Vacances ou galère?
Posté par khalfi1 le 6 août 2008
Aérogare internationale d’Alger. Lundi. Août, franchement moins caniculaire que ce que la terre Algérie a eu à subir par le passé, s’est invité depuis déjà quatre jours.
Tout près de nous, Rabah s’ajuste une grosse prise de chique sous la lèvre supérieure, flashe une fois de plus le tableau électronique d’affichage et grommelle quelque chose d’à peine audible, l’air de quelqu’un qui se retient difficilement de vomir une colère. Il n’a pas eu besoin, d’ailleurs, qu’on le sollicite expressément pour qu’il se libère de l’ire qui l’étouffe. Il lâche du haut débit dès qu’il saisit, au regard, notre besoin d’en savoir. «Encore un retard. C’est toujours pareil pour ces vols de la compagnie Air Algérie en provenance de Marseille. Hier, j’ai dû, pour cause de retard, poireauter jusqu’à 22 heures passées pour quitter les lieux», vocifère-t-il. Rabah est chauffeur de taxi. Dimanche, il était là pour accueillir et transporter Saïd qui rejoint ses parents rentrés, eux, quinze jours auparavant. Lundi, c’est Kamel, beau-frère de Saïd, que notre chauffeur de taxi est venu attendre. Kamel devra embarquer avec son épouse et leur petit garçon. «J’espère seulement que le retard ne sera pas aussi long qu’hier», prie Rabah qui voudra repartir à Bouira avant que le soleil ne se couche.
Des mains qui poussent et des yeux qui cherchent
Une foule compacte agglutinée aux barrières délimitant un couloir de sortie pour passagers plante ce qui nous est permis d’observer comme décor de ces arrivées. Elle doit éprouver quelques amusements à guetter ainsi, des longs moments durant, les têtes et corpulences qui franchissent la sortie. «Non, ce n’est encore pas lui, ça sera certainement le prochain», doit se dire chacune des personnes à chaque fois qu’une silhouette pointe à la sortie et s’avère n’être pas le parent ou l’ami attendu. Yacine, frêle silhouette, teint basané, pousse un chariot sur lequel sont posés une valise et un petit sac. Il a la trentaine et il arrive de Rome, la cité éternelle. Il a voyagé avec Alitalia, sur le vol AZ 800. Il ne dit pas ce qu’il fait exactement à Rome mais qu’il travaille et s’y être installé depuis 7 ans. C’était avant que les pirogues de chez nous ne soient autant prisées par les «harraga. Il est algérois et revient passer des vacances parmi sa famille et ses copains. Une vingtaine de jours seulement. «Je viens chaque été, à la même période. Il atteste qu’il a plutôt bien voyagé, sans tracas singuliers. Il regrette juste que les compagnies aériennes internationales soient devenues avares et ne servent qu’une maigre pitance à bord. Il estime, en revanche, que les conditions de débarquement à l’aérogare d’Alger sont nettement meilleures que celles d’avant, lorsqu’il fallait faire des heures de queue avant de franchir le poste de la PAF. «C’est mieux qu’avant…», laisse-t-il tomber, avant de réimprimer un mouvement cinétique à son chariot et piquer droit vers l’extérieur. Kamel, que Rabah le chauffeur de taxi attendait, arrive, en compagnie de son épouse et de leur unique enfant, à 17 heures moins le quart. Il aurait dû être là aux environs de 16 heures. Le jeune couple est tout content d’être là. Les retards, ça lui connaît. Ça peut passer quand ce n’est pas excessivement long. Kamel est en France depuis six ans. Il s’est installé grâce au mariage. Sa femme dispose de la nationalité française. Il a changé de pays mais pas de métier. Il était maçon, ici, en Algérie. Il travaille dans le bâtiment à Marseille. C’est la seconde fois qu’il revient passer des vacances à Bouira depuis qu’il s’est installé en France. Il ignore aussi qu’un programme spécial accueil des émigrés qui choisissent le pays comme destination de vacances est mis en place.
Repartir, c’est toujours mourir un peu
Pendant que des vols en provenance de Marseille, Toulouse, Frankfort, Genève, Rome, Barcelone, Tunis et d’autres villes déversent des flots d’émigrés de retour au pays pour des vacances, d’autres vols en partance d’Alger attendent d’embarquer ceux qui doivent repartir. Ahmed doit embarquer vers Charles-de- Gaulle. Il voudrait bien prolonger son séjour mais il est bien obligé de repartir. Il doit reprendre le travail dans deux jours. Il travaille dans les assurances, un boulot qu’il a décroché après avoir trimé à faire les petits boulots. Son diplôme d’ingénieur en statistiques obtenu au début des années 90 à Alger lui a servi pour accéder à cet emploi. Il a passé ses vacances entre Alger, où réside sa famille, et Tipasa, où une bande de copains a loué un bungalow. En tout, il est resté 25 jours. Il a profité pour revoir les copains et bronzer. C’est pratiquement le même rituel chaque été : famille, plage et veillées entre copains. «Je passe mes vacances ici en Algérie. Ça me permet de me ressourcer. Il y a des ambiances qui forcent votre nostalgie». Ahmed n’est pas de ceux qui dégainent la complainte aisément. Mais lorsqu’il devait parler des conditions du retour, il ne met pas de bémol. «Il reste toujours que pour se rendre à l’aéroport, il faut s’y prendre suffisamment à l’avance. Si vous n’avez pas un parent qui vous y dépose, vous devez trimer pour trouver un taxi et lorsque vous le dénichez, il vous faudra payer le prix fort, environ 1000 dinars depuis Alger-Centre. C’est excessivement onéreux», dit-il, ajoutant : «Vous savez, j’ai dû patienter pendant 20 minutes dans la file d’automobilistes avant de franchir le poste de police dressé avant l’accès au parking de l’aérodrome. Imaginez ceux qui n’ont pas le privilège de la climatisation et qui doivent frire sous le soleil ou ceux qui viennent de loin et qui doivent vivre mille embouteillages avant d’arriver.» Il est vrai que, avant de parvenir à l’enceinte aéroportuaire, il vous faut subir un bouchon à vous faire rater votre avion. Ce lundi, le soleil lâche des rayons à vous transpercer le crâne. Vous n’êtes soulagé qu’une fois dans le grand hall. Mais pour cela, il faudra cheminer le long du préau qui vous mène du parking aux portes d’accès. Là, une chaîne, pas forcément la dernière, à faire pour devoir enfin humer l’air frais. Après fouille, paperasse, enregistrement avant de glisser dans le ventre de l’avion qui vous transporte loin d’Alger où vous avez abondamment transpiré quelques heures auparavant.
S. A. I.
Source : Le soir d’Algérie
Je passais te souhaiter une bonne soirée,j’allais couper.Ton billet m’intéresse je reviendrais demain le lire.J’espère que tu vas bien.je ne t’oublie pas,mon ami lointain…bisous yacine.
A demain!
Dernière publication sur Blogeloy : Jamais je ne pourrais te dire adieu
Bonjour Sandrine
Heureux de te voir de temps en temps passer sur mon blog. Ces derniers temps, je n’ai pas pu m’occuper d’écrire des articles pour diverses causes.
Moi aussi, je ne t’oublie pas et je pense à toi et à ton extrême gentillesse..
Je t’embrasse.
Yacine.
Bonjour, Yacine, merci de ton gentil commentaire chez moi, tu vas bien, ton article sur les aérogares est très bien , parfois c’est galère, mais moi j’adore prendre l’avion
Bonne journée et profite bien de la mer, à moi elle me manque déjà
Ici c’est orageux, il a fait très chaud pendant
deux jours et maintenant orages
Bises
Suzanne
Bonjour Suzanne
Oui, l’avion est un moyen confortable de transport. Et rapide. Mais parfois, surtout en été où il est emprunté par beaucoup de vacanciers, il faut beaucoup de patience dans les aéroports pour y accéder. Sans compter les retards qui énervent ceux qui attendent la venue de leurs familles.
Nous, ici, toujours du soleil, rien que du soleil. Et une chaleur saharienne.
Bises
Yacine
coucou Yacine,
Et bien j’ai enfin pu lire ton billet.Moi qui a très peur de l’avion je crois que lorsque je te lit j’ai encore plus la frousse car il y a apparemment un problème de fonctionnement,je serais encore plus stressé vue comment il faut poireauté etc….
La avec les vacances c’est pire,finalement je suis bien chez moi lol .
Je te souhaite une bonne journée ,jai mis une vidéo pour toi sur mon blog,ça n’est pas des chats,c’est quelque chose qui te plaira bien plus je pense!!
Bisous
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