Le paradis n’est plus ce qu’il était de Oli POPE

Posté par khalfi1 le 10 mai 2021

 

Dans ce livre, pour sa rédemption, l’auteur nous invite à un voyage dans le Pacifique. Avant sa disparition, Jeanne sa compagne lui a laissé le soin de redécouvrir Clara, la fille qu’il n’a jamais connu auparavant. En effet, celle-ci est partie vivre dans une île du Pacifique, avec un enfant qu’elle a eu d’un mari irrascible. Il s »en suivra des épisodes tantôt émouvants, tantôt dramatiques. L’auteur nous dit que pour une part,   (cette  histoire est auto-biographique), bien qu’il ne soit pas lui-même chirurgien.(Mais pas loin quand même).

C’est sa façon à lui de s’inventer une autre vie pleine d’espoir mais aussi de souligner les chagrins et les désillusions éprouvés tout le long de son parcours. Malgré que le Paradis soit la demeure d’Eve et d’Adam, il n’en demeure pas moins que son séjour en Calédonie est illuminé par les coutumes et les traditions pures qui sont en train de se perdre au contact de pratiques occidendaales loin d’être conformes aux désirs des habitants de ces îles isolées, entourées de vagues se brisant sur leurs rivages. L’environnement et les personnages sont bien décrits et sympathiques. Mais malgré tout, le Paradis (il faut entendre par là, les endroits paradisiaques de ces paysages ), n’est effectivement plus ce qu’il était.  

Nous cheminons parallèlement à ce monde plongé en plein milieu du Pacifique, avec des personnages atypiques, intenses mais fragiles à cause de la société patriarcale dans laquelle ils vivent. On ne sait pas si Paul est venu sauver sa fille, des griffes d’un homme violent. Ou s’il est venu se sauver lui-même, au milieu d’une nature dense et luxuriante ? A Motu’Hata, ceinture terrestre perdue dans l’immensité de l’océan, parviendra-il à retrouver son équilibre, le charme d’une vie paisible, et chasser au loin tous ces mauvais souvenirs qui encombrent sa mémoire. A noter que la fin du roman est assez énigmatique. après avoir évité le pire à sa fille Clara, est-il revenu vivre en Moselle ? Mais est-il toujours présent par l’esprit, à Nouméa ?

Passage assez significatif :

« Je sais que ce pacte nous liera pour toujours. Coupables, complices, bourreaux ou victimes, peu importe. Nous sommes un peu tout ça à la fois, chacun. …/… Je suis passé de l’autre côté d’un miroir difficilement franchissable. Dans le monde que j’ai laissé là-bas, le crime n’est pas exactement salutaire. La vie est affaire de compromissions, petites et grandes, le plus souvent redoutablement vaines et minables. D’autres fois moins. Le tour de force consiste à s’en accommoder. Vaille que vaille. »

 

Roman singulier où s’expriment plusieurs orateurs. Même l’endroit semble murmurer à l’oreille, la symphonie intarissable de la mer qui l’entoure. C’est aussi un mélange détonnant d’amour, de haine, et d’enchantements successifs avec des périodes de pression et de dépression. Comme un voyage interminable dont l’issue est aussi mouvante qu’incertaine. C’est la peinture de toute une vie avec tous ses avantages et tous ses déboires.

 

 

 

 

le paradis nest plus ce quil était
Album : le paradis n'est plus ce qu'il était
Motu’Hata
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