Habib Tengour

Posté par khalfi1 le 25 avril 2008

Né à Mostaganem, Habib Tengour est un écrivain qui vit entre l’Algérie et la France. Il assume son biculturalisme : d’une part, il s’exprime en langue française avec une écriture moderne et sophistiquée. D’autre part, il n’oublie pas pour autant ses origines et met en lumière son penchant naturel vers les textes écrits en arabe. La difficulté se trouve dans la dualité du personnage qui oscille entre deux pôles.

Tantôt il est Omar Khayyam, tantôt observateur de ce même personnage. Le lecteur est obligé, pour comprendre le fond de la pensée de l’auteur, d’aller chercher plus loin des indices plus probants. Dans son livre « Le vieux de la montagne », Habib Tengour fait mieux connaître le comment et le pourquoi de sa création. Les trois personnages de la trilogie dont le thème est un voyage à travers le temps et l’espace, sont profondément immergés dans le sens de l’écriture elle-même. Il y a même une référence à l’histoire de l’époque où la civilisation musulmane est à son apogée. La description de cette époque du moyen-âge mais riche en culture coïncide avec le déclin de l’empire abbasside et l’invasion des Mongols. Mais cela ne peut masquer le retour, dans l’espace qui va de Baghdad à Nishapoor, du rigorisme et de l’intolérance. Et dans leur sillage, une fermeture à tout progrès. Les trois personnages sont Omar Khayyam, Nizam el Mulk et Hassan as Sabah, qui essaient une ouverture vers une plus grande liberté dans le comportement individuel au milieu d’une société enserrée dans ses coutumes ancestrales.

Je donne ici un petit passage extrait de son livre : « Le vieux de la montagne ».

« Le vieux de la montagne sera le poème de la solitude et de la lumière blanche qui prend au coeur comme un pincement apparemment sans gravité, un dégoût à éprouver le besoin de se tenir à un mur.

Défaillir n’est pas la plus pénible impression puisque tu y es préparé… tu as même tiré nerveusement une cigarette de ta poche et tu cherches autour de toi le passant qui te donnera du feu… ; mais comment faire pour le bien-aise du corps qui se vide… ?

Tu n’y as rien gagné si tu escomptais quelque chose et tu demeures désemparé, désarmé, travesti comme la page vierge. Les intentions sont vaines et les attitudes futiles et les résultats dérisoires.

Tu t’occupes parce que tu te crois plus malin que beaucoup, Tu réussiras certainement et tu prouveras ta valeur, Alors tu dévoileras tous les mensonges. Tu seras entendu.

Mais tu sais que ce n’est pas vrai.

Te voilà fragile et fuyant comme ton édifice sans repli possible, Condamné à mettre en oeuvre tes rêves au lieu de les rêver. »

 

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