Les odeurs qui évoquent la nostalgie.

Posté par khalfi1 le 6 août 2015

Aurore 73 sur Babelio.

C’était une belle journée d’été, le soleil se levait et je sortis sur le seuil de ma porte, me mettant à observer le paysage aux alentours. Des montagnes au loin, des arbres de couleurs chatoyantes en un superbe dégradé de vert, le ciel bleu azur et soudain je fus frappée. Une multitude de sensations m’envahirent, j’avais envie comme les œnologues de pouvoir mettre un nom sur chacune d’entre elle, sur chacune des odeurs présentes. Je fermais les yeux pour mieux, les sentir, mieux les ressentir, me laissant guider par mon simple odorat.
L’herbe fraichement coupée de la voisine avec ces petites notes musquées, renforcée par les premiers rayons du soleil, réchauffant les brins d’herbes. Le parfum citronné de la verveine plantée au jardin voguait dans les airs grâce à une légère brise matinale. Il y avait tant à découvrir sur le pas de sa porte.

Et j’étais bien persuadée que j’allais encore m’émerveiller un nombre incalculable de fois au cours de cette longue journée. Mais le moment le plus intense, fut ma balade en forêt.

Les odeurs ont le pouvoir de décupler les ressentis et les sentiments de liberté perduraient. Je m’enfonçais dans une forêt de sapin, le parfum acidulé des aiguilles séchées tombées au sol serait mon guide, mon parfum d’ambiance pour cette agréable détente. Venir seule, seule avec ses sensations étaient ce que je désirais le plus, pour tenter de dompter ou plus modestement de découvrir ce monde si intense des odeurs.

Combien de fois les négligeons-nous ? Quelle importance ont-elles dans nos vies ?
Je voulais les remettre au premier plan le temps d’une journée. Que me réservais le monde mystérieux des odeurs ?

Chaque pas dans cette forêt m’inondait de nouvelles sensations au niveau de mon odorat. Des odeurs acidulées, odeurs végétales de quelques champignons frais croisés sur mon chemin, mais le plus fort et romantique des instants suspendus fut le champ de violettes. Une odeur sucrée, florale et aussi envoutant qu’un parfum de grande classe. Des souvenirs d’enfance revinrent à mes yeux, les cueillettes de champignons, les petits bouquets de fleurs ramassés avec maman. Tellement de souvenirs en une seule petite fleur.
C’est peut être ça le pouvoir fantastique des odeurs, chacune nous rappelle quelque chose, bonne ou mauvaise, en quelque sorte un journal intime éphémère, qui peut ressurgir n’importe quand pour notre plus grand bonheur.
Au cours de mes pas, avançant entre les sapins, enluminés par les rayons du soleil qui jouaient à cache-cache entre les branches et les troncs. Les odeurs me stoppaient tous les cinq pas, les souvenirs s’enchainaient dans mon esprit. De la fraise des bois aux écorces humides tout était sujet à sourire, refaisant quelques fois surgir des instants oubliés. Des tartes de ma maman, aux promenades en famille, jusqu’aux tisanes du soir, une vie d’instants brillants. Quand je ressortis de cette foule de souvenirs épineux, je restais debout face au soleil, sourire aux lèvres et yeux clos.

Comment avais-je pu négliger les odeurs ? Dans un monde focalisé sur le paraître et les idéaux monnayables, les ressources nécessaires pour avancer, on ne se rend pas toujours compte de ce que les choses les plus simples nous apporte. Mais le principal est d’avancer selon nos propres idéaux, nos propres choix.

D’une fois rentrée à la maison, le parfum sucré et délicieusement doucereux des clochettes de muguet m’accueillit, cette odeur je la garderais à jamais …. Le parfum préféré de ma maman.

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