Alphabet berbère
Posté par khalfi1 le 29 janvier 2016
Quand l’alphabet berbère servait de code « Morse »
Longtemps après la découverte en 1822 , par Walter Oudney, un voyageur anglais, une circonstance fortuite fit connaître que les caractères berbères regardés comme insaisissables, surtout au voisinage de la côte, ne paraissaient pas aussi inusités qu’on le supposait. Dans les premiers temps de l’occupation française, un habitant d’Alger, nommé Othman-Khodja, entretenait une correspondance assez active avec le Bey de Constantine, Hadj-Ahmed Bey. Pour plus de sûreté ils employaient des signes particuliers, qu’ils croyaient à l’abri des trahisons et des indiscrétions. Quelques années plus tard Ali, fils d’Othman-Khodja, se trouvant à Paris, communiqua à M de Saulcy les lettres de Hadj-Ahmed. Après avoir tourné une de ces dépêches jusqu’à ce qu’elle lui semblât placée dans le sens le plus commode pour tracer les caractères, le savant orientaliste aperçut en vedette,tout au haut du papier, deux groupes de signes isolés : il pensa que ce devait être la formule sacramentelle « El-Hamdoullah » (gloire à Dieu), par laquelle tous les musulmans commencent leurs lettres. Ali consentit à se dessaisir des deux lettres en faveur de M de Saulcy, qui, le lendemain matin, lui en remettait la transcription complète. Quel ne fut l’étonnement du diplomate africain en voyant reproduit par une espèce de sortilège le texte arabe d’une correspondance qu’il avait cru indéchiffrable. Les choses en restèrent là jusqu’à ce que M de Saulcy entreprit l’étude du texte libyque du l’inscription jumelle de Thugga. C’est ainsi seulement qu’il remarqua une analogie frappante entre les caractères de l’alphabet libyque et ceux de la lettre du bey. C’étaient tout simplement des lettres berbères que les deux correspondants avaient employées. Mais par excès de prudence sans doute, ils avaient eu la précaution d’en intervertir les valeurs, et avaient poussé la prudence jusqu’à introduire dans l’alphabet convenu entre eux, les signes de la numération arabe ……..
En 1845, un taleb de l’oasis du Touât, établi auprès du cheikh de Touggourt, fut envoyé en mission à Constantine. Le directeur des affaires africaines de la province constantinoise, M le capitaine Boissonnet, apprit que ce taleb avait fait dix-huit fois le voyage de Tombouctou et par conséquent, traversé dix-huit fois le pays des Touaregs qui paraissaient les seuls dépositaires du secret de l’écriture berbère. M Boissonnet obtint ainsi un premier spécimen de cet alphabet Targui …
C’est ainsi que le troisième spécimen de l’alphabet berbère contemporain parvint du fond du désert, à la connaissance des savants d’Europe.
Source : Mémoires des Capitaines du Génie Rozet et Carette.
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