Mers-el-Kébir par les capitaines du génie Rozet et Carette.
Posté par khalfi1 le 8 août 2017
L’extrémité occidentale de la baie d’Oran se termine par une pointe de rochers qui s’avance comme un môle vers l’est, et protège contre la mer et les vents un espace appelé par les indigènes, Mers-el-Kébir, le grand port. C’est le meilleur mouillage de l’Algérie. La pointe du rocher est couronné par un fort, éloigné d’Oran de six kilomètres, et rattaché à cette ville par une magnifique route, ouvrage des premières années de la conquête française.
La baie de Mers-el-Kebir est creusée en forme d’entonnoir dans les hautes terres qui la dominent. La paroi méridionale va rejoindre la pointe rocheuse de Santa-Cruz ; la paroi occidentale se termine à la mer par des escarpements à pic…
Quoi qu’il en soit, l’Espagne fut bien inspirée lorsque dans les premières années du seizième siècle, cherchant à entamer la côte africaine, elle arrêta ses vues sur Mers-el-Kébir.
Les Maures venaient d’être expulsés de la péninsule , la plupart avaient demandé un asile à ces rivages habités par leurs coreligionnaires, et avaient apporté leur haine profonde qui les animaient contre leurs vainqueurs.
Un homme d’un génie vaste gouvernait alors l’Espagne ; c’était le cardinal Francesco Ximenès de Cisneros, archevêque de Tolède, premier ministre du roi Ferdinand. Ximenès ne vit d’autres moyens de mettre un terme au brigandage des pirates que faire main basse sur leurs repaires.
Une pensée de croisade de conversion des infidèles vint se joindre à ses vues politiques. Ximenès se souvint que le premier rêve de sa jeunesse avait été de parcourir l’Afrique en missionnaire. C’était sans doute une révélation des vues de la Providence, qui réservait à ses vieux jours de la parcourir en conquérant. Dès lors, cette grande entreprise devint le terme de toutes ses pensées.
Ximenès demeura convaincu que Mers-el-Kébir était pour l’Espagne la véritable porte de l’Afrique ; il s’arrêta donc à l’occupation de ce port, et se hâta de présenter son projet au roi….
Le trois septembre 1505 la flotte espagnole appareilla de Malaga ; le 9 elle était en vue de Mers-el-Kébir. Aussitôt des feux allumés sur les hauteurs signalèrent l’approche des Espagnols ; toutes les cimes voisines du rivage se couvrirent de fantassins et de cavaliers. Les troupes débarquèrent sous une pluie de flèches et de boulets du fort. Leur premier soin fut de se retrancher ; le lendemain elles poussèrent une reconnaissance vers la place et enlevèrent une position qui les dominait : une batterie y fut établie. Pendant ce temps, la flotte attaquait par mer.
Cependant le fort ne se rendait pas et la position des Espagnols devenait critique ; placés sous le feu de la garnison, assaillis par des nuées d’Arabes , ils avaient encore à combattre les troupes que le roi de Tlemcen avait envoyées, mais la fortune vint à leur aide. Le gouverneur du fort qui avait été l’âme de la défense, fut atteint par un boulet qui le tua. Aussitôt le découragement s’empara des assiégés, et les amena à conclure un armistice de quelques jours, qui devait être suivi d’une capitulation définitive.
Enfin, le 23 octobre, les Espagnols prirent possession de Mers-el-Kébir, cinquante jours après leur départ de Malaga.
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