La lecture. Bibliothèque nationale de France
Posté par khalfi1 le 19 octobre 2009
– Chroniques de la BnF – n°50
Expositions > CHOSES LUES, CHOSES VUES
Chroniques : Quel est votre propos dans cette exposition ?
Alain Fleischer : Je suis parti d’une observation simple : on lit tout le temps, toutes sortes d’écrits, et dans toutes sortes de situations : des textes littéraires, mais aussi des recettes de cuisine, on lit pour s’informer, pour s’orienter dans la rue, pour se distraire ou pour réfléchir, dans le métro, à la terrasse d’un café, au lit, à l’école, dans un jardin… La lecture est une activité que l’on peut pratiquer n’importe où, à la différence d’autres activités culturelles qui nécessitent un matériel et un environnement précis, comme le théâtre ou le cinéma. J’ai voulu manifester cette diversité et cette richesse de la lecture en la mettant en images. Faire une sorte d’éloge de cette cosa mentale. La lecture est quelque chose que l’on acquiert de façon irréversible – une fois que l’on a appris à lire on ne peut plus voir un mot écrit sans le lire – et l’on ne cesse de la pratiquer : il y a de l’écrit partout. J’ai voulu parler aussi du bonheur de la lecture– par exemple de la jubilation intense des enfants lorsqu’ils peuvent lire « tout seuls ». Philippe Sollers raconte dans ses Mémoires cet instant où « le monde s’ouvre à moi ». Qui sont les lecteurs de vos cent films ? Ils sont très divers, viennent de différents horizons en termes de catégories sociales, d’âges, de pays. J’ai commencé par filmer des amis, des enfants d’amis, ce qui m’a permis d’être avec la personne filmée dans une relation naturellement intimiste. J’ai ainsi fonctionné par réseaux, de proche en proche ; c’est comme cela que je suis arrivé à atteindre des gens. Je suis tout le contraire d’un artiste de la matière ou du matériau. Je suis un artiste du projet et de la projection. […]. En fait la seule matière que j’arrive à maîtriser est la lumière.
Alain Fleischer
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