Un grand journaliste

Posté par khalfi1 le 28 juin 2008

 

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Accompagné de son épouse Fatiha, Mohamed Benchicou a rencontré, ce jeudi après-midi à la librairie La plume d’Or de Hassissen, place Gueydon, ses lecteurs dans la wilaya de Béjaïa à l’occasion de la vente-dédicace de son dernier ouvrage Je pardonnerai. Un recueil de poèmes écrits à la prison d’El-Harrach durant ses deux années de détention suite, rappelons-le, à la publication de son livre Bouteflika, une imposture algérienne.
Une biographie dérangeante considérée comme un blasphème contre le président et qui aura valu à Benchicou deux années d’emprisonnement, la mise à mort du journal qu’il dirigeait Le Matin, une autre voix résolument au service de la démocratie, dénonçant les islamistes et la mafia au pouvoir qu’il fallait à tout prix faire taire.

A sa sortie de prison, Benchicou n’a pas pour autant plié. Il est resté digne, débout… «On peut arrêter un homme mais jamais ses idées.» Il a résisté aux affres de la privation de liberté qu’on lui a injustement infligée. Benchicou s’en est sorti grandi de cette douloureuse expérience.

En effet, cette troisième virée à Béjaïa, après une précédente signature de deux premiers livres, Bouteflika, une imposture algérienne et les Geôles d’Alger, a connu un succès retentissant. Il y avait beaucoup de monde à la librairie du sympathique Hassissen. Ses admirateurs se sont déplacés des différents coins de cette région du pays pour exprimer au directeur du Matin toutes leurs marques de sympathie et de reconnaissance pour son engagement et son combat en faveur de la démocratie.

Durant toute l’après-midi de jeudi, la librairie la Plume d’Or n’a pas désempli. Dans une ambiance conviviale, Benchicou a répondu aux différents questionnements de ses lecteurs autour de sujets de l’actualité politique du pays et notamment sur le sort du journal qu’il dirigeait avant sa détention, Le Matin. Nombre de lecteurs n’ont pas manqué de l’interroger aussi sur le titre de son ouvrage Je pardonnerai. Un titre choisi par son éditeur alors qu’il avait opté initialement pour J’ai épousé la plus belle illusion de mon père, selon lui. «Je n’ai pas dit que je pardonnerai à mes bourreaux, ce n’est pas dans ce sens», a expliqué Benchicou. «Mon éditeur a raison de faire de ce petit poème un parallèle, du point de vue de la symbolique, d’une ode célèbre de Bachir Hadj-Ali. Sauf que moi, sans avoir aucunement la prétention de me comparer à ce grand homme, ni d’être passé par les épreuves auxquelles il avait été soumis», tenait-il à préciser. D’une voix un peu fatiguée mais avec un regard pétillant d’espoirs et de convictions, Benchicou, sollicité pour connaître son analyse de la situation politique du pays, s’est contenté de répondre : «Je crois que c’est bientôt le bout du tunnel.» «Le bout du tunnel pour tous ces gens qui paient le prix de la liberté.»

Signalons, par ailleurs, qu’un maillot aux couleurs de la JSMB après sa consécration en Coupe d’Algérie a été remis à l’occasion de la vente-dédicace à Mohamed Benchicou par des dirigeants de la JSMB.
A. K.

Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2008/06/28/article.php?sid=70125&cid=2

5 Réponses à “Un grand journaliste”

  1. Ishtar dit :

    «On peut arrêter un homme mais jamais ses idées.»
    C’est tellement vrai !
    Je comprends pas que l’on puisse arrêter et enfermer des hommes parce qu’ils ont des idées contraires au gouvernement en place. Il n’y a pas atteinte à la vie, il n’y a pas d’actes commis contre l’intégrité d’autrui, il n’y a pas de folie meurtrière alors… Comment des paroles peuvent-elles être passibles de prison ?

    Je me suis permise de mettre ce lien. Tous ces hommes et ces femmes sont enfermés parce qu’ils ont osé émettre des vérités sur le régime politique de leur pays :
    http://doigtsbleus.free.fr/IMSA/listeecrivains.pdf

  2. khalfi1 dit :

    « Je toucherai le ciel et j’aurais les doigts bleus »
    Cette formule est tellement vraie aussi.
    Le régime a trouvé un prétexte pour transformer un problème politique en affaire pénale. M Bentichou a osé s’attaquer à Monsieur Bouteflika et à son ministre de l’intérieur. Alors, on le guettait au tournant, au moment où il revenait de France, avec dans sa valise diplomatique, des bons de caisse qui n’ont aucune valeur monétaire. On l’a arrêté et on l’a accusé d’atteinte à la règlementation des changes. Affaire bidon montée de toutes pièces par les flics.
    Et voilà comment une justice pleine d’injustice le condamna à deux ans de prison. Mais comme il le dit lui-même, on peut arrêter les gens, mais pas leurs idées.

  3. 4aru7eb dit :

    Bonjour, comment vas-tu, c’est bien en venant chez toi j’apprends des histoires que je ne connais pas .
    Je reviendrai souvent
    Bises
    Suzanne

  4. khalfi1 dit :

    Bonjour

    Merci Suzanne pour tes mots. Je t’apprends qu’en plus de la littérature, je m’intéresse de temps à autre à la politique, en lisant quelques journaux. Malgré que je sache qu’un monde meilleur, sans guerre et sans misère, n’est pas pour demain, je garde l’espoir que rien n’est jamais perdu.

    J’espère que ton séjour dans les Landes te plaït de plus en plus.

    Bisous
    Yacine

  5. Lotfi dit :

    Je suis passé par ou tu es passé, on s’est rencontré à l’époque avec El-Hachemi chez lui pour en discuter de l’Algérie,mais l’erreur qu’on a fait c’est d’avoir fait confiance aux gens qui nous entouraient, et c’est ceux qui en sont lade ce désastre, je te tire chapeau, mais le combat ne vient pas de commencer, c’est le début de la fin salutations

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