Cannibale blues par Béatrice Hammer.
Posté par khalfi1 le 11 juillet 2020
C’est l’histoire des tribulations d’un jeune coopérant français, Philippe Ramou. Parti en Afrique pour y dispenser son savoir aux étudiants africains, dans une école Polytechnique, au sein d’une « Deuxième république », il devra faire face à diverses situations rocambolesques et rencontrer toutes sortes de personnages plus ou moins sympathiques, plus ou moins drôles, plus ou moins arides.
En ces années 80, l’Afrique est en pleine transformation. Pour ces raisons, il devra faire preuve de beaucoup de volonté et de tact. Car dans certains cas, les préjugés sont tenaces et incontournables. Seules la prudence et la tolérance sont de mise et payantes. Mais son enthousiasme, sa vivacité et sa crédulité lui permettront d’enseigner ses leçons dans les meilleures conditions, sans trop de dégâts apparents.
Tantôt par sa voix, tantôt par la voix de son boy Joseph (outre Justinien, son autre domestique), nous allons apprendre beaucoup de choses sur les coutumes africaines et sur l’atmosphère particulière qui va régner tout le long de son séjour. Il travaille peut-être pour la « Sûreté ». Mais il n’en demeure pas moins très attaché à son métier. Bonaventure, le directeur de l’institut ajoute son grain de sel à l’histoire.
Ce qui est certain, on assiste à la peinture et à la description détaillée et ironique du monde des expatriés et des coopérants, avec des pointes d’humour, abordant ainsi des sujets essentiels, en conformité avec le milieu africain, dans lequel Ramou vit et évolue. Les défauts, les qualités et les détours de certains « Blancs » sont exposés en plein jour, à la grande joie du lecteur. Une sorte de choc des cultures.
Il ne faut pas oublier le personnage de Fortunata, dans ce roman, dont le ton est par endroits, caustique et piquant. En effet, la séduisante et plantureuse Fortunata apporte, grâce à sa silhouette attachante, un plus au récit raconté par l’auteure.
C’est une sorte de Vénus africaine qui baigne dans un univers créé de façon subtile par l’écrivaine qui arrive pourtant savamment à nous distraire, avec une certaine volubilité bien « réfléchie ». Une intrigue intelligente se trouve développée en parallèle, avec des personnages jouant parfaitement leur rôle, dans une ambiance « cocasse ».
Ouvrage à lire par les plus avertis.
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