Finkielkraut

Posté par khalfi1 le 24 septembre 2009

Finkielkraut, messager du roman

Philosophie du roman et roman de la philosophie. Longtemps les philosophes ont toisé la littérature, ce territoire exposé, comme les empereurs germains regardaient les plaines du Jütland évoquées par Kierkegaard. C’était l’époque, comme nous le rappelle Alexis Lacroix dans son enquête, où une partie de la littérature s’adonnait au plaisir d’un pur jeu de formes se reflétant à l’infini comme les lustres baroques. Si le nouveau livre d’Alain Finkielkraut nécessite toute notre attention, c’est qu’il montre bien que cette époque-là est définitivement révolue. Désormais l’intelligence est de nouveau requise d’avoir du coeur, pour filer la métaphore qu’il emprunte à Hannah Arendt et… au roi Salomon. Qu’est-ce qu’un coeur intelligent ? C’est la part faite à l’incertitude, à l’inachèvement, à l’imperfection. C’est le constat ironique de Kundera pour qui les actes les plus terribles sont aussi des postures théâtrales.

 

Joseph Macé-Scaron

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