Chlef toujours en ébullition
Posté par khalfi1 le 29 avril 2008
Exaspérée par l’incurie d’un pouvoir maffieux, la population de la ville de Chlef continue à manifester son mécontentement:
Par Sofiane Aït Iflis
Après une journée et une nuit particulièrement agitées, Chlef s’est réveillée avec peine. La journée hier a été celle de toutes les incertitudes. Le calme, précaire, il faut le dire, n’a pas survécu longtemps aux premières lueurs du jour. Le temps que des grappes de jeunes, émeutiers de la veille, affluent des agglomérations limitrophes vers le centre du chef-lieu de wilaya. Disposés à chaque coin de rue et devant les édifices publics, des CNS, équipés comme il se devait en pareille situation de tension extrême, se sont contentés, les premières heures, d’une présence dissuasive. Ils n’ont eu à lancer les premières salves de lacrymogènes que vers 10h, lorsqu’un groupe d’émeutiers entrepris d’ouvrir les hostilités. C’était tout près de l’imposante bâtisse qui fait office de siège de daïra. Aux jets de pierres, les CNS répliquèrent par une esquisse d’assaut, appuyé par le lancement de quelques grenades lacrymogènes. C’était suffisant pour faire avorter le saccage du siège de la daïra. Les émeutiers ne s’avouèrent pas pour autant vaincus. Le temps de s’engouffrer dans une autre ruelle pour échapper aux gaz lacrymogènes qu’ils échafaudent un autre assaut contre un autre édifice public. Les échauffourées se sont concentres au centre-ville sur la principale artère, la rue Emir Abdelkader, là où la veille, le gros des édifices publics a été saccagé. Emeutiers, CNS et gendarmes jouèrent ainsi au chat et à la souris jusqu’en début d’après-midi. La ville se vidait petit à petit des masses grouillantes qu’elle avait accueillies la matinée. Les commerces avaient baissé rideau dès la première confrontation émeutiers- CNS. Les affrontements eurent par la suite comme arène l’agglomération limitrophe dite «El Firma», à la sortie de la ville, sur la route de Ténès. Des scènes mettant aux prises des CNS, à l’excitation ostentatoire, à des jeunes survoltés durèrent jusqu’à aux environs de 15h. La petite localité retrouva graduellement son calme mais entre-temps, elle aura vu le bureau de poste entièrement saccagé, ses rues jonchées de pierres et de douilles de grenades lacrymogènes.
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