Le bombardement de Dresde

Posté par khalfi1 le 25 avril 2016

Le bombardement de Dresde
Par Raymond Carti
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Les Alliés ont brûlé Hambourg dans la nuit du 25 au 26 juillet 1943. L’exécution de Dresde est beaucoup plus impitoyable encore. La première vague est suivie, à 0130 d’une seconde vague deux fois plus nombreuse, 529 Lancaster, puis, à midi, par 450 forteresses volantes de l’U.S.A.F. La cible des 650 000 engins incendiaires est le centre de la ville, exactement un triangle couvrant la totalité du quartier historique, rues étroites et vieilles maisons aux poutres de bois. La deuxième vague au-dessus de la ville brûlant d’un bout à l’autre avec une telle intensité que, raconte un navigateur,  » j’ai pu rédiger mon compte rendu à la lueur qui emplissait la carlingue ».

 

Douze heures plus tard, les forteresses volantes s’acquittent de leur bombardement à l’aveuglette, dans une colonne de fumée de 5 000 m de haut. Ce bombardement de Dresde est l’un des épisodes les plus atroces d’une guerre qui a engendré tant d’atrocités. L’incendie prend la forme d’un cyclone de feu, s’attise lui-même par la dépression barométrique qu’il provoque – jusqu’au moment où le ciel plus miséricordieux que les hommes, déverse des trombes d’eau qui arrêtent les flammes. Aucune lutte ni fuite ne sont possibles. Ceux qui restent dans les abris sont asphyxiés. Ceux qui sortent des abris sont engloutis dans la mer de flammes.

 

L’asphalte des rues brûle. Sur l’Altmarkt, une foule se consume collectivement comme une forêt. Des centaines de personnes se noient dans l’Elbe pour échapper au supplice du feu. La Hauptbahnhof a été épargnée par le premier raid ; les milliers de réfugiés qu’elle abrite se croient hors de danger, mais le second raid survient sans avertissement et fait un indicible carnage. Les pompiers de Dresde ont été dévorés par le sinistre, et ceux des villes voisines accourant à la rescousse sont mitraillés par les Mustang escortant les Forteresses volantes du troisième raid. L’incendie se prolonge pendant quatre jours, dévore 20 km carrés, emplit la vallée de l’Elbe de débris calcinés. Le rassemblement des cadavres est hallucinant. On recueille 20 000 alliances dans des seaux. Cinq grands bûchers seront dressés sur l’Altmarkt, et l’on ensevelira à la pelle des tas de cendres de 2 m de haut. Le nombre des victimes, impossible à déterminer exactement, est de l’ordre de 135 000, faisant du bombardement de Dresde le plus meurtrier de la guerre, celui d’Hiroshima inclus.

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