L’auto-édition
Posté par khalfi1 le 18 janvier 2016
Auto-édition : sommes-nous des imposteurs ?
Auto-édition pour qui ? Auteur : est-ce fait pour vous ?
Aujourd’hui, je voudrais vous parler de l’auto-édition : sommes-nous des imposteurs ?
Pour plus de fun, ce sera par le biais du livre de Charlie Bregman, spécialisé en auto-édition.
En même temps, je tenterai de répondre à cette terrifiante et glaçante question posée dans le titre.
Oui parce que hier, je suis allée voir Charlie Bregman, puisque nous habitons à 15 km l’un de l’autre. C’était notre deuxième rencontre.
Et que font 2 auteurs qui se rencontrent ?
Ils parlent.
Et de quoi ils parlent ?
D’écriture. D’auto-édition. De l’avenir de l’édition. De sa transformation dans notre société à l’ère du numérique.
Charlie Bregman a écrit plusieurs ouvrages de fiction et guides pratiques pour l’auteur (une sélection tout en bas). Son site Auteurs Indépendants parle d’auto-édition depuis 2006.
Je vais donc chroniquer pour vous son livre sur l’auto-édition : une enquête très complète auprès de 130 auteurs indépendants ! (Disponible numérique ou papier p’tit clic ici)
Donc à travers les âges cet ouvrage, vous allez découvrir à propos de l’Auto-édition : sommes-nous des imposteurs ? Je n’ai pas forcément suivi l’ordre chronologique du livre dont j’ai extrait des passages. Ni bien sûr parlé de tout, loin de là !
J’ai choisi quelques-uns des nombreux graphiques présents dans l’ouvrage pour agrémenter cet article.
Les extraits de son livre (qui ne sont donc pas mes propres mots) sont indiqués en italique.
Vous allez découvrir les points suivants :
- C’est quoi l’auto-édition ?
- Pourquoi devient-on auto-édité ? (c’est vrai, quelle idée)
- Un auto-édité doit porter plusieurs casquettes (non mais c’est du masochisme !)
- Le marketing d’auteur (c’est quoi cette bête ?)
- Les rêves les plus fous des auto-édités (c’est pas la lune non plus)
- Ma conclusion (qui est la meilleure de toute la terre dans les siècles à venir)
- Sélection d’ouvrages de Charlie (fiction et guides pratiques sur l’écriture)
- Mes ressources pour l’auto-édition, le marketing d’auteur et les techniques narratives
Auto-édition, pour qui, pouquoi ?
L’auto-publication
D’abord, ne pas confondre l’auto-édition avec l’auto-publication (ou édition à compte d’auteur).
Pour preuve, Arnaud Nourry, le PDG du groupe Hachette « himself », a prononcé la terrible phrase dans « Les Echos » :
L’auto-édition a toujours existé : ça s’appelle l’édition à compte d’auteur.
Phrase assassine qui a d’ailleurs valu un livre : l’auteur Stéphane Ternoise lui a consacré son sujet.
Pour rappel, l’édition à compte d’auteur est le fait de payer un éditeur pour voir publié son livre (le premier prix démarre à 1600 € et peut aller jusqu’à 3 fois plus cher). Et ce, quelle que soit sa qualité. Autrement dit, n’importe quel torchon peut se retrouver imprimé et propulser son auteur auto-proclamé comme écrivain. (Petite enquête ici)
Ces éditeurs se chargent de l’aspect technique du livre et de l’imprimer. C’est à peu près tout. Souvent, pour ne pas dire presque toujours, le roman du siècle n’est même pas corrigé ! C’est à l’auteur visiblement de s’en charger (ou pas !). Enfin la diffusion est inexistante ou très faible.
C’est donc plutôt une approche commerciale que véritablement éditoriale.
J’ai une petite anecdote à vous raconter à ce sujet. Lorsque j’avais environ 18 ans, j’ai écrit mon premier roman. Mon premier texte qui n’était pas une rédaction. J’avais écrit ma première mini-histoire ! Ce n’était pas très long et il était question d’un enfant juif fait prisonnier dans un camp durant la Seconde G.M. C’était bien sombre. Et le titre était, je m’en souviens, « Bouton de rose barbelé ».
J’étais très fière, je l’avais imprimé et relié pour voir ce que ça donnait. N’y connaissant rien au monde de l’édition, et alors qu’internet n’existait pas encore (« godness », comment faisait-on des recherches à cette époque ?!), je suis tombée je ne sais plus comment sur une maison d’édition à compte d’auteur. J’ignorais, dans ma grande candeur, de quoi il retournait. Mais lorsque j’ai reçu leur courrier disant à peu près ceci : « Chère Mademoiselle Loup, nous avons le plaisir de vous annoncer que votre manuscrit […] a su retenir favorablement toute notre attention », j’étais aux anges !
Heureusement, ça ne s’est pas fait finalement. Trop cher pour moi. C’est après coup que j’ai appris que tout pouvait être publié, dans un système compte d’auteur. Aie, la gloire, ce ne serait pas pour tout de suite !
L’auto-édition
L’arrivée d’Amazon en France en 2012 a marqué le début d’une ère de folle liberté pour l’auteur.
Liberté inégalée jusqu’alors, puisque désormais, tout auteur ou aspirant auteur pouvait directement proposer son livre à ses futurs lecteurs !
En effet, l’auto-édition est la possibilité, facilitée par l’ère du numérique, de publier soi-même son livre. En fait, de faire tout le travail d’un éditeur.
Paf ! De la feuille à la fenêtre du monde. Tout seul, comme un grand. Et tout ça, sans passer par la case éditeur.
Bien sûr, cela a amené aux premières dérives. Des manuscrits vraiment pas pro. Ce qui fait qu’encore aujourd’hui, par méconnaissance du phénomène et des aspirations des « Indés » (auto-édités ou indépendants), l’auto-édition reste le vilain petit canard du monde du livre.
Dans l’esprit de beaucoup de libraires notamment.
Et même auprès de certains publics, habitués aux éditeurs traditionnels (et fort connus !)
La confusion règne !
Ok, donc un auto-édité n’est pas un auto-publié. Et c’est un vrai travail qui l’attend :
En effet, un vrai travail d’auto-édition consiste a minima à :
écrire le livre (casquette d’auteur), le (faire) relire et le (faire) corriger (travail préalable d’édition), le publier (auto-publication), s’activer à le faire connaître (promotion), le mettre en vente (commercialisation), assurer son acheminement jusqu’aux lecteurs (distribution), puis écrire d’autres livres !
Bien sûr, on ne devient pas un auteur parce qu’on publie un livre. On le devient parce qu’un certain nombre de lecteurs l’ont apprécié.
Ce qui implique d’écrire dans le respect de ses lecteurs. D’écrire de façon pro. Et ça, c’est du travail ! Même si on n’a pas à passer 18 heures par jour à écrire, comme le faisait Balzac.
Pour autant, très peu d’auteurs vivent vraiment de leur plume. Le Graal pour les plus passionnés d’entre nous. Le Graal pour moi, en tout cas. L’enquête révèle que 98 % des auteurs sont obligés d’avoir un second métier puisqu’ils touchent seulement 8 % du prix de vente d’un livre (en circuit traditionnel, et non auto-édité, vous suivez ?).
Alors si par définition, un auto-édité n’a pas d’intermédiaires dans la chaîne du livre, on est en droit de penser qu’il va gagner bien plus. Vous allez le voir plus bas, patience.
Pourquoi devient-on auto-édité ?
Vous allez plonger au cœur des pires ténèbres aspirations secrètes des « Indés ».
L’enquête révèle donc qu’1/4 seulement a choisi cette voie par dépit (pas trouvé d’éditeur).
En revanche, les 3/4 l’ont choisie pour la liberté qu’elle offre. Parmi eux, presque la moitié révèlent une stratégie à long terme, visant à trouver un éditeur :
- 25 % souhaitent gagner en visibilité afin qu’un éditeur les contacte
- 17 % souhaitent se constituer un lectorat avant de contacter un éditeur.
Et que peut-on trouver dans la dernière catégorie « autre » ?
- rapports avec leur éditeur
- être plus efficaces dans la promo de leur livre
- avoir une rémunération plus en rapport avec le travail fourni
- manque de temps pour chercher un éditeur
- manque de temps pour travailler le marketing (on y revient un peu plus bas car c’est en effet nécessaire)
- faible coût de l’auto-édition
- vraie opportunité
- sorte de thérapie
- par hasard.
L’enquête révèle également qu’un tiers des auto-édités a déjà été publié chez un éditeur traditionnel. Et justement :
Que pensent les auto-édités de l’édition traditionnelle ?
Pour ce tiers déjà passé par la case « tradi » mais ne le sont plus, les raisons de leur choix varient mais englobent la déception, même si certains gardent espoir d’être à nouveau édités traditionnellement :
- le manque d’implication de leur ancien éditeur pour les promouvoir
- le manque de transparence de leur ancien éditeur sur le nombre de ventes
- les droits d’auteur impayés
- des contrats abusifs (participation aux frais)
- leur indécision face à un tirage épuisé
- inaction vis-à-vis du format numérique
- faillite de l’éditeur
- plus grande proximité avec les lecteurs grâce à l’auto-édition
- satisfaction d’être responsables de A à Z de leur ouvrage
- constatation d’un plus grand nombre de ventes en auto-édités
Que pensent les auto-édités de l’auto-édition ?
Les Avantages :
La liberté arrive loin devant tout le reste !
Tous les détails de l’analyse, ainsi que certaines phrases des participants à l’enquête, se trouvent dans l’ouvrage
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.