Posté par khalfi1 le 23 août 2009
Au loin, j’aperçois un vieil homme, seul, assis sur un banc, qui contemple la mer. Son corps accablé par les années, son visage gravé de mille chemins me séduisent immédiatement. Le plus surprenant quand on le regarde, le plus troublant chez ce vieil homme, ce sont ses yeux : il semblerait presque qu’à travers eux, on puisse voir le monde. Il s’appelle Erispoë, cet homme va bouleverser ma vie. J’ai tout juste 30 ans lorsque je rencontre Erispoë pour la première fois. Laissant flotter mon imagination, j’arpentais tranquillement des sentiers escarpés flanqués d’une falaise, dans l’espoir de découvrir à l’horizon un signe, quelque chose d’inespéré qui m’inviterait au songe. Inutile de vous dire que rien ne se produisit : pas l’ombre d’un reflet, pas d’oiseau mythique, aucune sirène… rien. Arrivé à hauteur du vieil homme, je m’arrêtai soudain, un peu las de l’absence de magie dans ce lieu pourtant si propice au rêve. L’homme ne bougea pas, comme statufié. Le vent cessa. Une légère brume orageuse s’invitait tandis que quelques gouttes de pluie s’attardaient sur mon visage.
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Posté par khalfi1 le 22 août 2009
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Posté par khalfi1 le 19 août 2009
Vie et mort d’un citoyen provisoire
« Moi Omar, déclare solennellement que je ne me suis jamais suicidé. Affirmer le contraire ne serait que pure calomnie. Je déclare en outre que seul mon esprit a dicté la présente histoire, faite de fragments d’histoires vécues par moi-même ou rapportées par des tiers. C’est l’ensemble, un fatras de mes ultimes instants ici-bas qui sera rapporté dans ce livre. Celui qui sera chargé de raconter par l’écriture ce fatras de choses vraisemblables ou de divagations enfiévrées, est un scribe qui aura certainement envie de petits plaisirs entre autres celui de se raconter, comme tout scribe qui se respecte, depuis la nuit des temps. »
H.A.
C’est le livre d’un homme en colère.
On y retrouve avec jubilation le décor fantastique — si familier pourtant — de la Barbarie Septentrionale, qui rappelle tant l’Algérie d’aujourd’hui. On y retrouve aussi Omar, un jeune citoyen ordinaire, qui rêve de partir en Australie, ainsi que la cohorte des «Enfants de la Tempête», tous les gueux et laissés pour compte auxquels rend hommage ce roman poétique, enragé et à l’humour débridé.
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Posté par khalfi1 le 13 août 2009
Interview de l’auteur :
Quel est votre parcours ?
L’écriture a toujours été mon compagnon de route, et ce depuis mon enfance. Contrairement à d’autres petites filles qui s’accompagnaient de leurs poupées pour jouer, j’aimais déjà griffonner sur du papier, entendre le bruit du crayon craquer sur la feuille quand l’inspiration était au rendez-vous! Mes poches étaient toujours pleines de papier, avec des mots qui se mêlent et s’entremêlent comme des notes de musique. C’est la découverte de cette magie qui m’a donné envie de continuer à écrire. Cela fait dix ans que je me promène avec un carnet de poche glissé à l’intérieur de mon sac à main ou de ma veste, à rester là sur un banc avec mon imagination. Il y a deux ans, j’ai voulu écrire ma propre histoire, le soir à la maison, quand j’avais terminé mon travail chez Dior.
Aujourd’hui le livre est fini et j’espère que vous aurez autant de plaisir à le lire que moi à l’écrire.
Retrouvez la suite sur le blog auteur de Faroudja Amazit
Née en France de parents immigrés algériens, Faroudja Amazit livre le témoignage de ses années à Neuilly-sur-Seine. De la petite fille à la femme libre et épanouie, de la ferme familiale à la maison Dior, il y a tout un parcours initiatique dans laquelle chaque femme peut reconnaître son combat.
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Posté par khalfi1 le 12 août 2009
INTERVIEW D’AUTEUR :
Quel est votre parcours ? Je suis née en Belgique. J’ai pu voyager très tôt, vers des destinations exotiques (Rwanda, Burundi, Congo…). Je me suis mariée en Allemagne, et de cette union est née une petite fille: Maëliss. Ma profession, chef coq, m’a permis de continuer à voyager. J’ai écrit le conte Une preuve d’amour après l’enlèvement de ma fille. A l’époque où nous vivions ensemble, elle me demandait de lui raconter une histoire chaque soir. Ne pouvant plus partager ces moments merveilleux suite à sa disparition, j’ai commencé à écrire ce conte. Cela a agi comme une thérapie et, petit à petit, cela a atténué mes angoisses. Ce travail m’a pris neuf mois – le temps d’une gestation.
Haute comme trois pommes, Maëliss se demande si son papa et sa maman l’aiment vraiment. Avec son ami Troglo l’oiseau, la fillette décide de partir en quête d’une preuve d’amour de ses parents… Délicat et sensible, le conte de Sabine Vander Elst nous entraîne dans un tour du monde ludique et coloré. Il saura ravir les plus jeunes, tout en aidant les parents divorcés à répondre avec justesse aux questions de leurs enfants. Figure de la lutte contre le rapt parental, Sabine Vander Elst se bat pour retrouver sa petite Maëliss, enlevée par son père allemand. Un conte pour enfants écrit par Sabine Vander Elst.
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Posté par khalfi1 le 7 août 2009
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Posté par khalfi1 le 2 août 2009
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Posté par khalfi1 le 2 août 2009
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Posté par khalfi1 le 1 août 2009
« Mes héros sont des artistes sans gloire, ce qui les rend si attachants, si vrais »
Dernier-né de Bouziane Ben Achour, Mejnoun, raconte des destinées qui se croisent à travers des personnages symboles qui sont à la fois communs et atypiques. La voix perdue de Chérif, animateur vedette de la radio, va habiter Tahar Mèjnoun, graveur de pierres tombales de métier et chroniqueur des âmes perdues à l’occasion. Bouziane Ben Achour nous donne à lire ainsi, dans une composition qui allie avec dextérité monologue intérieur et portraits incisifs, des rencontres improbables et croque des tableaux où se vivent des passions pathétiques et se brûlent des illusion défuntes.
Deux lieux antithétiques (en apparence) balisent l’espace référentiel : un bar et l’immeuble où habite Tahar Mèjnoun. Le premier est animé par une espèce de cour des miracles où se bousculent cœurs égarés et causeurs impénitents. Le second oscille entre voisinage cocasse et refuge de l’intime. Dans un registre où il excelle, Ben Achour fait défiler toute une galerie de personnages d’hommes et de femmes au travers de leur vécu dramatiquement simple et de leurs aveux dévastateurs. Aveugles épicuriens, logeuse à la libido débridée ou pilier de bar à qui l’ivresse fait entonner des hymnes patriotiques, ce sont des morceaux d’humanité vraie pris dans le roulis du monde. Ils forment une sorte de chœur antique qui accompagne la voix exigeante à la recherche du sens du monde et d’une quiétude impossible. Si Mèjnoun aligne les désespérances comme une sorte de litanie fatale, le roman de Bouziane Ben Achour témoigne aussi d’une croyance têtue en l’implacable défi recommencé de l’amour. Un amour qu’il sait interpeller.
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Posté par khalfi1 le 1 août 2009
« Je ne connais pas encore son nom. Il avait peut-être le mien, ou le tien. Mais à quoi sert un nom quand le silence touche les limites de l’être et le pousse vers le néant ? Je ne connais pas sa voix, ni même son sourire. Aurait-il eu les yeux comme l’eau troublée ? Je ne sais pas. Je me sens si ignare que je ne peux qu’inventer son histoire, en façonnant à l’imagination une paire de gants pour des mains que je peux toucher discrètement. Il ne voulait que se taire. Il n’avait pas un nom connu, alors c’était difficile de l’identifier et de le faire parler. Mais qui était-il ? Je l’appellerai Stefan. Pure convenance pour faciliter ma mission. Quelle mission ? Moi, je ne suis qu’un instrument insignifiant de quelqu’un qui maintenant me cherche…Cet été là, Stefan allait avoir dix-huit ans. C’était un jeune, vigoureux, au regard qui cassait les illusions et avec la démarche sure pour son age. Ca aussi, parce qu’il chaussait une pointure qui pouvait sembler grande pour certains. Si la taille cinquante est ainsi, alors disons qu’ils avaient raison. Il avait les cheveux noirs et parfois sa frange lui donnait un air rebelle. Mais il ne l’était point. Il écoutait le silence et il y réussissait avec difficulté au milieu de tous les bruits des alentours. Il vivait dans un temps sans repères où l’uniformité devenait routine et la liberté, une simple notion abstraite. Il n’avait encore pas goûté le fruit des femmes, le fruit qu’on dit interdit, mais si accessible qu’il en ressentait une certaine indifférence. Ce qu’il désirait le plus, dans son univers fermé, c’était de la quiétude dans sa vie. Il était considéré comme un garçon gentil. L’amour de ses parents était sain et rustique, mais il s’en était détaché. Il riait parfois dans sa tête quand il pensait au visage que ferait sa mère s’il lui demandait un jour de se taire, alors qu’elle bavardait avec la voisine. Il savait qu’il s’ensuivrait des questions : pourquoi se taire ? Qui est-il pour demander ça ? Et quelques reproches qui conduiraient vers un gaspillage d’énergie psychique. Il choisit de tout laisser tranquille, comme il le faisait avec ce qui l’entourait. L’environnement continuait à émettre des bruits, des mots qui le torturaient lentement, mais qu’il ne pouvait pas éviter. Je crois que, plus petit, il avait souhaité ne plus entendre, ne plus parler. Il se souvenait qu’une fois il s’était enfoncé une gousse d’ail dans chaque oreille. Il ne faut pas en rire. Ne pas railler de ces choses sérieuses, ni du fait que ses premiers mots étaient venus tardivement. Il ne se souvenait pas de quels mots il s’agissait.Stefan avait décidé inconsciemment de mourir ? Je ne le sais pas non plus. On peut décider de mourir même avant de décider de vivre ? Il remplissait comme il faut le devoir des ombres quotidiennes de la rue, des salles de classes, des chambres dans lesquelles le parfum des gens lui faisait sentir les odeurs de la mort. On ne peut pas inventer une biographie entière. Il était comme un thé dans lequel les arômes se mélangeaient tant, qu’on ne pouvait plus les distinguer. Il restait des heures entières en écoutant les nuits lui chuchoter ses mots silencieux qui lui donnaient des frissons incompréhensibles. Parfois, le vent faisait vibrer les feuilles des arbres, produisant dans son corps des affreux tremblements, à cause de leur intensité…
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