Le salon du livre 2016 Alger
Posté par khalfi1 le 7 novembre 2016
Clôture du SILA 2016 : Un vif intérêt populaire
La 21e édition du Salon international du livre d’Alger (Sila) a confirmé, encore une fois, que cet événement culturel est le plus important du pays. «Rien que pour la journée du mardi 1er novembre 2016, le nombre des visiteurs a approché les 400 000, plus que l’année passée.
Ce jour-là, les moyens de transport public étaient gratuits. Ceux qui doutent de ces chiffres n’ont pas visité le Salon», a annoncé hier Hamidou Messaoudi, commissaire du Sila, lors d’une conférence de presse à la salle du pavillon central du Palais des expositions des Pins maritimes, quelques heures avant la clôture.
Jusqu’à vendredi, nous avons enregistré la venue de 1 225 000 visiteurs. Selon nos prévisions, nous allons atteindre le nombre enregistré en 2015, c’est-à-dire 1,5 million visiteurs. Cette année, les vacances scolaires ont été de courte durée, les élèves n’ont eu que les journées du 30 et 31 octobre pour se reposer.
C’est ce qui explique que nous n’avons pas pu réaliser l’objectif que nous avons tracé, à savoir deux millions de visiteurs», nous a confié Hamidou Messaoudi, le commissaire du Salon.
Il a précisé qu’il n’avait «aucun intérêt à gonfler ou à réduire les chiffres» relatifs au nombre de visiteurs. «Beaucoup de lecteurs visitent le Salon le dernier jour avec l’espoir de bénéficier de réductions décidées par certains éditeurs étrangers, qui préfèrent baisser les prix que de subir les frais de transport pour le retour au pays. J’ai vu que des visiteurs venaient avec une liste d’ouvrages à acquérir.
C’est bon signe», a-t-il noté. M. Messaoudi a indiqué que 966 maisons d’édition (deux ont fait défection) représentant 50 pays étaient au Sila 2016. L’Algérie a été représentée par 290 éditeurs.
Plus de 35 000 titres ont été exposés durant le Salon. «J’ai constaté que tous les visiteurs ont trouvé ce qu’ils cherchaient tant pour les ouvrages scientifiques que pour les livres de littérature ou d’histoire, ceux pour enfants, les livres religieux et même les parascolaires.
Durant la journée du 1er novembre, la demande sur les ouvrages sur l’histoire a été très forte. Des voix ont laissé entendre que les visiteurs s’intéressaient surtout aux livres de cuisine ! Ce n’est pas vrai. Cela dit, la cuisine est également un art. D’autres ont dit que les visiteurs venaient en touristes. Tant mieux, puisqu’il s’agit de tourisme culturel», a souligné le premier responsable du Sila en évoquant l’importance des ventes cette année.
La venue de la romancière algérienne Ahlem Mosteghanemi a été, selon M. Messaoudi, l’événement phare du Sila 2016 : «C’était une journée mémorable, dimanche 30 octobre. Les lecteurs sont venus de partout attendre la romancière dès 10h. Elle était émerveillée par cette présence. Certains ont osé dire qu’Ahlem Mostaghenemi aurait reçu 150 millions de centimes pour venir au Salon.
C’est faux. L’écrivaine n’a eu qu’une voiture mise à sa disposition et un bouquet de roses. Elle a même refusé d’être prise en charge à l’hôtel, préférant loger dans sa famille. Certains adorent gâcher la fête et propager des ragots.» Ce responsable a parlé également de l’engouement suscité par la présence des romanciers Waciny Laredj et Amin Zaoui.
Yasmina Khadra invité en 2017
Interrogé sur les critiques de Yasmina Khadra faites sur facebook, à propos de sa non-invitation au Sila, M. Messaoudi a déclaré qu’il n’existe aucun problème avec l’auteur algérien établi à l’étranger : «Yasmina Khadra a été invité à plusieurs reprises au Salon. Il sera invité en 2017.
Cela dit, je ne comprends pas comment des écrivains algériens qui vivent en Algérie disent qu’ils boycottent le Salon du livre parce qu’ils n’ont pas été invités. Cela veut dire qu’ils boycottent leurs lecteurs et leur public. Le Salon appartient à l’Algérie. Certains romanciers et poètes ont exigé d’être seuls sur l’estrade. A suivre cette logique, nous devrions organiser le Salon sur 350 jours !»
Hamidou Messaouadi a salué l’initiative du ministère de l’Education nationale qui a assuré l’encadrement et le transport de plus 30 000 élèves depuis 40 wilayas. «Cela a permis aux enfants de découvrir l’univers du livre.
Certains d’entre eux visitaient Alger pour la première fois de leur vie. L’amélioration des supports et de la méthode de communication autour des événements du Salon ont fait que la présence du public était plus importante cette année dans les débats et conférences», a-t-il souligné. Il a salué les efforts fournis par certaines maisons d’édition : «Ils ont permis aux lecteurs de rencontrer les auteurs. Ailleurs à l’étranger, le programme culturel des salons est assuré par les éditeurs, pas par les organisateurs.»
Répondant à une question sur la faible présence de pays sud-américains au Sila, l’orateur a indiqué que des invitations seront lancées pour l’année prochaine aux pays du sous-continent américain. «Surtout que beaucoup d’étudiants en langue espagnole nous en ont fait la demande pour les besoins de leurs études et recherches», a-t-il précisé.
Le commissaire du Sila a remercié le personnel de la Safex pour les facilités accordées aux organisateurs du Salon cette année. «Nous avons mis en demeure 45 maisons d’édition, dont 22 algériennes, qui ont déposé les ouvrages à même le sol, violant ainsi le règlement intérieur. Certains éditeurs arabes ont pris le soin de se conformer au règlement et ont acheté des tables pour déposer leurs livres alors que des éditeurs algériens, qui ont parfois des sièges proches du Palais des expositions, n’ont pris aucune initiative.
Aussi, avons décidé d’interdire de Salon 13 éditeurs pour l’édition 2017», a-t-il expliqué.
Le Sila 2016 s’est déroulé globalement dans de bonnes conditions. Seul regret : l’absence du cinéaste franco-grec Costa Gavras, qui s’est excusé en raison d’une grosse fatigue. «Nous avons frôlé le parfait et nous nous approchons du professionnalisme bien que le budget ait été moins important que les années précédentes. Nous avons été soutenus par des sponsors.
Certains ont réduit leurs prestations de 50% alors que d’autres ont dégagé une enveloppe financière. En tout, nous avons reçu un soutien financier de 12 millions de dinars. Le budget du Salon a été de 100 millions», a-t-il détaillé.
Dans la foulée, M. Messaoudi a répondu à une campagne sournoise qui semble le cibler depuis quelque temps : «Depuis 2000, je suis le cinquième commissaire du Salon. Celui qui veut prendre le Salon n’a qu’à contacter le ministère de la Culture et présenter son CV. Je serais le premier à le féliciter. Ils ont osé dire que Hamidou Messaoudi faisait l’apologie du terrorisme.
Un véritable délire. Ils n’ont qu’à demander aux journalistes, au comité de lecture, aux Douanes ou aux éditeurs.» Et d’ajouter que ses relations avec Azzeddine Mihoubi, ministre de la Culture, sont «excellentes». «J’ai 34 ans de carrière, j’ai changé sept fois d’entreprise. Je n’ai jamais été limogé», a-t-il ajouté, refusant de dévoiler l’identité de la partie qu’il l’a attaqué.
L’ouverture de la 22e édition du Sila aura lieu le mercredi 25 octobre 2017. «Nous allons commencer les préparatifs dès décembre prochain. Nous voulons inviter de grands écrivains étrangers. Les Nobel ont des agendas chargés. Donc il faut les contacter des mois à l’avance. Cette année, le Nobel chinois de littérature de 2012 (Mo Yan) devait être avec nous, mais s’est excusé à la dernière minute», a-t-il déclaré.
Hamidou Messaoudi a confirmé que le Sila 2017 aura bien lieu au Palais des expositions des Pins maritimes malgré le lancement d’un projet de restructuration de cet espace, qui a été construit en 1969. «Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a donné instruction à Tayeb Zitouni, PDG de la Safex, d’entamer les travaux de restructuration. Il y a suffisamment d’espace ici pour organiser le Sila», a-t-il précisé.
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