Le piano d’Eshter de M’hammed B.Larbi

Posté par khalfi1 le 16 avril 2008


Extraits :

Prenez par exemple, ceux qui ouvrent les yeux et poussent leur premier cri dans la partie sud de notre bonne vieille terre. Le bonheur pour ces gens-là, c’est de manger une fois par jour, de trouver un abri, une hutte, une case, des branchages pour affronter les ténèbres, de se couvrir d’une peau de bête pour protéger la leur. En fait, au sud, le bonheur, c’est de ne pas perdre la vie trop tôt.

Les maladies, voyez-vous, prennent un malin plaisir à venir s’essayer au sud, on ne sait pour quelles raisons obscures. On a l’impression qu’elles font un concours au terme duquel le vainqueur est le germe le plus virulent, la bactérie la plus douloureuse, le virus le plus destructeur.

Tout cela se déroule sous l’oeil intéressé des gens du nord. Ceux-là ont une idée bien précise du bonheur. Etre heureux au nord, c’est avoir le confort, celui d’une belle maison propre et fleurie, dans une belle ville bien éclairée avec de belles autoroutes pour rallier ces métropoles mirifiques, à bord de voitures de plus en plus luxueuses et de plus en plus rapides.

Au nord, très souvent, on se retrouve seul pour mourir. Il suffit d’un caprice de climat pour se déshydrater lentement et inexorablement, parce qu’on à plus la force de tendre la main vers un verre d’eau, parce qu’il y a personne pour vous soutenir la tête et approcher le récipient de vos lèvres asséchées.

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Cat

2 Réponses à “Le piano d’Eshter de M’hammed B.Larbi”

  1. MrBark dit :

    Hey ! toujour agreablement supris de lire des billes interessants :) qu’est-ce que tu sous entencais dans cette parenthese : des branchages pour affronter les tenebres ? je te souhaite une bonne continyation !

  2. khalfi1 dit :

    Heureux de savoir que mes articles te plaisent. Mais l’auteur est très clair. En citant la phrase « des branchages pour affronter les ténèbres », il veut dire que passer la nuit dehors n’est pas sans danger, surtout dans les pays du sud. Il faut donc se protéger des risques venant de l’extérieur. Les termes employés sont donc une sorte de métaphore employée pour mieux souligner la nécessité de se défendre contre les imprévus de la vie. Donc, à défaut d’avoir une maison confortable, les gens démunis se débrouillent comme ils peuvent.
    N’est-ce pas là justement le retard enregistré dans les pays du tiers monde et notamment du continent africain où fleurissent les bidonvilles?

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