Mademoiselle Déjazet de Anne-Sophie Nédélec.

Posté par khalfi1 le 15 juin 2020

Dès le début de ce roman, on respire à pleins poumons, l’atmosphère particulière qui régnait dans les théâtres du XIX ème siècle. Depuis sa naissance jusqu’à sa maturité, on assiste à l’évolution, à la progression et à la distinction de Virginie que certains appellent avec le diminutif de Ninie.  La vie de cette comédienne et directrice de théâtre est bien illustrée aux termes de descriptions pointues qui donnent une idée précise de sa riche carrière.  Sous divers angles et sous diverses narrations, chacun ou chacune avec sa propre sensibilité, on entre de plain-pied dans ce qui fut les événement du théâtre de boulevard, depuis la Révolution française, en passant par le règne de Louis Napoléon Bonaparte.

Petit à petit jusqu’à la fin,  on est plongé dans une sorte de monde féérique où les acteurs jouent à merveille les rôles qui leur ont été attribués  La multiplication des actes et des scènes d’une pièce qui ne semble pas finir et qui renferme des dialogues et une prose bien maîtrisée, donne un tonus certain à l’ensemble . Entourée par des personnages atypiques, Virginie ne cesse de nous offrir les aspects variés de son talent de « star », en cultivant discrétion et indépendance. Avec des anecdotes succulentes, étonnantes et une chronologie assurée.

Sa célébrité sur ce chapitre, n’est nullement usurpée, avec la multiplication des tableaux et des points de vue des intervenants dans ce texte. On dirait un roman historique mais divisé en parties comme les pièces de Molière ou de Racine. L’auteur a su ainsi donner une impulsion « joviale », à la rigueur que réclame une pareille écriture.

Ainsi depuis  l’âge de cinq ans, la petite Virginie apprend par coeur ses leçons « pratiques » et nous apprend par ailleurs les nombreuses facettes de sa personnalité hors norme. Après ses débuts épiques, et au milieu d’intrigues propres au Théâtre de Vaudeville,   elle sait manier avec art, aussi bien le verbe que le geste, ce qui l’intègre complètement dans tous les rôles qu’elle joue et qu’elle veut jouer. Du reste, elle est devenue une virtuose et une habituée des allées de cette espèce de spectacles. Des années plus tard, elle conserve  le même tempérament et elle n’a pas changé d’un iota, dans toutes ses démarches et ses comportements de « grande dame et de grande artiste » ?   Son physique de « jeune garçon raté » mais non dépourvu de charme et de beauté, ajoute un côté saisissant à son riche parcours de comédienne affirmée.

Insensible aux critiques mais sensible aux louanges, nous avons bien affaire à une femme méritant sa célébrité, même si elle fut oubliée par la suite.  Virginie Déjazet s’est forgé ainsi un nom sorti de l’anonymat dans lequel elle a été injustement immergée. A noter l’atmosphère épique et le romanesque imprégnant les  actes et les scènes de cet ouvrage tout à fait singulier mais rempli de belles perspectives prometteuses.

Lecture à encourager, sans aucun doute.

Virginie Déjazet
Album : Virginie Déjazet
Anne-Sophie Nédélec
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