Dans les librairies d’Alger

Posté par khalfi1 le 16 avril 2009

Lire au printemps. Vos libraires vous conseillent

Floraisons livresques

L’été dernier, nous avions demandé à des libraires, disséminés à travers tout le territoire national, de nous faire part de leurs conseils de lecture. Plusieurs d’entre eux y avaient participé avec enthousiasme, nous confiant leurs coups de cœur littéraires ou autres, s’adressant directement aux lecteurs et lectrices à travers nos colonnes.

Ils nous avaient, par la suite, fait part de l’impact de leurs recommandations qui s’étaient traduits notamment par des ruptures de stocks des livres conseillés. Ils avaient souhaité également que cette initiative soit répétée et des lecteurs avaient exprimé la même demande. Nous récidivons donc avec le printemps qui demeure, quoiqu’il arrive, la plus belle des saisons, et avec la volonté et l’espoir d’instituer une petite tradition qui pourrait se décliner quatre fois dans l’année. Encourager la lecture citoyenne, faire connaître par des professionnels les titres, les auteurs ainsi que les maisons d’éditions, donner au métier de libraire la visibilité et la reconnaissance publique qu’il mérite, soutenir le réseau encore bien chétif des librairies dans notre pays… Si ceci peut contribuer à cela, même de manière élémentaire, eh bien, le jeu en vaut la chandelle.

Pour cette saison, comme en été dernier, les interventions libres de nos amis libraires permettent de mettre en valeur certains titres. Ainsi, cette année, sans que cela puisse avoir valeur de sondage, on remarquera en littérature une certaine présence des derniers romans de Assia Djebbar (Nulle part dans la maison de mon père) et de Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit), tandis que notre confrère Adlène Meddi, avec son deuxième roman, Le sourire du Maure, représente ici la nouvelle génération d’auteurs vivants en Algérie. Cela dit, les propositions des libraires dessinent un champ d’intérêt très large et divers qui exprime aussi l’extraordinaire éclectisme des lecteurs algériens. Nos remerciements à l’Asila (Association des libraires algériens) et particulièrement à sa présidente, Mme Fatiha Soal, et bien sûr à tous les libraires qui ont pu participer et donner de la voix à un métier qui devrait être protégé dans notre pays. Rendez-vous à l’été prochain.

Librairie des beaux-arts, Alger 28, rue Didouche Mourad, Alger.

- Les pierres sauvages

Roman. Fernand Pouillon, Ed. Points/Seuil, Paris. 2008. Cet architecte renommé en Algérie nous restitue ici les mémoires d’un moine-bâtisseur du XIIe siècle, habité par les angoisses, la réflexion et le doute. Quand la quête mystique rencontre l’art de construire. A méditer au regard de nos paysages enlaidis par le « bina alfaoudhaoui » 272 p.750 DA.

- Ils avaient le soleil pour tout regard

Roman. Kader Ferchiche, éd Alpha, Alger. Une tranche de l’histoire de l’émigration algérienne en France, dans la vallée du Rhône dans les années 1950. Les indigènes furent aussi bâtisseurs, autant que soldats en terre des Gaules, comme en témoigne ce beau roman. 172 p. 400 DA.

  - Une saison au Congo Théâtre. Aimé Césaire, éd Points/Seuil, Paris. Patrice Lumumba homme politique et poète visionnaire veut rendre la liberté à son peuple. La jalousie, la corruption et la soif de pouvoir vont mettre un terme à sa mission. A travers son destin, toute l’histoire de l’Afrique. Une pièce de théâtre du regretté Aimé Césaire qui vient de nous quitter. 133 p. 600 DA

- Les Confessions

Essai. Saint Augustin, éd. Points/Seuil, Paris. Selon André Mandouze, qui a été recteur de l’université d’Alger et préfacier de cette édition, ce livre : « excite l’intelligence et la sensibilité humaines à louer Dieu juste et bon ». Saint Augustin que le destin conduisit de sa Thagaste natale, aujourd’hui Souk Ahras, à son évêché d’Hippone qui succomba aux assauts des conquérants vandales. 405 p. 1100 DA.

 
- Les carnets de Hartmut Helsenhan

Témoignage. Rachid Ouaïssi, éd Casbah Alger. Sous-titré La guerre d’Algérie par ses acteurs français Entre 1968 et 1972, le professeur Helsenhans a réalisé de nombreuses interviews de personnalités françaises (civiles, militaires, intellectuelles…) qui ont joué un rôle essentiel durant la guerre de libération. Ces texte dévoilent des aspects souvent ignorés. 582 p. 950 DA.

  - Alger de mémoire et d’amour Poésie. Ouahiba Aboun Adjali. Ed. APIC. « Je t’aime ma citadelle éventrée /Mon bateau, ma fusée/ Alger magique et fille d’orgueil,/ Tes femmes indomptées et ta brise de mer. » Voilà comment la plume sensible de cette poétesse parle d’Alger. 54 p. 350 DA. Recueil accompagné d’un coffret de bibliophilie comprenant de très belles lithographies de Philippe Amrouche. (Vendu séparément au prix de 2500 DA).

  - Hippone Beau livre patrimoine. Direction : Xavier Delestre. Edisud Aix-en-Provence/ INAS, Alger. Synthèse des travaux archéologiques engagés sur le site d’Hippone-Annaba, dans le cadre d’un protocole de coopération scientifique et culturelle entre la France et l’Algérie. Ce livre propose une vision renouvelée du site… Richement illustré, 280 p. 3000 DA.

  - Le Quai aux Fleurs ne répond plus

Roman. Malek Haddad, éditions Média Plus, Constantine. Le dernier roman d’un des pionniers de la littérature algérienne francophone. Parallèlement à sa carrière de journaliste, il a publié quatre romans. Son œuvre est traduite en 14 langues. Deux amis d’enfance, Khaled et Simon, originaires de Constantine, ratent leurs retrouvailles à Paris où dominent tant d’amertume et d’échecs. L’une des expressions les plus accomplies de la littérature algérienne. 173 p. 400 DA.

- Samarcande

Roman. Amine Maâlouf. Casbah éd Alger. Par l’auteur de Les Croisades vues par les Arabes, Léon l’Africain etc Nous sommes ici dans la Perse d’Omar Khayyam, poète, libre penseur, astronome de génie, mais aussi celle Hassan Sabbah, fondateur de l’ordre des assassins, la secte la plus redoutable de l’histoire. Un voyage dans un univers ou les rêves de liberté ont toujours su défier les fanatismes. Un extraordinaire talent de conteur. 337 p. 430 DA.


- Dictionnaire anthologique de la poésie française

Réalisé par Pierre Riperet. Edition Maxi Livre (France). Mille ans de poésie dans ce dictionnaire qui, mieux qu’une anthologie, présente les grands poètes français à travers leur vie et des morceaux choisis de leur œuvres. Les pièces les plus remarquables, les plus connues. 255 p. 230 DA.

- L’Islam et l’Occident. Rencontre avec Jacques Derrida.

Essai. Mustapha Chérif, éditions Barzakh. Ce livre d’un philosophe et islamologue algérien, spécialiste des cultures, religions et civilisations. est le récit d’une rencontre marquante, au moment même où règnent l’intolérance ou, du moins, l’absence de dialogue et la méconnaissance de l’autre. A l’intellectuel algérien, Mustapha Chérif répond l’un des plus grands philosophes du XXe siècle, Jacques Derrida (1930-2004) lui aussi originaire d’Algérie. 170 p. 400 DA.

 

Librairie générale d’El Biar 4, place Kennedy, El-Biar, Alger.

- Le Cri de Tarzan

Roman. Malek Alloula. Ed. Barzakh, Alger. L’auteur nous raconte un petit bout de son enfance, apparemment heureuse dans ce petit village « colonial » de l’Oranie. Un voyage dans l’Algérie des années cinquante. Puis le départ vers la grande ville (exode rurale), la découverte de la mer, etc. La nostalgie prend par moment le dessus. Cependant, une question n’a cessé de me tarauder : la vie des « indigènes » était-elle aussi idyllique ? Bonne lecture quand même.

  - Demeures du Bleu. Poésie. Yamilé Ghebalou-Haraoui. Hibr Editions, Alger. Demeures du Bleu, c’est la fête faite à cette couleur, symbole du ciel mais aussi de la mer. Native de Cherchell, ville méditerranéenne par excellence, où le bleu domine, l’auteure célèbre cette couleur qui se décline en maintes nuances. Un joli recueil.

  - Le Tassili Nadjer. Essai. Dr. Brahim Laïd Béchi. Hibr Editions, Alger. Voici une œuvre qui viendra sûrement combler un vide, tant les recherches et études relatives à cette région de notre Sahara sont rares. Elle est composée de quatre tomes. L’auteur, un spécialiste en la matière a fait un travail remarquable. Destiné plutôt aux spécialistes et aux étudiants, il est toutefois accessible au large public (en langue arabe).

Librairie Kalimat , Alger 27, boulevard Victor Hugo, Alger.

Au printemps, comme en toute saison, les livres sont là et vous captent comme s’ils vous choisissaient. Ils ont d’ailleurs souvent le pouvoir de tromper toutes les prévisions… A chacun ses lectures, certes, mais s’il fallait en proposer quelques- uns parmi de nombreux autres, alors ne passez pas à côté de ceux que nous vous signalons ici.

- Nulle Part dans la maison de mon père.

Roman. Assia Djebbar. Editions Sédia. Alger. Assia Djebbar, écrivaine et académicienne, offre là son œuvre la plus accomplie. A travers un roman autobiographique qui retrace un événement douloureux de sa jeunesse, elle fait un retour sur soi en brisant un silence lourd à assumer après toutes ces années d’écriture, hantée par « l’ombre géante du père » qui a encombré sa vie. On y retrouve ses thèmes favoris, abordés dans l’ensemble de ses textes : l’Algérie omniprésente, la culture ancestrale, la langue, la guerre, la mort, les voix, le blanc, les voix…et, bien sûr, les femmes. 476 p. 1.000 DA.

  - La Prière du Maure. Roman. Adlène Meddi. Editions Barzakh. Alger. Il est des livres que nous partageons fortement avec nos lecteurs et ce roman pourrait obtenir Le Prix du Lecteur s’il existait. Dans ce polar à l’algérienne, un genre rare et tout à fait nouveau chez nous, mélange de réalité douloureuse et de fiction, l’auteur, jeune journaliste, relate Alger défigurée, marquée par une histoire pas si lointaine. 161 p. 400 DA. Et ne nous quittons pas sans un clin d’œil à l’Afrique. (Re)découvrez donc avec nous ses trésors littéraires et ses auteurs, hélas peu connus chez nous, comme Ken Bug, Ahmadou Kourouma, Alain Mabanckou , Tierno Monembo, Abdourahman A. Waberi, Ken Saro- Wiw. Dans nos rayons !

Librairie Kalloum, Adrar 6, rue Mokaddem Larbi, Adrar.

- Détente (pensées positives).

Hamdane Richa. Ed. Dar El Mouassara, Alger. Un recueil plein d’optimisme, à lire et à relire. Ce recueil se termine sur cette belle phrase d’un auteur inconnu : « Dites je t’aime à chaque instant. Prenez celles ou ceux que vous aimez et serrez-les contre vous. Vous n’aurez pas à dire : si j’avais su ». 128 p. 265 DA.

- Tazmamart, cellule 10.

Témoignage. Ahmed Merzouki. Ed. Tarik Ed.-Paris Méditerranée. Un récit poignant à partir des geôles les plus terribles du royaume marocain, du temps de Hassen II. 335 p. 380 DA.

Librairie Media-plus, Constantine 1, place des Martyrs, Constantine.

- Les matins de Jénine

Roman. Susan Abulhawa éd. Média-Plus. L’auteure palestino-américaine tisse ici une fiction historique. Un bouleversant roman sur trois générations d’une famille palestinienne. En 1948, l’année de la naissance d’Israël, la famille d’Hassan et de Dalia, Palestiniens soudés à la terre de leurs ancêtres, leur voit son petit second, enlevé par un couple d’Israéliens en mal d’enfants. Rebaptisé David, Ismaïl est élevé dans l’ignorance de ses véritables origines. Traduit de l’américain par Michèle Valencia. 422 p. 990 DA.

- El Hachemi Guerouabi. Le Jasmin, les Roses et le Néant

Livre hommage. Chahira Guerouabi & Catherine Rossi. Casbah Ed. Alger. Préfacé par la ministre de la Culture. Le récit de la vie d’un maître incontestable du chaâbi : le défunt El hadj El Hachemi Guerouabi, un récit qu’il n’a pu terminer… L’ouvrage se présente comme un hommage rendu par ses proches et fideles, une réalisation de sa volonté, comme le signale si bien en avant-propos sa veuve Chahira Guerouabi : « (…) Ce que tu m’as demandé, je l’ai fait. (…) Alors, permets-moi mon amour, moi ton épouse, de te rendre cet ultime hommage auquel se joignent nombre de tes amis fidèles. Tu trouveras dans ce texte, Hadji, nos souvenirs, notre admiration et celle de ton pays reconnaissant : L’Algérie ». 266 p. 2.400 DA.

Librairie soleil, Tlemcen 39, rue Ibn-Khamis, Tlemcen

Pour qui vient, à la librairie Soleil, à Tlemcen, s’invite en une oasis de culture, accède à un certain ordre de mémoire et de connaissances. L’assoiffé de lecture peut y satisfaire tous ses goûts.

  - Ce que le jour doit à la nuit Roman. Yasmina Khadra, éditions Sédia, Alger. Ce géant de la littérature est lui aussi présent dans tous les pays du monde, sa plume preste, hyperlucide marque fortement en ce début de millénaire. Un texte majeur. 416 p. 950 DA.

  - Isabelle du désert Biographie. Edmonde Charles-Roux. Editions Grasset, Paris. Comment une femme émancipée d’elle-même, parce que musulmane, en vient à bout de cet argument indicible chez un peintre (l’auteur), si près du sujet, travaillant la scène vaste, alerte et défiante de l’époque, qui creuse l’antécédent du portrait étonnant, loin, jusqu’à l’heure où rien n’entame la rusticité tranquille de cette femme simple, petite, mais haute. 1100 p. 3600 DA… !

  - Collection enfantine Édition El Yamama. Tunis. Mentionnons cette superbe collection enfantine qui recèle des récits et des contes traitant d’horizons et sujets divers qui attirent aussi par et l’excellence de la présentation. Prix très accessibles.

  - Quand les voiles se lèventRoman. Belgacem Aït Ouyahia. Casbah Ed. Alger. Trois jours avant son départ pour un stage à Paris, Souad a bien tous ses repères et est bardée de certitudes. Quand on la questionnait sur la situation en Algérie, elle répondait ce que tout le monde savait : que son pays traversait une période difficile, sans autre commentaire. 174 p. 600 DA.

  - Œuvres choisies Poésie. Djamel Amrani. Ed. Anep, Alger. Un florilège des plus beaux poèmes de Djamal Amrani. Un ouvrage qui rend compte d’une œuvre exceptionnelle. 560 p. 700 DA.

- La plume, la voix et le plectre

Saâdane Babaâli et Beihdja Rahal. Ed. Barzakh, Alger. Sur les traces de la musique andalouse en remontant à ses origines et en poursuivant son évolution portée notamment par une poésie raffinée. 110 p. 950 DA.

  - Guide d’Algérie Marc Cote. Ed. Média-Plus. Constantine.Une découverte passionnante et particulièrement bien documentée de l’Algérie. Un livre qui devrait figurer dans toutes les bibliothèques. 404 p. 1500 DA.

  - Algérie, soyez les bienvenus Beau livre, découverte. Claire et Reni Marco. Ed. Aubanel. 240 p. 4000 DA.

- Sétif, 1945, histoire d’un massacre annoncé Essai historique. Jean-Louis Planche. Deux faits mineurs survenus à Sétif et Guelma déclenchent un des plus grands massacres de l’histoire de l’Algérie contemporaine. L’auteur explique comment on passe d’une psychose à une peur de l’insurrection générale puis à une répression aveugle. 422 p. 800 DA.

Par A. & L.

13 Réponses à “Dans les librairies d’Alger”

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