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Les cadres de la République

Posté par khalfi1 le 26 août 2011

Les plus belles planques de la République

Malgré la crise et les déficits publics, les favoris du pouvoir continuent à décrocher des jobs tranquilles et bien payés.

Les plus belles planques de la République

Faut-il toujours être un chouchou du pouvoir ou un petit soldat méritant des cabinets ministériels pour bénéficier de placards dorés ? Même pas. Ceux qui agacent et font des bourdes parviennent, eux aussi, à décrocher des avantages, pourvu qu’ils débarrassent le plancher. Ainsi l’ancien ministre de la Santé, Jean-François Mattéi, coupable d’avoir mal géré la canicule de l’été 2003. Pour le consoler de l’avoir congédié comme un laquais du gouvernement, Jacques Chirac l’a expédié au Conseil d’Etat, en service extraordinaire. Il y pointe toujours.

Pas à plaindre non plus, Gilles Dufeigneux, l’ex-chef adjoint de cabinet de François Fillon à Matignon. En septembre dernier, ce sanguin avait dû démissionner après avoir insulté des policiers lors d’un contrôle d’alcoolémie. Quelques semaines plus tard, il a été propulsé délégué interministériel aux grands événements sportifs. Ce qui entraîna au passage un jeu de chaises musicales : ce poste envié était en effet occupé par un autre proche de François Fillon, Frédéric Jugnet, président du club de basket de Sablé-sur-Sarthe, ville dont le Premier ministre a longtemps été maire. Qu’à cela ne tienne : ce prof de gym est entré à l’inspection générale de la Jeunesse et des Sports, où il gagne 6 000 euros net par mois. Il y est, paraît-il, très bien dans ses baskets.

Olivier Drouin

Le très confortable Conseil économique et social
Ce Conseil ne sert à rien, il faudrait le supprimer», fulmine le député UMP Hervé Mariton. Que les 233 membres de l’assemblée consultative se rassurent : leur institution, rebaptisée en 2008 Conseil économique, social et environnemental (Cese), n’est pas près de disparaître. Non que nos gouvernants se passionnent pour les débats des représentants syndicaux, patronaux ou associatifs qui y somnolent. Mais parce que le Cese est bien pratique pour distribuer les récompenses : l’Elysée peut y nommer 40 amis tous les cinq ans au titre de «personnalités qualifiées». Parmi les heureux PQ (comme on les appelle au Palais d’Iéna) de la dernière fournée figurent ainsi quelques cas édifiants : Hervé Marseille, maire UMP de Meudon, récompensé pour avoir laissé sa place à Jean Sarkozy au conseil d’administration de l’Epad ; Danièle Dussaussois, ex-élue des Hauts-de-Seine, remerciée pour avoir cédé sa place aux dernières cantonales à Isabelle Balkany (qui a été battue) ; ou encore l’ancien conseiller de l’Elysée Pierre Charon, reconduit pour cinq ans dans la noble institution bien qu’il y mette rarement les pieds. Pour leurs excellents services (quelques-uns y travaillent vraiment), tous perçoivent une indemnité de 3 800 euros brut par mois.

Conseil supérieur de l’audiovisuel : 10.000 euros net par mois
Christine Kelly : Auteur de l’hagiographie «François Fillon, le secret et l’ambition», l’ex-journaliste de LCI est devenue en 2009 membre du CSA pour une durée de six ans.

Francine Mariani
: Epouse du patron de Dexia, proche de Sarkozy, cette énarque, nommée conseillère d’Etat au tour extérieur, a été choisie par le président pour siéger au CSA.
Contrôle général économique et financier : 8.000 euros net par mois

Isabelle Deleu :
Cette conseillère de Christine Lagarde a eu de la chance : trois mois avant le départ au FMI de l’ex-ministre, elle avait été nommée au tour extérieur dans un grand corps de l’Etat.
Dominique Tiberi :
Malgré l’avis défavorable d’une commission d’évaluation, le conseiller municipal et fils de Jean Tiberi a été bombardé par décret contrôleur général de 1re classe.
Conseil d’Etat : 7.500 euros net par mois

Arno Klarsfeld :
L’ex-avocat et conseiller à Matignon n’a jamais été un bourreau de travail. Nommé au Conseil d’Etat en octobre 2010, il n’y vient que par intermittence.
Inspection générale des affaires sociales : 6.500 euros net par mois
Fadela Amara :
Non reconduite au gouvernement, l’ex-présidente de Ni putes ni soumises a été nommée par décret en janvier dans l’un des grands corps d’inspection de l’Etat.
Inspection générale de l’éducation nationale : 4.500 euros net par mois

Fabrice Larché
: Ex-chef de cabinet de Valérie Pécresse à l’Enseignement supérieur, il a été nommé par décret en 2007 à l’aca-
démie de Paris. Une décision fustigée par la Cour des comptes.
Christophe Borgel
: Cet élu socialiste bénéficiait d’un emploi de complaisance comme inspecteur de l’académie de Paris.
Il a pu régulariser sa situation en passant un simple oral.
Conseil économique et social : 3.800 euros brut par mois

Maud Fontenoy
: Très appréciée de Sarkozy, la navigatrice avait décliné un poste au gouvernement en 2007. Mais,
entre deux voyages, elle ne refuse pas de venir siéger au Palais d’Iéna.
Pierre Charon :
Renouvelé pour un mandat de cinq ans, l’ex-conseiller de Sarkozy est aussi président du domaine de Chambord et chargé de mission au Grand Paris.

 

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