Oran et les Espagnols
La conquête de la ville d’Oran en 1509, par les Espagnols se fit de la manière suivante : Fernand de Cordoue qui était déjà gouverneur de Mers-El-Kebir, première ville algérienne à être occupée par l’Espagne, résolut le 15 juillet, d’attaquer Oran à la tête de trois mille hommes. Mal lui en prit. Sa petite armée fut interceptée par les Algériens et taillée en pièces. Le cardinal Ximénis, qui était alors le prêtre en titre du roi Ferdinand, incita ce dernier à une expédition punitive contre la Ville. Malgré une résistance acharnée des tribus environnantes, il parvint, à la tête d’un corps expéditionnaire composé de quinze mille hommes entourés d’une multitude de religieux en armes précédés de la croix, devant Oran. Les troupes espagnoles commandées par le comte Pierre de Navarre engagèrent les hostilités mais les Algériens répliquèrent par une grêle de flèches. Malheureusement, les Espagnols arrivèrent à s’emparer d’une source dominant la cité et à faire pleuvoir sur les « Arabes » une pluie d’obus meurtriers, à partir des quatre canons qu’ils avaient hissés sur les hauteurs conquises. Les Algériens sont surpris dans leurs derniers retranchements et, épuisés, lâchent prise. Les assiégeants en profitent pour occuper la Ville qui fut livrée au pillage et à un massacre systématique. Les Espagnols ramassèrent un butin immense.
Ximénes se préparait à poursuivre ses conquêtes quand il apprit les intrigues qui se nouaient à la Cour d’Espagne. Il dut donc revenir à Carthagène. En 1541, le désastre de Charles Quint devant Alger, acheva la ruine des ambitions espagnoles. En 1708, sous diverses pressions, la Cour de Madrid dut abandonner la place forte d’Oran. Mais en 1732, les Espagnols reparurent devant la baie du cap Falcon, avec une armée de vingt huit mille hommes. Les Algériens tentèrent de s’opposer à cette nouvelle invasion mais ils furent battus et l’étendard de Castille flotta sur les remparts d’Oran. Cependant, dans la nuit du 8 au 9 octobre 1790, un effroyable tremblement de terre obligea les troupes et les habitants à quitter leurs demeures renversées ou fragilisées par les secousses sismiques. Enfin, au mois de mars 1792, les Espagnols découragés par un siège mené par le bey Mohammed, se décidèrent à abandonner la ville, et reprirent la mer en direction de Carthagène et de Ceuta. Ce fut la fin du rêve espagnol de conquérir le nord de l’Afrique.
Merci d’être passé sur le blog de Bernie, jolies images ici aussi et c’est bien de penser à ceux qui ne voient plus très bien en augmentant la police d’écriture… Merci
Dernière publication sur Lectures noires : De retour, enfin ! Tout ça parce qu'aucun ne valait la peine d'être cité...
le bey Mohamed n’a pas vaincu les espagnols car toutes ses tentatives échouèrent devant les remparts puissament érigés par les espagnoles. il aurait fallu les négociations et surtout le révolution de 1789 francaise qui touchera toute l’europe pour que le roi d’espagne se désinterresse d’Oran . Ces négociations avec le Dey d’Alger permettront au bey Mohamed d’occuper Oran après le retrait des espagnols qui conserveront pour leur commerce mers el kébir
avec mes remerciements
Obengrit, merci pour les précisions supplémentaires que vous avez bien voulu m’apporter concernant l’histoire d’Oran. Je n’ai pas dit que le bey Mohammed a vaincu les Espagnols et réussi à les expulser d’Algérie. J’ai simplement tenu à mettre en évidence le fait que c’est grâce au harcèlement permanent des troupes turques et algériennes que les Espagnols ont dû se résoudre à abandonner cette place forte d’où ils comptaient conquérir toute le territoire limitrophe. Et vous avez certainement raison de dire que le Roi d’Espagne, Charles IV, était trop occupé par ses démêlés européens et le futur empereur français, Napoléon Bonaparte, pour songer à développer ses conquêtes africaines. De toutes les façons, ses tentatives et celles de ses prédécesseurs furent éphémères et contrebalancées par les interventions des frères Barberousse et des autres deys, qui les obligèrent à évacuer Alger, Bougie, Djidjelli, Tunis et Tripoli.