Bouziane Ben Achour (romancier)

Posté par khalfi1 le 1 août 2009

« Mes héros sont des artistes sans gloire, ce qui les rend si attachants, si vrais »

Dernier-né de Bouziane Ben Achour, Mejnoun, raconte des destinées qui se croisent à travers des personnages symboles qui sont à la fois communs et atypiques. La voix perdue de Chérif, animateur vedette de la radio, va habiter Tahar Mèjnoun, graveur de pierres tombales de métier et chroniqueur des âmes perdues à l’occasion. Bouziane Ben Achour nous donne à lire ainsi, dans une composition qui allie avec dextérité monologue intérieur et portraits incisifs, des rencontres improbables et croque des tableaux où se vivent des passions pathétiques et se brûlent des illusion défuntes.

Deux lieux antithétiques (en apparence) balisent l’espace référentiel : un bar et l’immeuble où habite Tahar Mèjnoun. Le premier est animé par une espèce de cour des miracles où se bousculent cœurs égarés et causeurs impénitents. Le second oscille entre voisinage cocasse et refuge de l’intime. Dans un registre où il excelle, Ben Achour fait défiler toute une galerie de personnages d’hommes et de femmes au travers de leur vécu dramatiquement simple et de leurs aveux dévastateurs. Aveugles épicuriens, logeuse à la libido débridée ou pilier de bar à qui l’ivresse fait entonner des hymnes patriotiques, ce sont des morceaux d’humanité vraie pris dans le roulis du monde. Ils forment une sorte de chœur antique qui accompagne la voix exigeante à la recherche du sens du monde et d’une quiétude impossible. Si Mèjnoun aligne les désespérances comme une sorte de litanie fatale, le roman de Bouziane Ben Achour témoigne aussi d’une croyance têtue en l’implacable défi recommencé de l’amour. Un amour qu’il sait interpeller.

Une Réponse à “Bouziane Ben Achour (romancier)”

  1. 4aru7eb dit :

    Je ne connais pas ces romanciers, mais cet extrait est très beau
    Bises
    Suzanne

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