Introduction
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Ain-Beida ou la fontaine blanche, ce nom seul suffit à évoquer le havre de repos où à l’ombre des forêts les caravanes d’autrefois venaient réparer les fatigues de longs et pénibles voyages et trouver sortant des sources une eau limpide et fraîche.
Ain-Beida située presque à mi-chemin sur la rocade menant de Cirta à Theveste, de nos jours Constantine et Tébessa, a toujours joué un rôle de ville étape. Des ruines de l’antique Marcimeni ont été retrouvées ; notamment un temple dédié à Hercule, diverses inscriptions latines, un carreau de terre cuite romaine, des rampes de basse époque et d’autres objets attestant une longue présence romaine.
Quelle est donc l’histoire lointaine d’Ain-Beida ?
L ‘antique Marcimeni faisait partie de la province de Numidie. Vers 439, elle tomba aux mains des Vandales et le traité de 442 entre Valentinien III et Genseric qui abandonnait à ce dernier les provinces de la proconsulaire de Byzacène et la moitié Est de la Numidie, la consacra vandale jusqu’en 533.
A l ‘époque des conquêtes musulmanes, le fond de la population d Ain-Beida appartenait à la tribu berbère des Houara
. Les nomades arabes de la tribu des Béni-Soleim
, venus juste à la suite des Béni-Hillal, se confondirent par les mœurs et le langage (chaoui ) avec les berbères. Ils ne gardèrent d ‘arabe que le nom de Haracta
, dû au chef nomade Harkat. Cette tribu des Haracta a un long passé d’indépendance de combat et de turbulentes agitations. Elle résista aux turcs comme elle avait résisté aux Némemcha.
Lorsqu’au XVI siècle, les Turcs se furent emparés de Constantine, ils firent alliance avec les Haracta et engagèrent leur chef Ben Oumet-Allah (ouled M’Tallah) à accepter un burnous d’investiture en échange de quoi, il reçut le commandement de tout le pays allant de Constantine-Guelma-Bône. De retour dans sa région, son attitude valut à Ben Oumet-Allah de dures critiques, il fut assassiné au cours de violentes mises au point. Les Haracta choisirent leur chef parmi les familles les plus représentatives ( les ouled Siouan, les ouled Amara…), mais, de nombreuses querelles troublèrent la région jusqu’au 18 iéme siècle. Ce n ‘est que vers 1720 que le Bey de Constantine réussit à s’en faire des alliés en leur faisant élire habilement pour chef l’un de ses fils, le caïd El Aouissi .
, mais l’esprit d’indépendance de cette tribu prit parfois le dessus, entraînant des troubles et de nombreux heurts avec le beylick.
NB : Le caïd des Haracta, qui prenait le titre de caïd el Aouissi, et qui, à cause de son importance, résidait à Constantine au temps des Turcs, où il avait une petite cour. Il administrait 32 petites tribus composées presque toutes de Chaouia.
- Quelle est donc l’histoire contemporaine d’Ain-Beida ?
A l ‘arrivée des français, les indigènes étaient encore nomades. Leur tribu comptait 7.000 guerriers sur un ensemble de 28.000 âmes. Une petite colonne commandée par le général Négrier dut rebrousser chemin devant eux en 1838. Une expédition menée par le général Galbois réussit à les soumettre en septembre 1839.
L ‘implantation française ne commença vraiment à Ain-Beida que neuf ans plus tard lorsque l‘armée l‘occupa le 23 mars 1848.
Deux bordjs furent élevés : • L ‘un la même année et fut achevé en 1849 pour faire office de résidence du Khalifat de Si Ali Ba Ahmed (**) appelé au commandement de la Confédération des Haracta. Si Ali Ba Ahmed était né vers 1800, dans la tribu Maghzen des Zemouls qui formait la principale force militaire des Turcs dans la province de Constantine
- • L’autre de 1850 à 1852 faisant office de Commandement Supérieur. Le Capitaine Bonvalet fut placé à la tête de la Confédération des Haracta à la place de Si Ali Ba Ahmed qui fut dépossédé de son titre suite au soulèvement des tribus de l’Est en Juin 1852.
En 1853 la localité ne se composait encore que de six baraques avec leurs jardins. Le village n’est vraiment né qu’en 1855, année au cours de laquelle 96 maisons furent construites sur les alignements tracés par le génie militaire. En 1857, il y en avait 131 maisons sans compter les construction du marché arabe et le village nègre.
Dès 1863, Ain-Beida possédait une des sept écoles (l’actuelle « Loucif M’barka ») ouvertes sur le territoire militaire de la division de Constantine. Un instituteur civil auquel était adjoint comme moniteur un sous-officier, enseignait à 55 élèves se répartissant ainsi : 31 européens, 17 musulmans et 07 israélites.
Ain-Beida a été élevée au rang de commune en plein exercice en 1868 avec 4051 habitants dont 386 français : « Pendant les quatre années qu’il passe à la tête de la division de Constantine, le Général Desvaux s’était toujours opposé à la création d’une commune de plein exercice à Ain-Beida qui, depuis l’occupation française était devenu un centre européen assez important. A près son départ, qui eut lieu le 8 août 1868, le Général Perigot, son successeur, autorisa cette création. Par décret du 10 juillet 1865, signé en l’absence de l’Empereur, par l’Impératrice Eugénie de Montijo, comtesse de Téba, Ain-Beida se détachait du Commandement Supérieur des Haractas et devenait commune de plein exercice. »par M.Bourrel Lieutenant Au 5ème Régiment de Tirailleurs Algériens le 08 février 1904.
- La première municipalité a débuté ses travaux le 1 Janvier 1869 avec comme premier Maire M.De Guiroye avec un conseil municipal de neuf (09) membres.
En 1852 la grande confédération des Haracta se composait de six (06) fractions qui sont : les Oulad Khenfar, les Khérareb Chéraga, les Khérareb Ghéraba, les Oulad Said, les Oulad Siouan et les Oulad Amara. A la tête de chaque fraction l’administration avait placé un caïd .
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