Isabelle Eberhardt – La romancière du désert.
Posté par khalfi1 le 19 juillet 2014
A tout seigneur tout honneur, c’est au palmier que nous réservons la première place dans ces textes, même si le sol saharien, au gré des saisons et des vents prend des couleurs changeantes et entretient une flore plus diversifiée qu’on s’imagine et qui a fasciné le regard d’Isabelle, et même si le palmier, au centre du désert., ne devrait évoqué qu’en dernier, puisqu’il est l’âme du désert, ce qui ne se découvre qu’à la fin du voyage.
Le palmier dattier, métaphore d’islam
Le vent léger frissonne dans les palmes dures d’un grand dattier héroïque, dressé derrière le mur comme un buisson de lances. De tous les arbres, le dattier est celui qui ressemble le plus à une colonne de temple. Il y a de la guerre et du mysticisme, une croyance en l’Unique, une aspiration dans cet arbre sans branches. L’islam naquit comme lui d’une idée de droiture et de jaillissement dans la lumière. Il fut l’expression dans le domaine divin des palmes et des jeux d’eau.
Le palmier-dattier est ici comparé d’abord à un soldat : héroïsme et buisson de lances. Puis sa taille est comparée à une colonne de temple. Conclusion : il est un symbole de guerre et de mysticisme. Personnification où l’on est tenté de penser qu’Isabelle se comparerait elle-même à un palmier dattier.
Heureux celui qui peut se griser de sa seule pensée et qui sait éthériser par la chaleur de son âme tous les rayons de l’univers !
Longtemps j’en fus incapable. Je souffrais de ma faiblesse et de ma tiédeur. Maintenant, loin des foules et portant dans mon coeur d’inoubliables paroles de force, nulle ivresse ne me vaudra celle qu’épanche en moi un ciel or et vert. Conduite par une force mystérieuse, j’ai trouvé ici ce que je cherchais, et je goûte le sentiment du repos bienheureux dans des conditions où d’autres frémiraient d’ennui. (pages 223-224).
Isabelle exprime sa fusion, sa communion avec le paysage saharien « au ciel or et vert », couleurs dominantes du désert. Sa rencontre avec le désert est en fait la rencontre de deux natures complémentaires. D’autres s’ennuieraient…
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.