Mes mauvaises pensées-Nina Bouraoui
Posté par khalfi1 le 3 mai 2008
Nina Bouraoui a été Prix Renaudot en 2005
Extrait du livre
Cette colère, c’est la trace de la terre, la colère c’est encore la force de l’Algérie en moi, la force de sa beauté : les criques, les plaines, les montagnes, les déserts, le vide de la nature, le vent, le vent sur mon corps, le vent qui fait plier les coquelicots, le vent qui soulève le sable, le vent entre le pilotis des immeubles, le vent sur l’eau qui se plisse et gonfle, le vent dans l’herbe, là où je me couche, là où je me sens si bien, l’herbe du parc de la Résidence, l’herbe haute et fraîche, l’herbe de février, l’herbe sous mon ventre, le vent sur mon visage, les mots de ma mère « tu sens le vent », le vent dans les draps qui sèchent, le vent du Sud, le vent de l’orage, le vent dans ma tête quand je n’arrive pas à dormir, quand je suis envahie ; il y a un glissement de la terre algérienne sur mon corps, je veux dire par là que j’ai le statut de l’enfant sauvage.
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