sentiments de liberté perduraient. Je m’enfonçais dans une forêt de sapin, le parfum acidulé des aiguilles séchées tombées au sol serait mon guide, mon parfum d’ambiance pour cette agréable détente. Venir seule, seule avec ses sensations étaient ce que je désirais le plus, pour tenter de dompter ou plus modestement de découvrir ce monde si intense des odeurs.
Combien de fois les négligeons-nous ? Quelle importance ont-elles dans nos vies ?
Je voulais les remettre au premier plan le temps d’une journée. Que me réservais le monde mystérieux des odeurs ?
Chaque pas dans cette forêt m’inondait de nouvelles sensations au niveau de mon odorat. Des odeurs acidulées, odeurs végétales de quelques champignons frais croisés sur mon chemin, mais le plus fort et romantique des instants suspendus fut le champ de violettes. Une odeur sucrée, florale et aussi envoutant qu’un parfum de grande classe. Des souvenirs d’enfance revinrent à mes yeux, les cueillettes de champignons, les petits bouquets de fleurs ramassés avec maman. Tellement de souvenirs en une seule petite fleur.
C’est peut être ça le pouvoir fantastique des odeurs, chacune nous rappelle quelque chose, bonne ou mauvaise, en quelque sorte un journal intime éphémère, qui peut ressurgir n’importe quand pour notre plus grand bonheur.
Au cours de mes pas, avançant entre les sapins, enluminés par les rayons du soleil qui jouaient à cache-cache entre les branches et les troncs. Les odeurs me stoppaient tous les cinq pas, les souvenirs s’enchainaient dans mon esprit. De la fraise des bois aux écorces humides tout était sujet à sourire, refaisant quelques fois surgir des instants oubliés. Des tartes de ma maman, aux promenades en famille, jusqu’aux tisanes du soir, une vie d’instants brillants. Quand je ressortis de cette foule de souvenirs épineux, je restais debout face au soleil, sourire aux lèvres et yeux clos.
Comment avais-je pu négliger les odeurs ? Dans un monde focalisé sur le paraître et les idéaux monnayables, les ressources nécessaires pour avancer, on ne se rend pas toujours compte de ce que les choses les plus simples nous apporte. Mais le principal est d’avancer selon nos propres idéaux, nos propres choix.
D’une fois rentrée à la maison, le parfum sucré et délicieusement doucereux des clochettes de muguet m’accueillit, cette odeur je la garderais à jamais …. Le parfum préféré de ma maman.
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Posté par khalfi1 le 7 novembre 2014
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Posté par khalfi1 le 3 novembre 2014
le 03.11.14 | 10h00 Réagissez
La littérature et l’histoire sont aux premières loges du 19e Salon international du livre d’Alger (SILA) qui se poursuit jusqu’au 8 novembre.
Patrick Modiano, prix Nobel de littérature 2014, n’est pas venu au SILA qui se déroule au Palais des expositions des Pins Maritimes jusqu’au 8 novembre. Mais les livres du romancier français se vendent bien au stand Gallimard. Tous les exemplaires de son dernier roman, Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier, paru début octobre, ont été achetés dès le premier jour du Salon.
C’est merveilleux ! Les gens qui nous ont demandé Modiano ne sont pas forcément des universitaires. Ils connaissent tout de lui. Les livres du Turc Orhan Pamuk ont été également demandés par les lecteurs», a précisé Malika Jendoubi, des éditions Gallimard.
Le dernier roman d’Amine Zaoui, Al Malika (publié par éditions El Ikhtilaf à Alger et Dhifaf à Beyrouth) se porte bien aussi.
Le roman raconte une histoire d’amour entre une Algérienne et un Chinois à Alger. Un tabou ? Amine Zaoui est habitué à «s’attaquer» à tous les sujets «chauds» et qui ne font consensus. Mais en Algérie, consensus est un mot qui perd presque son sens à cause du «surdosage» politique et des mauvaises tournures de la conjoncture. Le Miel de la sieste est un autre roman «jubilatoire» d’Amine Zaoui, paru aux éditions Barzakh. Un roman qui va faire réagir les tenants de la bonne morale puisque le personnage central, Anzar Afaya, a des testicules qui ont la particularité d’être asymétriques et…magiques. Une affaire de taille ? Possible. Amine Zaoui est donc entre les stands de El Ikhtilaf et Barzakh.
Dans le stand des éditions dirigées par Sofiane Hadjadj et Selma Hellal, Kamel Daoud, celui qui est porté sur la short list du Goncourt pour son roman Meursault, contre-enquête, côtoie Chawki Amari, qui vient de publier L’Ane mort. «Chawki Amari nous convie dans ce nouveau roman à une exploration métaphysique de l’Algérie d’aujourd’hui, où l’on s’amuse de l’absurdité des situations tout en constatant l’implacable justesse», écrit l’éditeur. Samir Kacimi, de son côté, poursuit son petit bonhomme de chemin avec Hoboun fi kharif mael (Amour dans un automne incliné), paru chez El Ikhtilaf et Dhifaf. «Ce roman tente de répondre à la question de savoir si l’amour est lié à une période définie de la vie ou si cela peut durer toute l’existence. C’est donc un regard presque philosophique sur la notion de l’amour, la vie et la mort. On doit s’adapter à la période que nous vivons, choisir le meilleur angle pour bâtir quelque chose. Il faut toujours être optimiste», a plaidé Samir Kacimi.
Plusieurs plaies
Dans Ghourfatou al dhikrayat (la Chambre des souvenirs), publié par les éditions El Ikhtilaf également, Bachir Mefti rompt avec tout idée d’optimisme. Aziz Malek, son personnage, vit dans l’amertume, la cassure, la peur, le rêve brisé et l’effondrement des années 1990, années des violences et des contre violences en Algérie. «Je suis de nature pessimiste», confie Bachir Mefti.
La jeune Amina Saïd Hazam, elle, croit à la magie de la poésie et à son action «réparatrice». Dans Ablation, premier recueil publié par les éditions Alpha, Amina Hazam, à l’aise tant en arabe qu’en français, raconte presque tout avec les mots qu’il faut. Des mots enrobés de chocolat amer, parfois. «J’ai l’impression que ce recueil s’est écrit tout seul. C’est l’accumulation de plusieurs plaies, plusieurs cicatrices liées à mon histoire personnelle. Il s’agit en fait de plusieurs ablations, dont celle de quitter le pays. En France, j’ai constaté que nous avons subi l’ablation de la langue. L’arabe et tamazight sont orphelines en Algérie, en exile dans leur propre pays», a soutenu Amina Saïd Hazam.
D’autres douleurs sont évoquées au stand Esprit Panaf’, situé au pavillon central, où des débats sont organisés chaque jour. L’ouvrage collectif L’Afrique des laïcités, Etat, religion et pouvoirs au sud du Sahara, sous la direction de Gilles Holder et Moussa Sow, paru aux éditions Tombouctou au Mali, a donné lieu à un intéressant débat. Trente chercheurs africains et européens analysent, dans ce livre de 395 pages la situation actuelle du continent à partir de l’histoire de la constitution des Etats, l’exercice de la «gouvernance» coloniale et la séparation de la religion et de l’Etat. «Nous voulons que la réflexion sur l’Afrique se fasse à partir de l’Afrique», a soutenu Ibrahima Aya, indiquant que le livre est lié aussi à un certain contexte politique au Mali.
Au stand Panaf’, les amoureux de la littérature africaine peuvent trouver, et éventuellement acheter, Le Mal de terre du Congolais Henri Djombo (édition Hemar), Madame l’Afrique du Camerounais Eugène Ebodé et Filles de Mexico du Togolais Sami Tchak, parus aux éditions Apic à Alger. L’œuvre poétique du Camerounais Fernando d’Almeida fera l’objet d’un débat demain. Un poète à lire ! Autant que Yamile Ghebalou, qui vient de publier aux éditions Hibr, à Alger, Les Yeux lumineux, ou Djamel Saadaoui avec ses deux derniers recueils de poésie : Hadhihi Khadiyati (C’est ma cause) et Al Qaça’id alati ihtaraket (les poèmes qui ont brûlé).
La Tête dans un sac de cuir, qui est loin d’être un titre romantique, est un récit de Ahmed Ben Allel Mebarek, paru aux éditions du Tell à Blida et exposé au stand des éditions Hibr. Il s’agit de la réédition d’un livre intéressant sur une période de l’histoire contemporaine algérienne. Une histoire à reconstituer par bribes. La rencontre internationale sur le 1er Novembre, qui s’est déroulée samedi, a donné lieu à un riche débat (voir page culturelle). L’universitaire chinois Luo Lin, par exemple, a évoqué le soutien de Pékin à la guerre d’indépendance de l’Algérie.
«La Chine a donné l’équivalent de 70 millions de yuans en armement et matériel pour soutenir les Algériens. Et 70 millions de l’époque valent 7 milliards de yuans d’aujourd’hui. Un responsable du GPRA a remercié la Chine pour son aide qui se faisait sans aucune contrepartie politique. Zhou En Lai a fourni beaucoup d’efforts pour aider le combat des Algériens. Zhou En Lai est citoyen d’honneur de la ville d’Alger», a précisé Luo Lin. Zhou En Lai a visité Alger à deux reprises, au lendemain de l’indépendance en décembre 1963 et en février 1964.
«La visite en Algérie faisait partie d’une tournée africaine. Cette importante tournée diplomatique a permis de rapprocher la Chine de l’Afrique», a souligné l’universitaire chinois. L’historien britannique James House s’est intéressé à la répression de la manifestation des nationalistes algériens le 17 octobre 1961 à Paris. «Un événement ignoré pendant longtemps en France», a-t-il noté. Mohand Amer Amar, l’un des plus jeunes historiens algériens, est revenu, lui, sur la fameuse crise de l’été 1962, qui «a fait imploser le FLN au Congrès de Tripoli.
Ceux qui ont négocié les Accords d’Evian ont été mis à la porte. Depuis, nous sommes entrés dans un autre processus». Parallèlement, un petit débat s’est engagé sur les historiens algériens. «On peut faire un exercice à l’université algérienne : citez-nous un historien algérien de moins de 50 ans», a relevé Slimane Hachi, directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH). Question ouverte, adressée à tout le monde… 60 ans après le déclenchement de la Guerre de Libération nationale.
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Posté par khalfi1 le 7 octobre 2014
Ça y est, les jurés Goncourt ont fait un peu de ménage. Après avoir publié début septembre une première liste de 15 romans, ils viennent d’en sortir une nouvelle qui n’en compte plus que 8.
Elle est cruelle pour les débutants : Adrien Bosc, cité à peu près pour tous les autres prix de la saison, a disparu. Mathias Menegoz aussi, avec son gros roman d’aventures dans les Carpates. Reste l’Algérien Kamel Daoud qui, avec sa réécriture de « l’Etranger » de Camus, a déjà remporté le prix des Cinq Continents l’autre jour.
Sans grande surprise, Grégoire Delacourt, mais aussi Fouad Laroui et Gilles Martin-Chauffier, par ailleurs en piste pour le Renaudot, ont également été trappés.
Il peut sembler assez curieux que «la Peau de l’ours», fable à la fois poignante et très fine de Joy Sorman sur la frontière qui nous sépare de l’animal, ait subi le même sort. Mais le plus injuste, au fond, reste sans doute l’élimination d’un des meilleurs livres de la saison: c’est «Tristesse de la terre», excellent essai biographique d’Eric Vuillard sur Buffalo Bill et la naissance de la société du spectacle.
Bien sûr, tous ceux-là gardent théoriquement leurs chances pour le Goncourt des Lycéens. N’empêche. La logique du vote aboutit parfois à des résultats étonnants. En l’occurrence, le futur lauréat figure bien dans cette liste-là, où l’on trouve aussi bien David Foenkinos qu’Eric Reinhardt, toujours en position de favori.
♦ Kamel Daoud, « Meursault, contre-enquête » (Actes Sud)
♦ Pauline Dreyfus, « Ce sont des choses qui arrivent » (Grasset)
♦ Clara Dupont-Monod, « Le roi disait que j’étais diable » (Grasset)
♦ Benoît Duteurtre, « L’Ordinateur du paradis » (Gallimard)
♦ David Foenkinos, « Charlotte » (Gallimard)
♦ Éric Reinhardt, « L’Amour et les Forêts » (Gallimard)
♦ Emmanuel Ruben, « La Ligne des glaces » (Rivages)
♦ Lydie Salvayre, « Pas pleurer » (Seuil)
Dernière sélection le 28 octobre. Et lauréat le 5 novembre, pour succéder à l’«Au revoir là-haut» de Pierre Lemaître.
G.L.
PS. Les critiques parues dans « l’Obs » et sur le site sont indiquées par des liens. Les autres étaient ou sont à lire dans les pages littéraires du magazine.
10 romans sélectionnés pour le Grand prix de l’Académie française Prix de la Page 111 : les 8 pages sélectionnées Prix Femina : le jury sélectionne 27 romans… et boycotte l’hôtel Meurice Alison Bechdel reçoit la bourse du Génie : 625.000 dollars
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Posté par khalfi1 le 2 octobre 2014
le 02.10.14 | 10h18
Un siècle après sa naissance à Vilnius, le 8 mai 1914, la Lituanie redécouvre Romain Gary et exhume des archives nationales des documents inédits sur l’enfance de cet écrivain français aux cent visages.
« J’ai découvert un dossier avec des papiers d’identité de Roman Kacew, qui allait devenir l’écrivain Romain Gary, quatre dossiers concernant sa mère Mina Kacew et six sur son père », raconte à l’AFP l’archiviste Elzbeta Simeleviciene, tout en feuilletant les documents.
Les anonymes chemises de carton marron cachent de véritables trésors. On y trouve pêle-mêle le passeport de Mina Kacew, délivré en 1925, où le jeune Romain Gary, 11 ans, pose avec sa mère sur la photo d’identité, un extrait d’acte de naissance de l’écrivain, des documents sur l’activité commerciale lucrative de son père fourreur, la preuve de l’existence d’un demi-frère de l’écrivain, né d’un premier mariage de sa mère, ou encore des documents en français témoignant de son installation à Nice à la fin des années 1920 ou de son abandon de la nationalité polonaise. Durant l’entre-deux-guerres, Vilnius était une ville polonaise, appelée Wilno.
L’écrivain, homme caméléon selon sa biographe Myriam Anissimov, a toujours aimé brouiller les pistes. Les documents mis au jour à Vilnius permettent de mettre un point final aux questionnements entourant son lieu de naissance. Celui qui fut tour à tour pilote militaire des Forces françaises libres, diplomate, réalisateur est bien né à Vilnius, connu à l’époque sous le nom de Vilna, puisque la ville faisait partie de l’empire russe.
« Pendant longtemps, c’était un fait qui n’était pas prouvé puisque toute sa vie Romain Gary a toujours dit qu’il était né soit à Vilnius, soit à Moscou, soit dans un train à la frontière », relève Loïc Salfati, médiathécaire à l’Institut français de Vilnius et auteur d’un riche webdocumentaire sur Romain Gary.
Ces déménagements incessants de Romain Gary et de sa famille sont une aubaine. « S’ils ne s’étaient pas si souvent déplacés, remarque Elzbeta Simeleviciene, nous n’aurions pas eu autant de documents à notre disposition ».
« A l’époque, les passeports internationaux coûtaient cher et avaient une durée de validité limitée. Il fallait justifier les raisons de son départ et les documents devaient être restitués au retour de chaque voyage », explique l’archiviste.
-’Une galoche dans les mains’-
La découverte de ces documents inédits scelle le véritable retour de Romain Gary en Lituanie. Le mouvement avait été timidement amorcé en 1997 avec l’apposition d’une plaque au 18, rue Basaniviciaus, anciennement 16, rue Grande Pohulanka, décrit dans son roman autobiographique « La promesse de l’aube ». Lors de la présentation récente d’une partie de ces documents d’archives au public, la salle était comble.
L’artisan infatigable de cette redécouverte est l’acteur lituanien Romas Ramanauskas, le fondateur de l’association Romain Gary. Il a découvert l’auteur dans un journal littéraire russe à la fin des années 1990, quand la Lituanie était encore une république soviétique. La mention « né à Vilnius » réveille aussitôt sa curiosité et il dévore ses écrits, en russe.
En 2007, une petite statue est érigée à deux pas de son ancien domicile. Elle représente l’écrivain enfant, une galoche dans les mains, allusion au célèbre passage de « La promesse de l’aube », où il avale une galoche pour séduire la jeune Valentine. La même année, Romas Ramanauskas initie une recherche dans les archives. A cette occasion, le registre du 16 rue Grande Pohulanka est découvert. Y sont mentionnés les habitants Roman et Mina Kacew, résidant dans l’appartement numéro 4.
« La promesse de l’aube » est traduite en lituanien en 1999 et devrait être rééditée une septième fois l’année prochaine. « Pour les Lituaniens, Romain Gary reste un auteur français. Mais il est de plus en plus connu. Les Lituaniens veulent découvrir leur histoire et tout ce qui touche à Vilnius les intéresse », relève l’éditeur Saulius Repecka.
Romain Gary a quitté Vilnius en 1925 pour Varsovie et s’est installé à Nice (sud de la France) en 1928. Il publie son premier roman en 1945, obtient son premier prix Goncourt en 1956, pour Les Racines du ciel, et un deuxième en 1975, pour La Vie devant soi, sous le pseudonyme Emile Ajar. L’écrivain se donne la mort à Paris en décembre 1980. Tous les documents découverts dans les archives ont été numérisés et sont désormais en libre accès dans la salle de lecture des archives centrales lituaniennes.
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Posté par khalfi1 le 30 septembre 2014
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Posté par khalfi1 le 26 septembre 2014
Rouge ou mort Ce n’est pas du noir, mais notons tout de même que le mot « mort » est dans le titre. Ce n’est pas … … En savoir plus |
© D. R.
Naissance à Wellington le 01 juin 1937.
Née d’une mère néo-zélandaise et d’un père écossais en Galles du Sud, Colleen McCullough est une romancière australienne à succès. Ce succès, elle le doit principalement à l’un de ses romans, Les Oiseaux se cachent pour mourir, dont l’adaptation télévisuelle en quatre épisodes réalisée par Daryl Duke en 1983 mettait en avant Richard Chamberlain et Rachel Ward. Ce serait oublier que cette neurologue de formation qui a travaillé à Sydney puis au Royaume-Uni avant de traverser l’Atlantique et d’arriver dans le Connecticut est connue pour le sérieux de ses recherches historiques. À tel point que sa série « Les Maîtres de Rome » a émerveillé la Macquarie University qui l’a par la suite nommée docteur ès lettres en 1993. Membre de l’Académie des sciences de New York, elle peint et expose ses toiles.
* Bibliographie actuellement recensée sur le site
En quatre romans, l’auteur de Les Oiseaux se cachent pour mourir (mais également de la saga historique « Les Maîtres de Rome ») a gagné ses crédits de polareuse et, dans sa série consacrée à l’inspecteur Delmonico, elle continue d’explorer les relations raciales dans l’Amérique de la fin des années 1960. C’est donc autour d’un couple biracial dont l’homme se prépare à sortir un livre-document iconoclaste et futur best-seller que sévit un redoutable empoisonneur… Difficile de ne pas penser à Dame Agatha Christie dans ce récit explorant avant tout les relations de haine et d’affection d’une classe aisée américaine, qui vaut bien les nœuds de vipère « British » où évolue Miss Marple ! Certes, l’ensemble où l’action progresse majoritairement en dialogues et interrogatoires fait parfois téléfilm et la résolution est beaucoup plus simple que tout ce qui l’a précédé, mais c’est la rançon du genre… Les amateurs d’enquêtes classiques peuvent y jeter un œil.
Assis à son bureau, le Dr Gustavus Fennell, légiste adjoint, prenait des notes. Il était aussi ordinaire que le sont en général les gens s’occupant des morts : ni grand ni petit, ni gros ni maigre, ni blond ni brun. M. Moyen-et-transparent.
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Posté par khalfi1 le 5 septembre 2014
Première sélection du Goncourt 2014
04/09/2014
Sur les quinze titres qui composent la première sélection du Goncourt 2014 dévoilée ce jeudi 4 septembre, quatre sont édités par Gallimard, trois par Grasset et deux par Actes Sud. Si l’on peut être surpris de l’absence du (pour l’instant) grand roman de la rentrée Le Royaume, d’Emmanuel Carrère (P.O.L.), l’on doit se réjouir de la présence de deux ouvrages aux confins des mauvais genres k-librés. Hasard des sélections, il s’agit de ces deux très beaux livres que sont Meursault, contre-enquête, de Kamel Daoud, et Tristesse de la terre, d’Éric Vuillard, tous deux publiés chez Actes Sud. Le premier relate la vie du frère de l’Algérien tué par Meursault, le personnage de L’Étranger, d’Albert Camus ; un frère qui ira jusqu’à avoir une trajectoire qui a bien des similitudes avec celle du Français meurtrier à cause du soleil. Le second s’intéresse à la vie du Buffalo Bill Cody et nous emmène dans le Grand Ouest américain pour l’un des premiers shows annonciateur de ce que sera par la suite Hollywood ; il y est question du symbole et des indiens avec un grand chef incompris, Sitting Bull. Avec de l’aventure, de l’exotisme et une dramatique, ces deux romans portent haut les couleurs des mauvais genres. Les prochaines sélections seront dévoilées les 7 et 28 octobre. Le prix, lui, sera proclamé le mercredi 5 novembre. D’ici là, peut-être qu’Emmanuel Carrère aura fait avec Le Royaume, sa réapparition.
Première sélection du Goncourt 2014 :
– Constellation, d’Adrien Bosc (Stock) ;
– Meursault, contre-enquête, de Kamel Daoud (Actes Sud) ;
– On ne voyait que le bonheur, de Gérgoire Delacourt (Jean-Claude Lattès) ;
– Ce sont des choses qui arrivent, de Pauline Dreyfus (Grasset) ;
– Le Roi disait que j’étais le diable, de Clara Dupont-Monod (Grasset) ;
– L’Ordinateur du paradis, de Benoît Duteurtre (Gallimard) ;
– Charlotte, de David Foenkinos (Gallimard) ;
– La Femme qui dit non, de Gilles-Martin Chauffier (Grasset) ;
– L’Amour et les Forêts, d’Éric Reinhardt (Gallimard) ;
– La Ligne des glaces, d’Emmanuel Ruben (Rivages) ;
– Pas pleurer, de Lydie Salvayre (Le Seuil) ;
– La Peau de l’ours, de Joy Sorman (Gallimard) ;
– Tristesse de la terre, d’Éric Vuillard (Actes Sud).
Liens : L’Étranger | Albert Camus | Prix Goncourt
Par Julien Védrenne
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Posté par khalfi1 le 28 août 2014
Pourtant, assuraient les enfants, ce n’était pas de cela qu’ils se plaignaient. Il ne s’agissait pas de son physique ; il ne s’agissait pas de ses manières. C’était à lui tout entier, à son point de vue, qu’ils s’en prenaient. Lorsque leur conversation roulait sur quelque chose d’intéressant, sur des gens, de la musique, de l’histoire, n’importe quoi ; si même ils se contentaient de dire que la soirée était belle et qu’on serait aussi bien assis dehors, ce qu’ils reprochaient à Charles Tansley c’est qu’il n’avait de cesse qu’il n’eût complètement retourné leurs propos de façon à les faire, pour ainsi dire, réfléchir sa propre personnalité et critiquer la leur ; qu’il ne les eût fait grincer des dents avec sa façon acide de dépouiller tout ce qu’il touchait de chair et de sang. Et, disaient-ils, il allait dans les musées de peinture et demandait aux gens s’ils aimaient sa cravate. Ah ! grand Dieu, non ! ajoutait Rose.
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Posté par khalfi1 le 28 août 2014
Pourtant, assuraient les enfants, ce n’était pas de cela qu’ils se plaignaient. Il ne s’agissait pas de son physique ; il ne s’agissait pas de ses manières. C’était à lui tout entier, à son point de vue, qu’ils s’en prenaient. Lorsque leur conversation roulait sur quelque chose d’intéressant, sur des gens, de la musique, de l’histoire, n’importe quoi ; si même ils se contentaient de dire que la soirée était belle et qu’on serait aussi bien assis dehors, ce qu’ils reprochaient à Charles Tansley c’est qu’il n’avait de cesse qu’il n’eût complètement retourné leurs propos de façon à les faire, pour ainsi dire, réfléchir sa propre personnalité et critiquer la leur ; qu’il ne les eût fait grincer des dents avec sa façon acide de dépouiller tout ce qu’il touchait de chair et de sang. Et, disaient-ils, il allait dans les musées de peinture et demandait aux gens s’ils aimaient sa cravate. Ah ! grand Dieu, non ! ajoutait Rose.
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Posté par khalfi1 le 31 juillet 2014
Film inédit en France sur quelque support que ce soit Treize femmes (1932), du Franco-Américain George Archainbaud, est étonnamment estampillé « Fantastique » dans les sous-genres de la collection « RKO ». Pourtant, s’il y est question de suggestion, d’hypnose et de mystère oriental, c’est avant tout un véritable film policier sur fond d’ambition et de vengeance au cœur duquel ressurgit un drame de l’adolescence qui puise au fin fond du métissage ethnique et de l’intégration des immigrés coloniaux. Autant dire que pour un film d’à peine soixante minutes qui est paru au sortir du parlant, le résultat est bien plus que louable. La trame est simple à souhait. Treize femmes, amies d’enfance, liées par leur appartenance à un club de lycée des plus bourgeois (elles conservent une médaille cousue au revers de leurs vestes), reçoivent par courrier leur horoscope tiré par le Swami Yogadashi à qui elles ont fait parvenir une chaine de lettres. Leurs horoscopes sont tous aussi funestes les uns que les autres, et une puis deux puis trois femmes voient leur sort s’interrompre (le plus souvent par suicide). Les survivantes resserrent des liens déjà existants mais l’étau aussi se resserre, et il apparait très vite qu’une ravissante femme à la beauté indigène (indienne ?) est l’instigatrice d’une vengeance machiavélique à base de manipulation des hommes et des actes. Heureusement, un inspecteur de police à l’esprit vif et aux gestes sûrs va démêler tout ça (il ne tombera cependant pas entre les bras d’une veuve et de son fils à qui on aura dans l’intervalle offert des chocolats empoisonnés et une balle en caoutchouc fourrée à la dynamite). L’intrigue est à la fois plaisante et alerte. Elle débute avec un accident dans un cirque où deux sœurs trapézistes proposent un numéro qui fait malheureusement splatch pour l’une d’elle. Les effets spéciaux sont a minima (une étoile qui apparait plusieurs fois, au sol où dans la lumière d’un train), les cascades sont bien entendu datées (l’accident de trapèze est digne d’un spectacle en ombre chinoise) et les postures et mimiques de certaines comédiennes nous font comprendre que l’on vient à peine de quitter le muet pour le parlant. Certes le swami occidental prête à sourire, mais les prestations de la plupart des femmes sont d’exception – surtout en ce qui concerne Irene Dunne (Laura Stanhope, la bien nommée) et Myrna Loy (Ursula Georgi, la ténébreuse qui a ourdi le complot meurtrier). Notons au passage que la vague de suicides qui s’abat sur ces treize femmes de manière suggestive n’aura pas épargné dans la vraie vie l’une des actrices. En effet, deux jours après la sortie américaine du film, l’actrice britannique Peg Entwistle se suicidera. La fin haletante se conclut un peu de manière abrupte dans une course-poursuite à travers les wagons d’un train (faisant ainsi écho au train postal inaugural qui véhicule une missive de mauvais augure), mais elle annonce de belle manière la naissance d’un genre. Au préalable, nombre de thèmes sociétaux auront été passés en revue – tous malheureusement toujours autant d’actualité.
Treize femmes (60 min.) : réalisé par George Archainbaud sur un scénario de Bartlett Cormack et Samuel Ornitz d’après un roman de Tiffany Thayer. Avec : Irene Dunne, Ricardo Cortez, Jill Esmond, Myrna Loy, Mary Duncan, Kay Johnson, Peg Entwistle, Edward Pawley…
La suggestion est un phénomène courant dans la vie de chacun de nous. Des vagues de crimes et de suicides s’expliquent par le pouvoir de suggestion sur l’esprit.
Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 31 juillet 2014 partager : | |
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Posté par khalfi1 le 22 mai 2014
France : un ambassadeur d’origine algérienne dénonce le racisme et démissionne
Zaïr Kedadouche a démissionné de son poste d’ambassadeur de France pour dénoncer un « racisme abject », dont il dit être victime de la part du ministère français des Affaires étrangères. « C’est au ministère des Affaires étrangères que j’ai rencontré le racisme le plus abject », écrit M. Kedadouche, d’origine algérienne, dans une lettre au président, François Hollande, dans laquelle il justifie sa démission. La lettre a été publiée, ce mardi 13 mai, par plusieurs médias français.
« Il y a des postes qu’on m’a refusés parce que mon nom était d’origine algérienne, maghrébine et on me l’a fait savoir », dénonce le diplomate dans un entretien, ce matin, à la radio France Info. Et de préciser : « Un poste au Maroc parce que j’aurais un nom d’origine algérienne. Un poste à Anvers parce que la communauté juive serait trop importante. Des choses inacceptables ».
Zaïr Kedadouche accuse l’administration du Quai d’Orsay d’avoir « couvert des propos racistes et commis une infraction grave ». Il dénonce également des humiliations de ses collègues.
L’homme assure que son cas « n’est pas unique » au Quai d’Orsay : « Je peux porter à votre connaissance d’autres cas de collègues qui ont saisi le défenseur des droits, étant discriminés, écartés en fonction de leur origine ou de leur appartenance politique ».
Il annonce son intention de porter l’affaire devant la justice. « Je dépose une plainte auprès du procureur de la République pour comportements racistes et discriminations sociales et traitement différencié d’un fonctionnaire », écrit-il.
Le diplomate démissionnaire se dit prêt à aller « jusqu’à la Cour européenne » des droits de l’Homme.
Source TSA Riyad Hamadi.
Une Algérienne, ministre et d’origine juive… Et Alors
Elle s’appelle Nouria Benghebrit. Elle est la nouvelle ministre de l’Education en Algérie. Et dès les premières heures de sa nomination, elle s’est fait tailler en pièces sur la blogosphère et les réseaux sociaux.
Oui, critiquée et vilipendée massivement par des internautes déchaînés. Mais ces critiques, ou plutôt insultes ne visent nullement le programme ou le plan d’action de cette nouvelle ministre qui n’a même pas eu le temps encore de le présenter. Non, «ces attentats verbales» visent d’abord et avant tout ses soi-disant origines juives ! Oui, en Algérie, les origines d’un ministre priment sur tout le reste. Peu importe ce qu’il compte proposer, faire ou changer. S’il est d’une certaine origine, on le déteste, haït et réclame son départ.
La polémique, toujours et encore. La polémique stérile au lieu d’un débat d’idées constructif et porteur d’une véritable alternative. L’insulte et l’invective au lieu d’une discussion rationnelle, respectueuse et enrichissante. Ces fâcheuses habitudes d’un grand nombre de nos compatriotes deviennent un véritable danger contre le bon sens.
Et les récentes attaques dont est victime Nouria Benghebrit prouvent encore que ces fâcheuses habitudes deviennent une maladie qui touche un pan entier de l’opinion publique algérienne. Une opinion publique qui se nourrit continuellement des théories du complot et de la phraséologie raciste. Certaines mauvaises langues sont allées jusqu’à affirmer que l’agence gouvernementale algérienne, APS, a fait sciemment de ne pas retranscrire le nom complet de cette ministre à savoir Nouria Benghabrit-Remaoun, pour ne pas offusquer les Algériens ! Oui ne pas les offusquer parce que Remaoun serait un nom clairement juif. Face à ces racontars et ces nouvelles dérives, d’abord un constat : rien, absolument rien ne prouve que notre ministre de l’Education soit d’origine juive.
Et même si c’était le cas, où serait le problème ? Les juifs en Algérie sont-ils des citoyens de seconde zone ? Y-a-t-il une loi en vigueur qui exige de vérifier la confession musulmane de chaque ministre désigné ? Que demande-t-on à un ministre ? De bien gérer son secteur, de réformer son département et d’obtenir des performances qui aident au développement du pays ou à réciter le Coran et faire scrupuleusement la prière ?
En réalité, cette polémique stérile indique encore une fois la profonde méconnaissance des Algériens d’aujourd’hui de leur histoire millénaire. Les juifs algériens ont constitué depuis des siècles une partie importante de notre mémoire collective. Les juifs algériens n’existent pas uniquement depuis Enrico Macias et la colonisation française. Non, les juifs algériens ont connu cette terre, celle que nous chérissons nous autres algériens chaque jour, depuis l’antiquité. De la Numidie ancestrale à l’Algérie du 1er Novembre, de nombreux concitoyens juifs ont joué un rôle majeur dans notre histoire nationale. Mais ce n’est sur les bancs de notre école que nos enfants apprennent cette vérité.
Une autre vérité dérange aussi : la stupidité du débat public en Algérie reflète le manque d’éducation politique de notre société. Une opinion publique qui s’attarde sur des probables origines juives au lieu de réclamer des actions et des mesures concrètes à même de sortir notre école de son hibernation et une opinion publique qui nage dans l’inconscience. Qu’elle soit d’origine juive ou pas, Nouria Benghebrit a autant le droit que n’importe quel autre citoyen algérien au respect. Et en tant que ministre, elle est soumise au même devoir d’exigence que ses autres collègues du gouvernement. Le jour où nous comprendrons cela, l’Algérie pourra se targuer de connaitre un certain éveil politique. En attendent, comme disait Maïmonide, ce théologien et philosophe juif contemporain et admirateur du musulman Averroès, ”que la Lumière des Sages Brille et Nous Guide”. De cette lumière, l’Algérie en a plus que jamais besoin.
Source Algérie – Focus Abdou Semmar
Le Pèlerin
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Posté par khalfi1 le 27 novembre 2011
Par François Busnel (L’Express), publié le 23/11/2011 à 15:00, mis à jour le 25/11/2011 à 16:16
Le Journal d’une femme de chambre, d’Octave Mirbeau, relève de l’anarchisme esthétique, selon François Busnel.
Un notable, grand de ce monde, qui prend plaisir à humilier une femme de chambre… Non, il ne s’agit pas de l’affaire qui agite la sphère politique française depuis le mois de mai dernier mais d’un roman publié en… 1900. Troublant? Relisons ce petit bijou d’humour et de férocité qu’est le Journal d’une femme de chambre, d’Octave Mirbeau.
Célestine est femme de chambre et tient son journal intime. Elle y décrit par le menu ses rencontres avec des maîtresses indignes, des bourgeois brutaux et cruels, des serviteurs vils et fourbes. Célestine ne déteste pas la compagnie des hommes mais n’a rien d’une catin. Son destin raconte le mépris dans lequel on tenait alors (on tient toujours?) les bonnes, ces dernières n’acquérant quelque valeur « que lorsqu’elles servent d’exutoire au trop-plein sexuel du maître insatisfait des soins de Madame », comme le note très justement Noël Arnaud dans la préface qu’il offre à ce chef-d’oeuvre. La scène, hilarante et tragique, des bottines jaunes offertes par l’oncle fétichiste en est le bel exemple.
Il faut que l’écrivain soit, en son âme et sa plume, anarchiste pour percer de la sorte les mystères de l’âme. Mirbeau débuta à droite de l’échiquier politique, s’abîma dans l’antisémitisme, traversa le miroir pour devenir un farouche partisan du capitaine Dreyfus, paya l’amende colossale infligée à Emile Zola après la publication de son « J’accuse » et brocarda d’une plume caustique les tenants de la réaction, dont il était pourtant issu. Immensément populaire en son temps, il défendit Monet et Pissarro contre les officiels, lança Van Gogh et Camille Claudel, aida Jules Renard et Alfred Jarry… Anarchiste, Mirbeau l’est surtout dans ses romans. Un anarchisme esthétique dont le Journal d’une femme de chambre montre la puissance, notamment dans la scène finale, où Célestine, devenue riche à son tour, devient ce qu’elle a dénoncé: Mirbeau se livre à une critique acide des vices des puissants mais aussi de la servitude et du mimétisme des domestiques, qui deviendront à leur tour de « nouveaux riches ». Comme tous les grands romanciers, il utilise la fiction pour décrire le monde dans lequel il se noie. Et, ce faisant, il anticipe le monde à venir. Le nôtre, où les grands se comportent avec les femmes de chambre comme jadis l’oncle fétichiste avec la soubrette.
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Posté par khalfi1 le 19 octobre 2011
Librairie Hisler Even à Metz |
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Publié dans culture, librairie, littérature | Pas de Commentaire »
Posté par khalfi1 le 25 septembre 2011
Publié dans culture, paysage, Photos | Pas de Commentaire »
Posté par khalfi1 le 21 janvier 2011
J’ai choisi de parler de l’écrivain allemand Stephan Zweig et de son ouvrage Amok, préfacé par Romain Rolland. Bien avant la Deuxième guerre mondiale, c’est-à-dire en 1922. La préface en question lui rendait hommage et soulignait le fait que la littérature et la culture devaient favoriser le renforcement des liens franco-allemands et donner naissance à l’unité européenne. Ah ! Si on avait écouté à l’époque cette voix de la raison et de la sagesse :
» Certains artistes les plus probes et les plus recueillis ayant le dégoût de ces exhibitions de salons et de banquets, sont restés à l’écart et, s’oubliant eux-mêmes, ont été oubliés. Le plus paradoxal était que, tandis que Paris faisait fête à de tels écrivains allemands qui avaient participé à tous les égarements de la fureur nationaliste contre la France, ceux qui avaient été pendant la guerre, les vrais amis de la France, ceux qui avaient été les fidèles gardiens de l’esprit européen, ont été – à une ou deux exceptions près – systématiquement mis de côté.
Ainsi également, il a fallu attendre sept ans après la paix pour que paraisse en librairie française, grâce au goût éclairé des directeurs de la maison Stock, la première oeuvre du grand écrivain autrichien qui représente, dans les lettres allemandes, avec le plus d’éclat et une fidélité constante, l’esprit européen, les plus hautes traditions d’art et d’intelligence de la vieille Allemagne, celle dont la basilique est la sainte Weimar.
Par K
Publié dans culture, littérature, Non classé | Pas de Commentaire »
Posté par khalfi1 le 10 mai 2010
Publié dans art, culture, géographie, paysage | Pas de Commentaire »
Posté par khalfi1 le 3 avril 2010
C’est l’un des plus anciens bouquinistes d’Alger. Il est là depuis 1950.
74c rue Didouche-Mourad
ALGER EL-DJEZAIR
Algérie
Lien utile :
http://biladi.skyrock.com/2299472649-LIBRAIRIE-L-ETOILE-D-OR-ALGER-CENTRE.html
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Posté par khalfi1 le 13 mars 2010
Publié dans chanson, culture, musique | 1 Commentaire »
Posté par khalfi1 le 2 mars 2010
Moment de vie, lorsque monte en moi l’envie de sculpter la page de pleins et de déliés, de graver le temps, sans pour autant faire revivre celui des Templiers Moment d’ennui, de mélancolie, où tout se mélange et se sourit Où s’offusquent les tendres mollusques dont je savoure l’insipide réaction Moment de répit, aussi, lorsqu’enfin, de mes tremblements incertains, accouchent douloureusement les maux qu’Il m’insuffle, les mots que j’expie. C’est une lumière agressive qui me fusille. Son regard me lacère, je ne sais pas où il se porte. Ce sont des coups de poignard irréguliers qui me tailladent, çà et là. Envers et contre tout, le sel versé sur mes plaies creuse mes joues d’un sillon d’eau de mer, et mes pages d’un fiel aseptisé.
Hadjar Ambre Aouardji
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Posté par khalfi1 le 24 février 2010
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Posté par khalfi1 le 21 février 2010
La lecture offre des avantages certains quand elle est pratiquée correctement. C’est pourquoi tous les écrivains méritent d’être lus, à condition qu’ils ne versent pas dans la vulgarité, la discrimination et la haine de son semblable. Moi, j’admire les écrivains qui mettent gratuitement sur Internet, au format Word ou PDF, leurs oeuvres à la disposition du public. Pour la version « papier », le lecteur curieux d’avoir entre les mains, un livre en « chair et en os », n’aura à payer que le prix de sa fabrication. Sur ce point, je ne partage pas l’opinion de ceux qui prétendent qu’en agissant ainsi, l’auteur reconnaît que son ouvrage ne possède aucune valeur littéraire. Bien au contraire, il m’a été donné de consulter sur le Net, en libre téléchargement, des romans époustouflants qui m’ont tenu en haleine, du début jusqu’à la fin de l’histoire racontée. Par conséquent, le talent ne doit pas se monnayer, même s’il est clair que « toute peine mérite salaire ». Et même si de nos jours, on se perd dans la jungle de l’Edition et du nombre incroyable de gens qui écrivent. Vous n’avez qu’à taper dans Google, les mots « livres », « maisons d’éditions, « littérature »… etc, pour constater le nombre impressionnant d’ouvrages et d’auteurs nouveaux ou anciens.
Le lecteur non averti peut donc se noyer dans les détails secondaire et perdre le fil de l’essentiel. C’est pourquoi, il y a quand même un choix à faire, en orientant nos préférences vers les livres qui nous ouvrent les horizons de l’évasion vers un monde meilleur et moins pesant. Moi, j’aime les lectures qui me parlent en silence, dans une sorte de familiarité vivante et harmonieuse. J’aime les histoires profondes qui nous remuent jusqu’à la moelle, et font naître au plus profond de nous-mêmes, des émotions pareilles à l’eau pure d’une source. Car la littérature, me semble-t-il est l’essence même de l’esprit. Elle est une sorte de dialogue enrichissant qui permet d’élargir notre connaissance des êtres et des choses. C’est à force de lire que nous arrivons à comprendre notre histoire et notre entourage proche ou lointain.
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Posté par khalfi1 le 19 février 2010
Il existe des gens qui disent qu’on peut être instruit sans être éduqué. Par contre, d’autres affirment qu’on peut être éduqué sans être instruit. Moi, je pense qu’il est possible d’avoir un juste milieu. Car une culture bien assimilée laisse entendre une bonne éducation et un esprit très large ouvert sur toutes les connaissances possibles de l’esprit. Malgré la diversité des Nations et des « Etats » qui la composent, l’humanité est une et indivisible. Cela n’empêche pas chaque individu, de réfléchir sur sa propre condition, sur sa propre personnalité, sur son propre destin, indépendamment de ses voisins, proches ou lointains. S’il est donc indéniable que culture et instruction se complètent, dans tous leurs aspects généraux, scientifiques, techniques ou moraux, il n’en demeure pas moins exact que l’être humain a surtout besoin aussi d’une formation spirituelle et affective intérieure. Sinon, il ne restera qu’un animal, certes doué d’intelligence, mais un animal quand même, peu distinct, de par sa structure, des autres espèces vivantes.
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Posté par khalfi1 le 22 janvier 2010
Les uns disent que la civilisation est un ensemble de coutumes, de traditions, d’arts, de cultures, de croyances, de techniques et d’inventions qui caractérisent l’état d’une société.
Les autres affirment qu’une civilisation n’est rien qu’un ensemble de facteurs d’ordre économique, linguistique, politique, géographique, géologique, et même « racial » d’un pays ou d’un groupe de pays.
Tout ce qu’on peut dire, ce n’est qu’aucune civilisation ne ressemble à une autre, mais peut en être un complément. Elle peut aussi être un héritage ou une succession.
Dans le dictionnaire, je vois la définition suivante : La civilisation est un ensemble de caractères propres à la vie intellectuelle, artistique, morale et matérielle d’un pays ou d’une société.
En tout cas, ce que l’on omet de préciser, ce n’est qu’aucune civilisation n’est durable, devant les cataclysmes naturels ou provoqués par l’homme. La faim, les épidémies et les maladies infectieuses, la pollution croissante de la planète sont également un danger pour toute forme de civilisation. En un mot, rien n’est immuable. Espérons que l’évolution continuelle des techniques et des sciences apportera plus de bien à l’humanité. Sans détruire la civilisation.
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Posté par khalfi1 le 1 janvier 2010
retrouver ce média sur http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/I07058700/max-pol-fouchet-presente-le-journal-de-mouloud-feraoun.fr.html
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Posté par khalfi1 le 22 décembre 2009
Nena et son projet d’explorer les autres cultures et leurs rapports avec l’environnement.
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Posté par khalfi1 le 19 octobre 2009
– Chroniques de la BnF – n°50
Expositions > CHOSES LUES, CHOSES VUES
Chroniques : Quel est votre propos dans cette exposition ?
Alain Fleischer : Je suis parti d’une observation simple : on lit tout le temps, toutes sortes d’écrits, et dans toutes sortes de situations : des textes littéraires, mais aussi des recettes de cuisine, on lit pour s’informer, pour s’orienter dans la rue, pour se distraire ou pour réfléchir, dans le métro, à la terrasse d’un café, au lit, à l’école, dans un jardin… La lecture est une activité que l’on peut pratiquer n’importe où, à la différence d’autres activités culturelles qui nécessitent un matériel et un environnement précis, comme le théâtre ou le cinéma. J’ai voulu manifester cette diversité et cette richesse de la lecture en la mettant en images. Faire une sorte d’éloge de cette cosa mentale. La lecture est quelque chose que l’on acquiert de façon irréversible – une fois que l’on a appris à lire on ne peut plus voir un mot écrit sans le lire – et l’on ne cesse de la pratiquer : il y a de l’écrit partout. J’ai voulu parler aussi du bonheur de la lecture– par exemple de la jubilation intense des enfants lorsqu’ils peuvent lire « tout seuls ». Philippe Sollers raconte dans ses Mémoires cet instant où « le monde s’ouvre à moi ». Qui sont les lecteurs de vos cent films ? Ils sont très divers, viennent de différents horizons en termes de catégories sociales, d’âges, de pays. J’ai commencé par filmer des amis, des enfants d’amis, ce qui m’a permis d’être avec la personne filmée dans une relation naturellement intimiste. J’ai ainsi fonctionné par réseaux, de proche en proche ; c’est comme cela que je suis arrivé à atteindre des gens. Je suis tout le contraire d’un artiste de la matière ou du matériau. Je suis un artiste du projet et de la projection. […]. En fait la seule matière que j’arrive à maîtriser est la lumière.
Alain Fleischer
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